Dans la série des records que les Libanais s’acharnent niaisement de décrocher, il y en a un où ils sont en voie “d’évolution”, puisqu’ils n’ont (heureusement) pas encore atteint la première place : l’Etat le plus tueur d’oiseaux en Méditerranée. Le pays des Cèdres en est encore à la quatrième place, selon une étude publiée en 2015 par BirdLife International. L’Egypte est à la première place avec 5,7 millions d’oiseaux tués, suivi par l’Italie numéro deux avec 5,6millions, puis la Syrie avec 3,9millions pour arriver enfin au Liban avec 2,6millions d’oiseaux décimés.
La chasse est malencontreusement une forme de loisir populaire au Liban, et cette tradition bien ancrée en Méditerranée, remonte au temps des pharaons. En dépit du fait que la loi interdise ce genre de pratique, de nos jours, la communauté de chasseurs, estimée à 11% de la population, s’avère être dénuée de toute éthique et fait preuve de dilettantisme à un tel point de tuer, non seulement d’une manière anarchique les oiseaux en tous genres, mais aussi de causer des victimes humaines en raison de son amateurisme.
Cette chasse illégale épaulée de méthodes prolixes d’abattages massifs des passereaux entraîne la disparition de certaines espèces. Que ce soit pour le plaisir de tuer, pour être consommés ou vendus, pour être mis en cage ou pour le trafic illégal des rapaces tels les faucons, les chasseurs tirent leur fierté de leurs pratiques, et se vantent même en diffusant en masse leurs photos avec leurs pauvres proies assommées en toute impunité.
En attendant des mesures plus effectives contre la chasse illicite et chaotique dans un pays croulant sous le poids des déchets, nous espérons qu’entre-temps, les parents et les institutions scolaires, encouragent les enfants à dessiner un oiseau plutôt qu’à lui réserver un destin fatal le temps d’un loisir inutile et meurtrier. Pour que le Liban devienne un jour, un passage sain et sûr aux volatiles en tous genres.