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Du rêve protectionniste au cauchemar logistique

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L’idée est séduisante : appuyer sur un bouton, augmenter les taxes douanières, et rompre avec des décennies de mondialisation pour retrouver une souveraineté économique perdue. C’est une vision simple, presque magique. Mais comme souvent, la simplicité cache une réalité brutale.

La mondialisation n’est pas qu’une mode ou une politique, c’est une transformation profonde des modes de production, de consommation, de transport et de communication. Défaire cette toile ne se fait pas en votant une loi ni en érigeant une frontière commerciale. Chaque conteneur qui traverse un océan, chaque pièce détachée venue d’un autre continent est le fruit d’années d’optimisation des chaînes logistiques. Frapper ce système par la hausse brutale des droits de douane, c’est bloquer des chaînes entières d’approvisionnement, désorganiser des industries, et provoquer un renchérissement immédiat des produits finis.

Les supply chains sont devenues complexes, parce que le monde économique est devenu interdépendant. En voulant casser ce réseau sans plan de transition, on risque moins de protéger son industrie que de fragiliser son économie tout entière. Les conséquences ne tardent pas : hausse des coûts, délais de livraison imprévisibles, besoin urgent de recréer localement des capacités de production disparues depuis des décennies.

Les décisions de Donald Trump en matière commerciale l’ont montré. L’Amérique a imposé ses taxes. Mais l’Amérique a aussi subi les contre-attaques. Les agriculteurs, les industriels dépendants de pièces étrangères, les consommateurs, tous ont payé la facture. L’effet électoral a été réel, la revanche politique a fonctionné. Mais au prix d’une instabilité économique, d’une inflation rampante, et d’une méfiance accrue entre partenaires commerciaux.

S’imaginer qu’il est possible de passer d’un monde globalisé à un monde fermé par décret est une illusion dangereuse. La démondialisation n’est pas un simple choix économique : c’est une rupture politique, sociale et stratégique qui exige préparation, patience et sacrifices. Sans cela, elle risque de se transformer en chaos.

Bernard Raymond Jabre

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.