Un secteur stratégique face aux turbulences économiques
Le tourisme a longtemps été un pilier de l’économie libanaise, contribuant significativement au PIB et créant des emplois directs et indirects. Cependant, la crise économique qui frappe le pays depuis 2019, combinée à des turbulences politiques et sociales, a gravement affecté ce secteur. En 2025, alors que certains signes de reprise émergent, le tourisme au Liban reste confronté à des défis structurels majeurs qui entravent son redressement.
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Les performances du secteur touristique en chiffres
| Indicateur | Valeur (2025) | Variation annuelle |
|---|---|---|
| Contribution du tourisme au PIB | 7 % | +2 % |
| Nombre de visiteurs internationaux | 1,3 million | +10 % |
| Revenus générés par le tourisme | 2,8 milliards de dollars | +12 % |
| Taux d’occupation hôtelière | 65 % | +15 % |
| Dépenses moyennes par touriste | 2 150 dollars | -5 % |
Explications des chiffres clés
En 2025, la contribution du secteur touristique au PIB a légèrement augmenté, passant de 5 % en 2024 à 7 %, grâce à un afflux modeste de visiteurs internationaux et à une reprise partielle des activités touristiques. Le nombre de visiteurs a atteint 1,3 million, principalement des expatriés libanais et des touristes en provenance de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Les revenus générés par le secteur ont également progressé de 12 %, atteignant 2,8 milliards de dollars, une performance encourageante mais encore loin des niveaux enregistrés avant 2019. Le taux d’occupation des hôtels a bondi à 65 %, soutenu par des offres promotionnelles et une hausse des réservations pour des événements locaux et mariages. Toutefois, les dépenses moyennes par touriste ont légèrement diminué, reflétant la tendance des visiteurs à privilégier des séjours plus courts et des dépenses plus limitées dans un contexte de prudence économique.
Les facteurs de reprise
Plusieurs facteurs ont contribué à la reprise partielle du secteur touristique en 2025.
- Le retour des expatriés : Les expatriés libanais jouent un rôle central dans la relance du tourisme. En 2025, de nombreux Libanais vivant à l’étranger sont revenus pour des vacances ou pour célébrer des événements familiaux, contribuant ainsi à dynamiser l’industrie hôtelière et les activités locales.
- L’attractivité des destinations naturelles et culturelles : Malgré les crises, le Liban conserve un patrimoine naturel et culturel unique, qui continue d’attirer les amateurs de randonnée, d’histoire et de gastronomie. Les régions de la Bekaa, les montagnes du Chouf, et la ville historique de Byblos figurent parmi les destinations les plus prisées.
- Les événements locaux : Des initiatives telles que des festivals de musique, des expositions artistiques et des marchés traditionnels ont attiré des visiteurs locaux et étrangers, renforçant le dynamisme touristique dans certaines régions.
Les obstacles à la relance complète
Malgré ces avancées, le secteur reste confronté à des défis importants qui limitent son potentiel.
- Infrastructure défaillante : La crise énergétique a des répercussions directes sur les services touristiques. De nombreuses installations, y compris les hôtels et restaurants, dépendent de générateurs privés coûteux pour maintenir leurs opérations.
- Perception de l’instabilité : Les tensions politiques et les manifestations sporadiques alimentent une perception d’insécurité, décourageant les touristes internationaux, notamment ceux venant d’Europe et des États-Unis.
- Accès limité aux devises étrangères : Les entreprises touristiques, dépendantes des importations pour les produits et équipements, sont confrontées à une rareté des devises étrangères, ce qui augmente leurs coûts.
- Manque de promotion internationale : Le Liban souffre d’un déficit en matière de marketing touristique à l’échelle internationale. Les campagnes de promotion sont rares et mal financées, limitant la visibilité du pays sur la scène mondiale.
Initiatives pour redynamiser le secteur
Face à ces défis, plusieurs initiatives ont été lancées pour soutenir la reprise touristique.
- Partenariats public-privé : Le ministère du Tourisme travaille avec des investisseurs privés pour moderniser les infrastructures touristiques, notamment dans les zones rurales.
- Promotion des produits locaux : Les programmes visant à promouvoir l’artisanat libanais, la gastronomie locale et les circuits culturels attirent de plus en plus de visiteurs intéressés par un tourisme authentique.
- Digitalisation : Les entreprises touristiques se tournent vers les plateformes numériques pour atteindre une clientèle élargie, avec une augmentation des réservations en ligne et des offres promotionnelles.
- Tourisme durable : Des efforts sont en cours pour promouvoir un tourisme respectueux de l’environnement, avec des initiatives locales axées sur la protection des sites naturels et le développement d’écotourisme.
Les attentes pour 2026
La reprise du tourisme libanais reste fragile mais prometteuse. Les experts estiment qu’une stabilisation politique et des réformes économiques pourraient doubler le nombre de visiteurs d’ici 2026, renforçant ainsi la contribution du secteur au PIB. Toutefois, cette reprise dépendra largement de la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes structurels et à améliorer l’image du pays à l’étranger.
