Le patriarche maronite, le cardinal Mar Béchara Boutros Raï, a célébré la messe dominicale à la chapelle de la Résurrection dans la cour extérieure du siège patriarcal de Bkerké. Il était assisté par plusieurs évêques, prêtres et religieuses, en présence d’un large public comprenant des figures politiques, religieuses et sociales, dont l’ancien président Amine Gemayel et le ministre du Tourisme par intérim Walid Nassar. Ce sermon a marqué la première prise de parole majeure du patriarche depuis l’élection du président Joseph Aoun, saluant cette étape cruciale pour le Liban.
Une homélie spirituelle et symbolique
Dans son homélie intitulée « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », le patriarche Raï a médité sur le baptême du Christ et son rôle de rédempteur universel. Il a souligné l’importance de renouveler les promesses du baptême, rappelant que chaque chrétien devient un membre actif de l’Église, temple du Saint-Esprit.
Le patriarche a salué la présence des mouvements apostoliques, notamment la Mouvement apostolique marial, qu’il a décrit comme un modèle dynamique de jeunesse engagée dans l’évangélisation et le service de l’Église. Il a également évoqué l’importance de la mission chrétienne dans un monde confronté à des défis spirituels, sociaux et politiques.
Un message pour le Liban
Raï a exprimé sa gratitude envers Dieu pour l’élection de Joseph Aoun en tant que président, affirmant qu’il répond à un besoin pressant du peuple libanais en quête de stabilité et de leadership. Il a félicité les députés pour avoir surmonté leurs divisions et élu une figure reconnue pour son intégrité et sa capacité à gagner la confiance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Liban.
Le patriarche a salué le discours d’investiture de Joseph Aoun, le qualifiant de « vision nationale nouvelle » centrée sur :
- La construction d’un État fondé sur les institutions et la justice ;
- La lutte contre la corruption et l’engagement à traduire en justice tout criminel ou responsable corrompu ;
- L’amélioration de la sécurité nationale, en insistant sur le rôle exclusif de l’État dans le port d’armes et sur le renforcement des forces de sécurité pour stabiliser le pays.
Des priorités pour la présidence
Le patriarche a également mis en lumière les projets réformateurs mentionnés par le président, notamment :
- L’indépendance de la justice pour assurer une gouvernance transparente ;
- Le renforcement de l’armée libanaise, notamment par l’investissement dans des équipements pour contrôler les frontières et protéger le territoire ;
- La reconstruction des régions dévastées par les conflits, en particulier dans le Sud et la Békaa ;
- Le refus catégorique de la naturalisation des réfugiés palestiniens, tout en insistant sur la sécurité des camps.
Raï a également soutenu l’approche prônée par Joseph Aoun d’un neutralisme positif, encourageant une diplomatie équilibrée et des relations internationales axées sur la coopération et le commerce.