Le chef de l’armée israélienne, le major général Herzi Halevi, a annoncé sa démission ce mardi, assumant la responsabilité des défaillances militaires lors de l’attaque meurtrière menée par le groupe militant palestinien Hamas le 7 octobre 2023. Cette décision intervient dans un contexte de cessez-le-feu fragile après 15 mois de guerre.
Une démission marquée par l’acceptation de la responsabilité
Dans sa lettre de démission rendue publique par l’armée, le général Halevi a déclaré : « Je quitte mon poste en raison de ma reconnaissance de la responsabilité pour l’échec de l’armée le 7 octobre. » Il a toutefois souligné que son départ survenait à un moment où l’armée connaissait des « succès significatifs », tout en admettant que « tous les objectifs de la guerre n’ont pas encore été atteints. »
Le général Halevi a affirmé que l’armée poursuivrait son combat contre le Hamas pour « démanteler davantage ses capacités de gouvernance, garantir le retour des otages » et permettre le retour des civils israéliens déplacés par les attaques.
Une série de démissions dans l’armée
Outre le chef de l’armée, le major général Yaron Finkelman, responsable du commandement militaire sud d’Israël chargé de la bande de Gaza, a également démissionné. Cette double démission intervient dans un contexte de critiques croissantes concernant la réponse militaire israélienne aux attaques du Hamas.
Le 7 octobre 2023, des milliers de combattants palestiniens ont pénétré en Israël depuis Gaza, dans ce qui a été décrit comme l’attaque la plus meurtrière de l’histoire récente d’Israël. Selon les chiffres officiels israéliens, 1 210 personnes, principalement des civils, ont été tuées, et 251 otages, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été emmenés à Gaza.
Une attaque qui a pris Israël au dépourvu
L’attaque du Hamas a révélé des failles dans les défenses israéliennes, pourtant réputées pour leur haute technologie. La bande de Gaza, surveillée de près, est entourée d’une barrière de sécurité équipée de capteurs et de mitrailleuses télécommandées. Malgré ces systèmes de défense avancés, les militants ont réussi à franchir les lignes israéliennes, à s’emparer d’une base militaire majeure, à attaquer des communautés résidentielles et à perturber un festival de musique.
Il a fallu trois jours aux forces israéliennes pour reprendre le contrôle complet de leur territoire. Cette lenteur dans la réponse militaire a alimenté les critiques contre le commandement de l’armée, notamment en ce qui concerne la gestion de la surveillance et la capacité à répondre rapidement à une attaque de grande ampleur.
Objectifs non atteints et pressions politiques
Le général Halevi a admis que certains des objectifs de la guerre restaient inachevés. L’armée israélienne poursuit ses opérations pour affaiblir le Hamas, mais la situation reste tendue. Le cessez-le-feu conclu récemment met fin à 15 mois de guerre, mais des incertitudes demeurent quant à la stabilité de cet accord.
Le gouvernement israélien fait également face à des critiques internes, les citoyens exigeant des réponses sur les défaillances du système de sécurité. La démission d’Halevi est perçue par certains comme une tentative d’assumer la responsabilité et de calmer les tensions internes.
Les prochaines étapes pour l’armée israélienne
Halevi a indiqué qu’il resterait en poste jusqu’au 6 mars pour finaliser les enquêtes sur les événements du 7 octobre et renforcer la préparation militaire. Ces enquêtes devraient permettre d’identifier les erreurs qui ont conduit à l’attaque et de mettre en place des mesures pour éviter de telles situations à l’avenir.
La transition vers une nouvelle direction militaire s’annonce cruciale pour Israël. Le successeur d’Halevi devra non seulement restaurer la confiance au sein de l’armée, mais aussi auprès de la population israélienne, profondément ébranlée par l’attaque.