Selon Arendt, cette non-appartenance au monde découle de la perte de la faculté de penser qui banalise le mal.
L’expérience que vivent les Libanais de nos jours s’apparente bel et bien à la désolation pour les raisons suivantes. Primo, si Eichmann, le grand criminel de l’histoire de l’humanité, a tué froidement des milliers de personnes car c’était selon lui un devoir (d’obéir aux dirigeants nazis), lesdits politiciens libanais assassinent tout un pays non pas par devoir mais par avidité insatiable de pouvoir.
Et c’est justement là que réside la banalité du mal commis à l’encontre des Libanais puisque ces assassins qui passent pour le cid dans leur pays, ne sont autre qu’une marionnette, des poltrons aux yeux des grandes puissances.
Secundo, le problème majeur qui constitue la désolation des Libanais, est l’impossible dialogue entre la pensée et l’idéologie laquelle son principal objectif est de discréditer toute pensée.
Ainsi, ceux qui refusent l’idéologie sont constamment victimes d’une démocratie falsifiée et inconvenable pour un peuple qui ne voit pas l’importance de la laïcité pour son pays et croit toujours au factice vivre-ensemble.
Finalement, Eichmann a été jugé seul dans sa cellule pour le mal qu’il a commis. N’est-il pas plus juste d’inclure lors du jugement les partisans des cids criminels dans le tribunal de l’histoire ?
Rime Khalaf