Auteure de plusieurs recueils poétiques, vivant à Ryad depuis 1994, Michelle Accaoui Hourani nous donne rendez-vous, sous le ciel parisien autour de deux événements dédicaces et signatures de son dernier ouvrage « Cueillir le feu » paru aux éditions de la Margeride :
– Le 20 septembre, une soirée poétique et musicale organisée par l’ULCM France.
– Le 25 septembre à l’ambassade d’Egypte

En avant-première, Libnanews vous dévoile, par la plume de Jinane Chaker-Sultnai Milelli, cet entretien téléphonique avec notre poétesse 1er prix de la poésie libre pour son poème « Pause bavarde » (concours Europoésie en novembre 2018), 1er prix de la francophonie pour l’ensemble de ses poèmes et 3ème prix pour son poème court « Jeunesse d’aujourd’hui ».

J.C-S.M : Le 20 septembre, à l’occasion de la parution de votre dernier recueil « Cueillir le feu » paru en France, plusieurs de vos compatriotes et amis du Liban, seront au rendez-vous organisé par l’ULCM France autour d’une spéciale soirée poétique où la musique, le chant et la poésie se feront un. Voudriez-vous bien nous dévoiler un peu de ce recueil ?

M.A.H : Tout d’abord, je tiens à remercier l’Union Libanaise Culturelle Mondiale, ULCM France pour l’organisation de ce bel événement culturel qui aura lieu dans une somptueuse salle à la mairie de Paris du XVème arrondissement. Je tiens à remercier Mme Julie KALLAS SATER, responsable culturelle ainsi que Mme Kareen NOHRA, responsable communication au sein du bureau de de l’ULCM France. Mes remerciements vont également à la mairie du XVème pour son accueil, c’est une mairie amie des libanais.

« Cueillir le feu » c’est un recueil qui rend hommage à ma terre Natale le Liban. Pour moi, cet ouvrage est un vrai écrin. Il est édité par l’éditeur et artiste Robert Lobet qui sera aussi présent lors de cette soirée du 20 septembre. Sorti aux éditions de la Margeride, ce recueil, contient une dizaine de poèmes tous traduits en arabe par Dr. Dalia Seoudi. C’est une édition artistique et le tirage est limité à 50 exemplaires seulement, numérotés et signés par et l’auteur et l’éditeur.

Durant cette soirée, je serai accompagnée de Katia-Sofia Hakim pour la lecture de mes poèmes en présence du chanteur Guillaume Rat et du guitariste Aurélien Roche.

J.C-S.M : Que représente pour vous la création en prose et/ou l’écriture des poèmes ?

M.A.H : C’est pour moi, à la base, une sorte d’exutoire. D’ailleurs mes premiers poèmes griffonnés furent inspirés par une violence de sentiments, provoquée par la guerre civile libanaise.
Cela dit, l’écriture n’est pas une simple résistance à la douleur mais plutôt résilience. Car la résilience est, pour les psychologues, définie par le maintien d’un processus malgré des conditions difficiles. Il s’agit donc de quelque chose de dynamique, alors que la résistance est de l’ordre du statique, elle est donc souffrance mais aussi transformation de statut de victime en acteur.
C’est pourquoi c’est une psyché en devenir, bien qu’initialement en souffrance. Ceci rejoint ce que dit Nietzsche quand il parle de création : « Créer, voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère ».

J.C-S.M : Quels sont les thèmes abordés dans votre dernier recueil, « Cueillir le feu » et quelles ont été vos inspirations ?

M.A.H : Les thèmes que j’aborde sont tirés de la vie quotidienne : l’amour, la mort, l’écriture, le temps, la maternité, etc.
Ayant suivi des études de lettres classiques, mes premiers poèmes ont été des essais de calques des géants de la littérature tels Victor Hugo, Charles Baudelaire, Artur Rimbaud, Paul Verlaine, Guillaume Apollinaire, Paul Eluard et Jacques Prévert.
Mes premiers poèmes se voulaient rimés, rythmés, tentatives médiocres de sonnets et de vers alexandrins
Plus tard j’ai élargi mes lectures et je me suis versée dans des poèmes plus contemporains, non rimés comme ceux de Francis Ponge, Jean Michel Maulpoix, Henri Michaux où l’image et l’association des mots priment sur le rythme. Je me suis prise à lire avec avidité des poètes francophones mais d’origine libanaise comme SALAH STATIE et Vénus KHOURY Ghata, ou même des poèmes de la poète luxembourgeoise Anise Kolkts ainsi que les poèmes de l’écrivain et poète belge Guy Golfette. Mon éventail de lecture s’est diversifié.

J.C-S.M : Avec tout l’univers de ces auteurs poètes cités ci-dessus, comment définissiez-vous vos poèmes d’aujourd’hui ?

M.A.H : Mes poèmes actuellement sont un mélange de toutes ses lectures, tout ce cheminement qui se veut à la recherche du mot juste, de l’écriture qui ne s’efface pas, de la plume qui touche, de l’écriture qui pourrait faire une différence. Je cherche toujours, j’espère un jour j’y arriverai.

J.C-S.M : Quels sont vos projets futurs ?

M.A.H : Je prépare actuellement un recueil de haikus « Le veilleur d’aube », traduit en arabe avec des illustrations en calligraphies. J’espère que ce nouveau recueil verra le jour dans les mois à venir.

Biographie :
Michelle Accaoui Hourani : Née au Liban, à Beyrouth, elle est fille d’un ingénieur agronome anglophone et d’une mère francophone ; elle entreprend ses études littéraires à l’université St Joseph de Beyrouth et obtient sa maîtrise en lettres françaises en 1994.
De Riyad où elle vit depuis 1994, elle correspond avec plusieurs magazines littéraires francophones et ses poèmes sont publiés en France et en Belgique.

Depuis la parution de son premier recueil Empreinte d’une Vie, en 2010 aux éditions Edilivre, Michelle Accaoui Hourani ne cesse de nous surprendre avec ses succès et ses publications s’imposant dans le monde des poètes francophones.
En 2011, son deuxième recueil Au Bout de l’Allée est publié aux éditions Persée. L’Écho bleu, son troisième recueil voit le jour aux éditions Edilivre à Paris en 2013. En mai 2018, Au Bord du Ciel, un Chemin, est publié chez l’Harmattan.
Participant au concours Euro poésie à Paris en juin 2016, elle décroche le 2ème prix de la francophonie, pour l’ensemble de ses poèmes et le 3eme prix de la francophonie pour ses poèmes courts et haïkus.
Parmi 36 poètes et 86 haïkus, elle décroche, en octobre 2018, elle remporte le 3ème prix au concours de haïkus lancé par le magazine littéraire Haikouest.
En mars 2018, Michelle Hourani signe avec Incipit en W un collectif, Composition étoilée où ses poèmes inaugurent le recueil.

Les éditions de la Margeride est une maison d’édition qui travaille de façon artisanale en associant peinture et poésie dans des livres d’artistes. Son éditeur, M. Robert Lobet est très sélectif dans ses choix d’auteurs. Il a notamment édité le grand poète iraquien/français Salah Al Hamdani , et la poète syrienne Maram Al Masri, ainsi que de nombreux poètes contemporains français et même saoudiens. Artiste et éditeur il est installé en Provence près du Pont du Gard où il choisit minutieusement les écrits d’auteurs qui le touchent directement. http://www.editions-la-margeride-lobet.com//

Katia-Sofía Hakim est une poétesse et une musicologue franco-libanaise. Elle est directrice de la communication et membre du comité de rédaction de Place de La Sorbonne, revue internationale de poésie publiée aux Presses de Sorbonne Université. Elle est actuellement chercheuse invitée à l’Archivo Manuel de Falla de Grenade en Espagne où elle termine son doctorat. Professeure agrégée, elle enseigne à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université. Pianiste de formation, elle est diplômée du CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) où elle obtient notamment les premiers prix d’analyse musicale, de culture musicale et d’esthétique.

Guillaume Rat : poète, auteur, compositeur et interprète chante dans le monde entier. Il revient à Paris après une tournée en Russie où il a chanté 5 fois au Kremlin à Moscou cette année. Il interprète ses compositions et les classiques de la variété française et internationale.

Aurélien Roche dit Marzeph commence la guitare à l’âge de 6 ans au Conservatoire de Saint Maur des fosses. Formé à l’école du Jazz et du classique il évolue maintenant dans différents style musicaux.

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