Le libanais possède l’art du questionnement systématique à propos de ce qu’il voit, entend ou pas. Est-ce possible ou “maaoul” d’apprendre autre chose que ce qu’il sait déjà? Va t-il, afin de rassurer son potentiel solliciter ou pas l’appui, le soutien ou une influence particulière ? Que peut-on faire ou ” chou fina naamel” signifie dans la pure tradition libanaise que le choix d’intervenir s’associe curieusement à un ensemble indéfini de gens.

Cela signifie-t-il que selon soi, rien ne peut tout simplement être indépendamment entrepris? Le pourquoi ceci ou cela est censé favoriser de nécessaires cogitations et les prémisses d’une action à venir. Dans notre contexte cela indique que l’individu se restreint à la méfiance avisée. Celle où il préfère s’installer pour conditionner ou suspendre le passage au choix voulu. Le sujet va mieux désirer agir sans vraiment s’engager. La volonté demeure dans la case mentale, coincée entre les controverses et les appréhensions intimes face à l”initiative personnelle structurée et suivie.

Le citoyen hésite quand à assumer pleinement sa citoyenneté. Il se plaint haut, fort et si justement de graves problèmes politiques mais sans vraiment chercher à indiquer sa part et à exprimer ses propositions ainsi que ses moyens. Il se plaint constamment jusqu’à l’épuisement de la déplorable situation de son pays, comme si c’est un espace dissocié de son quotidien. Il y vit mais se contente plus souvent d’accuser et de critiquer presque tout le monde à part lui-même. Est-il alors concevable ou selon un rituel courant, “maaoul?”, de pallier à ses propres souffrances!

A travers nos diverses mentalités et composantes, le libanais use considérablement de ses questionnements   mais aussi de ses réponses verbales abondantes afin de prévaloir les facettes de sa culture et les intelligences propices aux répliques, aux formes reconnues et aux allusions. Cependant, alors même que les urgences sont bien là, noir sur blanc, pour lui signifier que le moment d’agir autrement sur son terrain quotidien s’impose, il s’inquiéte déjà des effets et du résultat de sa dynamique indispensable. Toutefois, il est fort capable de débattre dans un espace ambiguë de ses  réticences jusqu’à réduire son possible  passage à l’acte utile à un comportement futile!!

L’immobilisme en pleine noyade ne permet de réaliser le sauvetage qui n’existe qu’en chacun de nous. Les dénis et les justificatifs nous éloignent de notre sauvegarde. En attendant un nouveau réveil ou le déluge, on risque tous  d’attendre encore longtemps tous ceux qui s’occupent encore de raffermir un bien curieux syndrome. Celui qui se compose des dépendances infinies du libanais vis à vis de ses préjugés, au risque de ne plus savoir servir que des illusions dans un paradis perdu.

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