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Israël présente ses conditions pour mettre fin à la guerre au Liban, accès libre à l’espace aérien et au Sud Liban

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Selon un article récent d’Axios, Israël a soumis à la Maison Blanche un ensemble de conditions strictes pour une solution diplomatique qui permettrait aux civils de chaque côté de la frontière de retourner chez eux. Cependant, ces exigences, loin de favoriser un apaisement, suscitent de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de la souveraineté libanaise et la stabilité régionale.

Les principales demandes d’Israël

Comme le rapporte l’article d’Axios​(Israel gave the White H…), Israël a remis la semaine dernière un document à l’administration américaine. Ce document, transmis par Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, contient plusieurs exigences pour parvenir à un cessez-le-feu avec le Hezbollah, qui contrôle une grande partie du sud du Liban. Parmi les principales conditions :

  1. Contrôle israélien sur le désarmement du Hezbollah : Israël exige que ses forces armées (IDF) puissent surveiller activement le sud du Liban afin d’empêcher le Hezbollah de reconstituer ses infrastructures militaires. Cette demande place Israël dans une position d’arbitre sécuritaire, une approche qui soulève des objections non seulement au Liban, mais aussi au sein de la communauté internationale.
  2. Liberté de mouvement de l’armée de l’air israélienne : Une autre condition est que l’aviation israélienne continue d’avoir une totale liberté d’opération dans l’espace aérien libanais. Cela va à l’encontre des termes de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoit un cessez-le-feu et confie aux Forces armées libanaises (FAL) et à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) la responsabilité de surveiller cette zone.

Une atteinte à la souveraineté libanaise ?

Ces demandes, comme le souligne Axios, pourraient être difficilement acceptées par Beyrouth et la communauté internationale. En effet, elles sont perçues comme une atteinte directe à la souveraineté libanaise. L’implication d’Israël dans la gestion de la sécurité dans le sud du Liban risque de provoquer des tensions internes au Liban, un pays déjà fragilisé par de profondes divisions politiques.

Najib Mikati, le Premier ministre par intérim du Liban, ainsi que Nabih Berri, président du Parlement, devraient rencontrer prochainement l’envoyé spécial des États-Unis, Amos Hochstein, pour discuter de cette proposition israélienne. Cependant, Nabih Berri a déjà exprimé son refus catégorique d’amender la Résolution 1701, réaffirmant ainsi son opposition aux demandes israéliennes.

La Résolution 1701 : un cadre remis en question

Depuis la fin de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, la Résolution 1701 a servi de cadre de cessez-le-feu. Bien qu’imparfait, ce mécanisme a permis de maintenir un équilibre précaire dans le sud du Liban, une région souvent sous contrôle du Hezbollah. Cependant, comme l’a révélé l’article d’Axios, le mandat de la FINUL et la présence des forces libanaises dans cette zone sont limités. Amos Hochstein plaide pour un déploiement massif des forces armées libanaises dans cette région, avec l’objectif d’empêcher tout groupe armé non contrôlé par le gouvernement libanais d’opérer près de la frontière israélienne.

Cette approche est-elle réaliste ? La présence du Hezbollah dans le sud du Liban est enracinée depuis des décennies, et les efforts pour réduire son influence ont jusqu’à présent échoué. De plus, la FINUL elle-même a rarement pu imposer des limites strictes au Hezbollah, laissant ce dernier développer un vaste réseau d’infrastructures militaires en violation des termes de la Résolution 1701.

Quel avenir pour le Liban ?

Alors qu’Israël intensifie ses frappes aériennes contre des cibles du Hezbollah dans tout le Liban, y compris un bâtiment à Beyrouth le 19 octobre 2024, le climat se tend. D’après l’article d’Axios, ces frappes ciblent des infrastructures financières du Hezbollah, notamment une banque soupçonnée d’être financée par l’Iran. Cependant, cette stratégie risque de provoquer une escalade plutôt qu’une résolution du conflit.

Les efforts diplomatiques américains pour résoudre cette crise arrivent à un moment critique. Le Liban, affaibli par des années de crise économique, d’instabilité politique et de divisions internes, se trouve dans une situation précaire. Hochstein a déjà fait savoir qu’il considère sa visite comme « la dernière chance avant les élections américaines » pour parvenir à une solution​(Israel gave the White H…).

Analyse : Israël face à l’impasse diplomatique

La proposition israélienne, si elle est refusée par le Liban, pourrait signifier une poursuite des hostilités pour une durée indéterminée. De plus, les demandes d’Israël semblent orientées vers un renforcement de son contrôle sécuritaire, plutôt que vers une véritable paix durable. En imposant ses conditions à la Maison Blanche, Israël tente de redéfinir les règles du jeu dans la région, mais au détriment d’une solution équitable qui respecterait la souveraineté du Liban.

Cela soulève une question fondamentale : la communauté internationale, et notamment les Nations unies, peuvent-elles parvenir à imposer une solution de paix durable dans une région où les intérêts des différents acteurs sont si divergents ? Les États-Unis, en tant qu’intermédiaire, réussiront-ils à convaincre le Liban d’accepter des compromis tout en préservant son intégrité territoriale et politique ?

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Newsdesk Libnanews
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