” La non-violence est bien l’exercice d’une force opposée à la violence. Non-violence ne saurait donc rimer ni avec lâcheté, ni avec impuissance…La non-violence connote une force, un effort dans le combat contre la violence. Elle est essentiellement une lutte, un engagement dans une résistance volontaire nourrie par un idéal inébranlable : le respect de la personne humaine. ” Pascal Tozzi, maître de conférence en science politique, chercheur au CNRS, 2016. 

Le mouvement révolutionnaire au Liban assume sa digne et courageuse traversée contre vents et marées. Le comportement unifié des citoyens dérange fortement. Le système politique persévère dans sa tour à dilapider un temps précieux. Là où des agresseurs attisent à nouveau la fibre confessionnelle car la donne civile les dérange. Quarante jours de vides terrifiants ne perturbent aucunement des personnages hauts placés. Eux restent épris du langage circulaire et des froides élucubrations.

Cependant, il ne sert à rien aux personnes et aux familles démunies de miser encore sur des structures élitistes. Une large part de la population n’arrive à subvenir aux besoins les plus élémentaires. Une remarquable maturité démocratique se positionne face aux stériles attentes, aux tuteurs opportuns, aux convenances régionales et internationales. Les foules s’engagent à défendre leurs droits légitimes avec une magnifique résistance émotionnelle! Les manques et les privations augmentent à chaque lever de jour. La classe politique use encore des interprétations multiples et des conflits d’intérêts.

Malgré le gouffre socio-économique, la solidarité citoyenne prévaut par la transparence du verbe cohérent et la sagesse du comportement pacifique. Le message de paix demeure la seule réponse adressée aux provocateurs et aux agresseurs.Eux restent isolés par la haine et les délits alors que le besoin de vivre dignement et décemment concerne chacun de nous. La pratique de la citoyenneté au quotidien émane de vérités criantes mais aussi des ponts sensés et des forums organisés dans diverses régions afin de rétablir la raison citoyenne et le dialogue constructif.La population en marche défend coûte que coûte le sens propre d’un Etat de droit. Les gens se rencontrent non seulement pour s’entendre mais pour raviver une générosité d’esprit et de cœur. Cette expérience de partage en commun se transmet par des engagements sensibles et chaleureux. Ils ne se limitent à des contextes communautaires mais se disposent aux habitants de la nation. Avec des moyens de bord les gens se soutiennent et partagent ce qu’il leur reste. 

Néanmoins, les préacquis de ceux qui usent d’un pouvoir particulier pour exploiter et abuser de la fonction devront désormais faire face aux acquis de l’indépendance de centaines de milliers de personnes pour qui la raison citoyenne est “le respect de la personne humaine”! 

Un commentaire?