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Donald Trump, ancien président des États-Unis, a été récemment condamné au pénal à New York dans le cadre de l’affaire l’actrice pornographique Stormy Daniels avec qui il a entretenu une relation adultérine.

Toutefois, cette condamnation ne l’empêche pas, pour le moment, de se présenter à l’élection présidentielle américaine. Au-delà de ses déboires judiciaires, l’héritage politique de Trump, en particulier dans le contexte du Moyen-Orient, continue de susciter des débats. Les Accords d’Abraham, initiés sous son administration, ont considérablement remodelé la dynamique géopolitique de la région et ont eu des répercussions significatives sur la cause palestinienne, en particulier en éloignant la solution à deux États.

Sous la présidence de Barack Obama, les efforts pour parvenir à une solution à deux États ont été au cœur de la diplomatie américaine au Moyen-Orient. Obama a cherché à rétablir les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, notamment avec l’initiative de paix de 2013-2014 dirigée par le secrétaire d’État John Kerry. Bien que ces efforts n’aient pas abouti à un accord final, ils ont maintenu la question palestinienne au centre des préoccupations internationales et ont souligné l’importance de parvenir à une solution équitable pour les deux parties. Obama a également critiqué la construction de colonies israéliennes en Cisjordanie, considérée comme un obstacle majeur à la paix. Cependant, malgré ces critiques et les tentatives de négociations, les progrès concrets sont restés limités, en partie à cause de la méfiance mutuelle et des divergences politiques profondes entre les deux parties.

Les Accords d’Abraham : Une redéfinition des alliances au Moyen-Orient

Les Accords d’Abraham, signés en 2020, ont marqué un tournant dans les relations entre Israël et plusieurs pays arabes, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces accords de normalisation, salués par certains comme une avancée vers la paix, ont également été critiqués pour avoir écarté la question palestinienne des priorités immédiates de la région.

Trump, en orchestrant ces accords, a cherché à renforcer la position d’Israël tout en marginalisant davantage la cause palestinienne. Une des propositions controversées de Trump a été de suggérer aux pays arabes accueillant des réfugiés palestiniens de les naturaliser, une idée qui, pour beaucoup, visait à diluer la question du droit au retour des Palestiniens. De plus, des propositions de relocalisation forcée d’une partie des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ont été avancées, ce qui a intensifié les tensions.

L’éloignement de la solution à deux États

Les Accords d’Abraham ont considérablement éloigné la perspective de la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, solution communément désignée comme la solution à deux États. En intégrant Israël dans le concert des nations arabes sans contrepartie substantielle pour les Palestiniens, les accords ont renforcé la position israélienne sans résoudre les problèmes fondamentaux de l’occupation et des droits des Palestiniens. La politique de Trump a été perçue comme un soutien sans faille à Israël, au détriment des aspirations nationales palestiniennes.

La solution à deux États, qui prévoit la création d’un État palestinien indépendant coexistant pacifiquement avec Israël, a été un objectif central de la diplomatie internationale pendant des décennies. Cependant, les Accords d’Abraham ont détourné l’attention de cet objectif en favorisant une normalisation des relations israélo-arabes sans exiger de concessions significatives de la part d’Israël vis-à-vis des Palestiniens.

Marginalisation de l’Autorité palestinienne

Un aspect crucial des Accords d’Abraham est la marginalisation totale de l’Autorité palestinienne dans le processus de négociation. Alors que les dirigeants palestiniens étaient traditionnellement inclus dans les discussions de paix et les négociations régionales, les Accords d’Abraham ont ignoré leur rôle. Cette absence a non seulement affaibli l’Autorité palestinienne sur la scène internationale, mais a aussi renforcé l’idée que la question palestinienne pouvait être mise de côté dans la quête de nouvelles alliances régionales.

L’Autorité palestinienne, perçue comme inefficace et trop conciliatrice, a vu son influence diminuer face à un Hamas qui se positionne comme le seul défenseur résolu des droits palestiniens. Cette dynamique a affaibli les efforts pour une paix négociée et a consolidé la division politique entre Gaza et la Cisjordanie.

Favoriser les éléments les plus radicaux en Israël

Les Accords d’Abraham ont également donné du poids aux éléments les plus radicaux en Israël, qui prônent des politiques dures et souvent controversées. En renforçant la position d’Israël sans exiger de compromis, les accords ont indirectement légitimé les factions israéliennes les plus extrémistes, qui soutiennent le départ des Arabes israéliens et des Palestiniens. Cette radicalisation a des implications profondes pour la paix et la stabilité dans la région.

Les idées de transfert de populations et de relocalisation forcée des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza trouvent un écho parmi ces groupes radicaux. De telles propositions non seulement sapent les perspectives de paix mais alimentent également les tensions et la méfiance entre les différentes communautés. En négligeant les aspirations légitimes des Palestiniens et en soutenant des politiques extrêmes, les Accords d’Abraham ont contribué à une polarisation accrue.

Renforcement du Hamas et marginalisation de l’Autorité palestinienne

La marginalisation des Palestiniens, couplée à l’absence de progrès vers l’indépendance, a non seulement contribué à l’extrémisation de certains groupes à Gaza, mais a également renforcé politiquement le Hamas par rapport à l’Autorité palestinienne. Le Hamas, organisation islamiste contrôlant Gaza, a exploité cette frustration pour justifier ses actions violentes contre Israël et pour gagner du soutien parmi la population palestinienne.

L’Autorité palestinienne, en étant totalement exclue du processus des Accords d’Abraham, a perdu encore plus de crédibilité et de soutien populaire, exacerbant ainsi les divisions internes. Le Hamas, de son côté, a profité de cette situation pour se présenter comme le véritable défenseur des droits et des aspirations des Palestiniens.

Trump et les événements du 7 octobre

Par conséquent, la politique de Trump, en marginalisant l’Autorité palestinienne et en renforçant les éléments les plus radicaux en Israël, a indirectement préparé le terrain pour les événements du 7 octobre et tout ce qui a suivi jusqu’à aujourd’hui en Palestine et à Gaza. L’absence de progrès vers une solution à deux États et la montée des tensions ont contribué à une escalade de la violence, dont Trump porte une part de responsabilité en raison de ses politiques et de ses décisions prises comme président des Etats-Unis.

Quel impact d’une éventuelle réélection de Trump ?

Alors que Trump a présenté une nouvelle candidature à l’élection présidentielle, il est légitime de s’interroger sur l’impact possible de son retour au pouvoir sur le Moyen-Orient. Une réélection de Trump pourrait signifier une continuation, voire une intensification, des politiques qui ont conduit à la marginalisation de la question palestinienne. Les alliances stratégiques avec les pays arabes, cimentées par les Accords d’Abraham, pourraient être renforcées, mais à quel prix pour la paix durable et la stabilité régionale ?

Le bilan des Accords d’Abraham est contrasté. S’ils ont rapproché Israël de plusieurs nations arabes, contribuant à une nouvelle dynamique géopolitique, ils ont aussi éloigné la perspective d’une solution juste et durable pour les Palestiniens en marginalisant la solution à deux États. La politique de Donald Trump, en marginalisant la question palestinienne et en favorisant les éléments les plus radicaux en Israël, a contribué à une radicalisation accrue et à des violences à Gaza. En renforçant politiquement le Hamas par rapport à l’Autorité palestinienne et en excluant cette dernière du processus de négociation, ces accords ont aussi compliqué les efforts pour une paix durable.

Sous la présidence d’Obama, bien que les efforts pour la paix n’aient pas abouti, la solution à deux États était activement poursuivie et les négociations restaient une priorité. Pour que la paix soit durable au Moyen-Orient, il est impératif que les aspirations légitimes des Palestiniens soient prises en compte, et que des solutions équitables et réalistes soient trouvées. Une éventuelle réélection de Trump pourrait bien influencer le futur de cette région sensible, et il est crucial de surveiller de près les développements à venir.

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