Onze ans, un mois et vingt huit jours.

Chers Amis,

Onze ans, un mois et vingt huit jours auraient été la durée de ma plus longue affectation diplomatique, et celle qui m’aurait le plus marqué, et celle qui sera la plus dure à laisser derrière moi.
Ce fut un privilège, plutôt un honneur, de vous représenter et de servir Le Liban, à Paris, Capitale d’un pays qui voue au Liban une affection sans faille et une solidarité exemplaire.

Ce fut un égard incomparable de côtoyer la diplomatie française et les plus belles valeurs humanitaires qu’elle véhicule, et je tiens, avant mon départ, sincèrement et chaleureusement à remercier toutes les personnalités qui m’ont appuyé dans l’exercice de mes fonctions.

Aujourd’hui, je viens vous dire à vous aussi, les libanais de France, toute ma reconnaissance et mon admiration pour vous en tant que communauté incroyablement étonnante et qui ne ressemble à aucune autre; ma reconnaissance et mon admiration pour votre dévouement, votre courage, votre ténacité et votre réussite spectaculaire dans tout ce que vous entreprenez, et je suis surtout fier de votre intégration, de votre aisance et de votre facilité d’adaptation en toute circonstance, sans jamais oublier vos priorités et votre attachement à votre patrie mère.

Combien de célébrations avons-nous passées ensemble, combien de cèdres avons-nous plantés dans ce sol fertile à l’amour pour le Liban, combien de drames avons-nous traversés, sans jamais se défaire de nos valeurs, notre humanisme, notre quête de liberté, de démocratie et de vivre ensemble.
Chers amis,

Onze ans, un mois et vingt huit jours que j’ai eu le privilège de côtoyer des écrivains, des poètes, des sculpteurs, des cinéastes, des hommes d’affaires, des musiciens, des professeurs d’universités, des chercheurs, des artisans, des médecins, des ingénieurs, des ouvriers, des employés, et autres… Des hommes et femmes exceptionnels qui m’ont encore plus renforcé dans ma conviction que le destin, le futur du Liban, mais surtout le message que le pays porte au monde est totalement dépendant de vous, de votre action et de votre potentiel, et je suis confiant que nos possibilités s’étalent à tous les horizons et sans fin. Votre rencontre m’a enrichi à tous les points de vue, et je suis une bien meilleure personne grâce à vous tous.

Onze ans, un mois et vingt huit jours c’est aussi le temps que j’ai passé avec mes collègues à l’ambassade et au consulat, avec ma famille d’adoption qui ne m’a manifesté que du dévouement, du professionnalisme, de la disponibilité, de la fidélité, et qui n’a eu cesse de fournir le meilleur d’elle même, et jusqu’à la dernière seconde, pour s’assurer de ma réussite dans les charges qui m’ont été confiées, et toujours dans la bonne humeur, d’ailleurs toutes les bonnes actions furent entreprises en partie grâce à cette famille, qui inclut bien sûr mes collègues diplomates, mais surtout celle à qui je dois tout, mon épouse, ma chère Mony.

Malgré la difficulté de se séparer de beaucoup d’amis, d’une très belle famille, je retrouve consolation premièrement en la venue d’ami qui me succède, -et je suis sur que vous allez le soutenir et l’aider comme vous avez toujours fait- mais surtout dans mon rappel à Beyrouth pour soutenir la nouvelle action gouvernementale en me chargeant de la Direction des Affaires politiques, au Ministère des affaires étrangères auprès de Son Excellence Monsieur Gebran Bassil, qui s’emploie de toute son énergie à donner un souffle nouveau à la diplomatie libanaise, conformément à la volonté tenace du Président du conseil des ministres, M. Saad Hariri, et surtout de Son excellence le Général Michel Aoun, Président de la République libanaise, de redresser le pays, et c’est avec honneur et passion que je mènerai cette nouvelle mission.

Chers amis,

L’histoire d’amitié entre la France et le Liban ne cessera de se consolider et de s’épanouir, et à l’heure des adieux à la ville de lumière, je suis confiant et plein d’espoir dans cette lueur qui traverse mon pays et suis certain et convaincu que Beyrouth, à juste titre, redeviendra le Paris du Moyen-Orient, un havre de culture, de convivialité, de tolérance et de dialogue, tout ce qui est l’essence de sa destinée.
Onze ans, un mois, et vingt huit jours c’est une vie, mais elle est passée comme une étoile filante.
Je vous en remercie.

Ghady G. EL KHOURY

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

Un commentaire?