582 600 familles se sont inscrites sur la plateforme électronique Daam du ministère des affaires sociales, indique le ministre Hector Hajjar. Parmi elles, 150 000 familles pourront bénéficier d’une assistance financière à partir du 1er mars, incluant également à titre rétroactif les mois de janvier et de février.

Ainsi, chaque famille pourrait recevoir 25 dollars mensuelle, 20 dollars par enfant jusqu’à 6 enfants soit un maximum de 145 dollars par mois.

Pour rappel, 82% des libanais vivraient ainsi sous le seuil de pauvreté et plus de 40% dans un état d’extrême pauvreté.

La mise en place de ce programme de sauvegarde addressé aux personnes les plus vulnérables était attendu depuis plus d’un an.

À l’origine, le projet avait été mis en place par le gouvernement Hassan Diab en vue de remplacer les subventions accordées par la Banque du Liban aux produits essentiels. Ainsi la levée des subventions était conditionnée au lancement officiel de ce programme sur base d’un financement de la BdL à hauteur de 1.6 milliards de dollars, les subventions coutant 6 milliards de dollars annuellement.

Par ailleurs, après que la Banque Mondiale ait proposé d’aider à financer ce programme, la Banque du Liban aurait indiqué vouloir distribuer les fonds en livre libanaise à hauteur de 6 240 LL/USD.

En juin dernier, la fondation Thomson Reuters estimaient que les banques libanaises auraient bénéficié de 250 millions de dollars de l’aide destinée aux réfugiés et aux personnes vulnérables face à la crise économique

. Les établissements bancaires auraient ainsi perçu ces sommes via la différence entre taux de change officiel et taux de change parallèles mis en place par la Banque du Liban, soulignerait un rapport interne aux Nations-Unies.

Ainsi, si l’aide internationale versée aux réfugiés syriens était de 27 USD par mois soit 40 500 LL avant la mise en place de taux de change parallèles, celle-ci n’équivaudrait aujourd’hui plus qu`à 7 USD soit 100 000 LL/USD versés par mois par les banques, cette différence étant au bénéfice du secteur financier pourtant très critiqué au Liban.

Face à cela, des interrogations portent toujours concernant le financement de ce programme via la Banque du Liban et non la Banque Mondiale qui s’est montrée ferme à ce sujet.

Par ailleurs, le programme de rationnement a également fait l’objet d’une controverse concernant l’attribution de l’aide. Précédemment à la mise en place de la plateforme, les bénéficiaires, qui doivent désormais accepter la levée du secret bancaire de leurs comptes, étaient précédemment enregistrés par les autorités municipales locales. Certaines personnes qui devaient en bénéficier essuyaient ainsi le refus des autorités locales et d’autres qui ne répondaient pas aux critères d’attribution étaient pourtant enregistrés par elles.

Le gouvernement d’alors avait chargé l’Armée Libanaise de vérifier le processus d’attribution au niveau local avant de finalement abandonner et de lui préférer un système de plateforme électronique.

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