Le 20 septembre 2024, Emmanuel Macron s’est exprimé pour condamner fermement la menace croissante qui pèse sur le Liban, tout en exprimant sa solidarité à la suite d’une attaque dévastatrice au Liban. L’attaque, menée à l’aide de bipers et de talkies-walkies piégés supposément par le Mossad, a causé la mort de 37 personnes et fait plus de 2 900 blessés. Ce lourd bilan vient aggraver une situation déjà tendue dans un pays marqué par des crises multiples : politique, économique, sociale, et désormais militaire.
Face à cette escalade, Emmanuel Macron a tenu à s’adresser directement aux Libanais. Dans son discours, il a réitéré son attachement personnel et celui de la France au Liban, un pays « cher au cœur » de ses compatriotes. Il a rappelé son déplacement à Beyrouth après l’explosion du port en août 2020, symbolisant la solidarité française indéfectible avec le peuple libanais. Cette fois-ci, le président français a alerté sur le spectre de la guerre, insistant sur l’importance de ne pas céder à la fatalité.
« Le Liban ne peut vivre dans la peur d’une guerre imminente », a déclaré Macron. Il a exprimé sa conviction que la communauté internationale doit se mobiliser pour éviter un conflit ouvert, et il a assuré avoir échangé avec les dirigeants régionaux, d’Israël à l’Iran, en passant par les acteurs libanais, pour leur signifier que la guerre devait être évitée à tout prix.
Un chemin diplomatique « exigeant mais nécessaire »
Macron a insisté sur l’existence d’un chemin diplomatique, bien que « exigeant », mais qu’il juge le seul viable pour garantir la paix au Liban. Il a rappelé que personne, ni en Israël, ni au Liban, ni ailleurs, n’a intérêt à une escalade militaire, soulignant que la sécurité, l’intégrité et la souveraineté du Liban doivent être respectées. Il a condamné toute forme d’aventurisme régional ou de conflit d’intérêts privé qui pourrait conduire à une guerre, et a appelé les formations politiques libanaises à prendre leurs responsabilités.
Le chef de l’État français a aussi martelé l’urgence de doter le Liban d’un président capable de conduire le pays dans cette période de grande incertitude. Depuis la vacance du poste de président de la République libanaise, le pays navigue à vue, exacerbé par une paralysie institutionnelle qui empêche la formation de gouvernements efficaces. Macron a ainsi pressé les forces politiques à s’unir pour élire rapidement un chef de l’État, capable de faire face aux défis actuels.
La responsabilité des dirigeants libanais
Un des points clés du discours de Macron concerne la responsabilité des dirigeants libanais. Alors que le pays est plongé dans une crise sans précédent, amplifiée par les tensions avec Israël, Macron a appelé à un sursaut politique. « C’est aux responsables politiques libanais d’agir pour éviter la guerre », a-t-il insisté, tout en assurant que la France continuera de jouer son rôle diplomatique auprès des différents acteurs régionaux.
La France, garante de la paix au Liban
Pour Macron, la France restera « le garant de l’exigence et de l’espérance » pour le Liban. Fidèle à son rôle historique de médiateur dans la région, Paris entend peser de tout son poids pour éviter que le Liban ne bascule dans un nouveau conflit. Macron a ainsi conclu son discours en réaffirmant l’amitié entre les deux pays et la volonté de la France d’accompagner le Liban dans cette épreuve. Toutefois, il a également laissé entendre que la solution devait émaner du peuple libanais lui-même : « l’avenir du Liban doit s’écrire au Liban et par le peuple libanais », a-t-il déclaré avec conviction.
L’inquiétude des Libanais
Sur le terrain, les Libanais oscillent entre peur et incertitude. L’attaque meurtrière des bipers et talkies-walkies piégés a semé l’effroi dans tout le pays, ravivant les souvenirs douloureux de la guerre civile et des tensions régionales. Les civils, déjà accablés par une économie en ruines, voient cette escalade comme un prélude possible à un conflit plus large. Les appels au calme de la communauté internationale et du président Macron résonnent avec espoir, mais la situation reste extrêmement volatile.



