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Revue de presse du 10 octobre: Aucune avancée sur un possible cessez-le-feu en raison du refus israélien

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1. Actualité locale

La guerre entre Israël et le Liban s’intensifie, et les efforts diplomatiques pour mettre fin aux hostilités semblent dans l’impasse. Le Président du Parlement libanais, Nabih Berri, a confirmé dans un entretien accordé au journal Al-Sharq Al-Awsat qu’il n’y a eu aucune avancée significative concernant l’arrêt de l’agression israélienne. Berri a souligné que, bien que les États-Unis prétendent être en faveur de la fin des hostilités, aucune action concrète n’a été entreprise pour y parvenir. Cette critique s’adresse directement à l’administration américaine, qui, selon lui, reste passive malgré ses déclarations publiques. « Ils disent qu’ils sont avec nous pour l’arrêt de la guerre, mais ils ne font rien pour la réaliser », a-t-il déclaré, pointant du doigt une dissonance entre les discours et les actions.

La situation est d’autant plus critique que le Hezbollah a renouvelé son mandat à Nabih Berri pour les négociations politiques, un rôle qu’il avait déjà tenu lors de la guerre de 2006. Il a ajouté que cette responsabilité alourdit le poids des décisions politiques sur ses épaules, alors que les dirigeants du Hezbollah sont moins actifs sur le terrain en raison des combats. Berri mise sur la prochaine session du Conseil de sécurité de l’ONU, espérant qu’elle apportera des « indications sur le cheminement du mouvement politique », bien qu’il reste prudent quant aux résultats.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a également pris la parole pour rassurer sur la poursuite des démarches diplomatiques. Il a précisé que « les efforts arabes et internationaux continuent pour arrêter l’agression israélienne contre le Liban », tout en reconnaissant que l’obstination israélienne bloque tout progrès.  Il existe une perception erronée que la diplomatie a échoué, alors qu’en réalité, « nous continuons nos contacts nécessaires, et les amis du Liban, qu’ils soient arabes ou étrangers, continuent de faire pression pour un cessez-le-feu temporaire. »

Le quotidien Al-Anba a confirmé cette analyse, ajoutant que les regards se tournent vers la prochaine session du Conseil de sécurité des Nations Unies, dans l’espoir d’un accord pour mettre fin à l’agression israélienne et lancer des pourparlers politiques. Cependant, des sources diplomatiques citées par Al-Anba se montrent pessimistes, en raison de l’appui inébranlable des États-Unis à Israël, et craignent que Washington n’ait recours à son veto pour empêcher une résolution en faveur du Liban.

Sur le terrain, les affrontements sont d’une intensité rarement observée. Le général retraité Georges Nader, expert militaire, a décrit à Al-Anba les conditions des combats, en évoquant les énormes forces terrestres qu’Israël a déployées. Il souligne que « le Hezbollah mène des combats violents pour contrer les attaques israéliennes », tandis que l’armée israélienne rassemble des dizaines de milliers de soldats et des divisions blindées dans une stratégie de terre brûlée. Nader n’écarte pas la possibilité que l’ennemi utilise des techniques d’invasion similaires à celles employées en 1982, notamment des débarquements aériens.

Les frappes israéliennes ne se limitent pas aux cibles militaires. Al-Sharq rapporte qu’Israël continue de bombarder sans relâche des zones résidentielles dans le sud du Liban, la Bekaa, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. La région d’Iqlim al-Kharroub a été particulièrement touchée, avec six personnes tuées dans un raid aérien sur un bâtiment abritant des réfugiés venant du sud. Le journal rapporte également que l’armée israélienne a frappé plusieurs autres zones du sud, causant des destructions massives et des pertes civiles. Les drones israéliens survolent constamment ces régions, alors que le calme précaire qui règne après chaque frappe est rapidement brisé par de nouvelles attaques.

D’un autre côté, Al-Sharq a relayé les communiqués du Hezbollah, qui a revendiqué plusieurs frappes contre des positions israéliennes dans la région sud du Liban, notamment à Maroun al-Ras et Ras Naqoura. Le Hezbollah a affirmé avoir frappé des soldats israéliens avec des missiles guidés et des tirs d’artillerie, causant des pertes significatives et obligeant l’ennemi à battre en retraite. Le groupe a également confirmé avoir utilisé des explosifs pour repousser une tentative israélienne de pénétrer en territoire libanais à proximité de la ville de Blida, infligeant des pertes à l’ennemi. La réponse israélienne à ces actions a été d’intensifier les frappes, y compris des attaques aériennes visant des zones résidentielles, avec des morts et des blessés dans plusieurs villes du sud.

Le Daily Star a confirmé ces événements, rapportant que les frappes israéliennes avaient détruit quatre bâtiments dans le quartier de Bourj al-Barajneh, causant la mort de plusieurs civils. Les zones situées entre Yater et Kfara ont également été visées par des tirs d’artillerie israélienne. Le Hezbollah a également affirmé avoir tiré une salve de roquettes sur une base militaire israélienne située près de la frontière, touchant directement ses cibles.

2. Actualité régionale

La guerre au Liban a des répercussions régionales significatives, en particulier avec l’implication directe de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Al-Bina rapporte que des discussions importantes ont eu lieu à Riyad entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et son homologue saoudien, Faisal bin Farhan. Cette rencontre vise à réduire les tensions dans la région et à explorer des solutions pour empêcher une escalade plus large du conflit. Les deux nations, tout en étant des rivales de longue date, partagent une préoccupation commune quant aux risques de guerre régionale. Le journal souligne que l’Iran, principal soutien du Hezbollah, a renforcé ses liens diplomatiques avec les pays du Golfe pour tenter de prévenir une déstabilisation généralisée. Toutefois, Israël maintient sa stratégie offensive, menaçant non seulement le Hezbollah mais aussi d’autres acteurs régionaux, y compris les installations nucléaires iraniennes.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont également en alerte. Al-Bina note que les deux pays craignent qu’une extension du conflit au Liban ne déborde sur le reste du Moyen-Orient, notamment avec la possibilité d’une confrontation directe entre Israël et l’Iran. De plus, ils sont préoccupés par l’impact économique et sécuritaire que pourrait avoir une telle guerre sur la région du Golfe, où la stabilité est déjà fragile.

Les médias israéliens, tels que Yediot Aharonot et Haaretz, rapportent des pertes israéliennes importantes dans les combats au Liban. Le Hezbollah, dans un acte de défi, a tiré plus de 180 roquettes sur la ville de Haïfa et ses environs, provoquant des incendies massifs et des destructions dans plusieurs quartiers. Les deux médias ont confirmé que l’armée israélienne n’était pas préparée à une telle intensité de feu et que ses systèmes de défense, notamment le Dôme de fer, n’ont pas réussi à intercepter un grand nombre de missiles. Ces frappes, selon Yediot Aharonot, ont également entraîné l’évacuation de plusieurs villes israéliennes proches de la frontière.

La rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président américain Joe Biden, mentionnée dans Al-Bina, a été perçue comme une tentative de coordonner la réponse israélo-américaine face à une escalade potentielle du conflit. Cependant, les détails de cette conversation restent flous, et il semble que Washington n’ait pas encore pris de décision sur une intervention militaire directe contre l’Iran, préférant pour l’instant soutenir Israël par d’autres moyens.

3. Actualité internationale

Sur la scène internationale, la guerre au Liban soulève de vives inquiétudes, notamment en raison du risque de déstabilisation régionale. La Russie et la Chine, comme le rapporte Al-Sharq Al-Awsat, ont exprimé leur opposition aux actions israéliennes, en appelant à un cessez-le-feu immédiat. Le Kremlin a fermement condamné l’escalade israélienne, affirmant que les frappes aériennes incessantes sur le Liban et Gaza ne faisaient qu’aggraver la situation. Le soutien de Moscou à l’Iran et au Hezbollah est bien connu, et la Russie a averti Israël que toute attaque contre les installations nucléaires iraniennes entraînerait des conséquences graves, non seulement pour Israël, mais pour l’ensemble du Moyen-Orient.

La Chine a également pris position, demandant à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour rétablir la paix dans la région. Le journal Al-Sharq cite des diplomates chinois appelant à une solution politique plutôt qu’à une escalade militaire.

L’ONU reste paralysée dans ses tentatives d’imposer un cessez-le-feu. Selon des sources citées par Al-Nahar, la prochaine session du Conseil de sécurité sera cruciale, bien que le veto américain semble inévitable. La France continue de plaider pour une intervention internationale afin de mettre fin aux hostilités, mais les États-Unis hésitent à s’engager davantage, préférant laisser Israël poursuivre ses opérations militaires dans le sud du Liban.

Par ailleurs, la France a convoqué une réunion ministérielle pour le 24 octobre afin de discuter de la situation au Liban, avec un accent particulier sur l’aide humanitaire et le soutien aux forces armées libanaises. Le journal Al-Naharrapporte que ce sommet, soutenu par les États-Unis, rassemblera les principaux pays du Golfe, l’Égypte, et la Jordanie, avec pour objectif de coordonner une réponse internationale à la crise.

En somme, la guerre au Liban, bien qu’enracinée dans un contexte local, a des répercussions majeures sur l’ensemble de la région et au-delà. La communauté internationale reste divisée, les efforts diplomatiques sont entravés par des intérêts divergents, et le peuple libanais continue de souffrir sous les frappes israéliennes. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si une solution politique peut émerger ou si la guerre s’enlise davantage, menaçant d’embraser tout le Moyen-Orient.

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Newsdesk Libnanews
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