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Revue de presse du 21/03/25: tensions régionales et sécuritaires, relance politique au Liban

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La presse libanaise datée du 21 mars 2025 met en avant plusieurs thématiques majeures, avec une forte attention portée à la situation des réfugiés syriens, aux nouvelles orientations politiques internes et à la dégradation sécuritaire régionale. Les journaux analysent ces événements dans un contexte de tensions diplomatiques et de réorganisation institutionnelle après la formation du nouveau gouvernement libanais.

Réfugiés syriens : un retour encore hypothétique

Le quotidien Nahar (21 mars 2025) consacre une large part de sa couverture à la question des réfugiés syriens au Liban. Selon un responsable judiciaire cité par l’Agence France-Presse, Beyrouth serait prête à remettre à la Syrie plus de 700 prisonniers syriens incarcérés au Liban. Cette mesure s’inscrit dans un processus de coordination bilatérale engagé après la visite de l’ancien Premier ministre Najib Mikati à Damas en janvier, à la suite de la destitution de l’ancien président syrien Bachar al-Assad et de l’arrivée au pouvoir du président transitoire Ahmad al-Sharaa.

Le journal précise que plus de 2100 Syriens sont actuellement détenus au Liban, représentant environ 30 % de la population carcérale. Parmi eux, 350 ont été condamnés de manière définitive, et 650 autres sont placés en détention provisoire. Les conditions de détention sont particulièrement dégradées, en raison de la surpopulation, du manque de soins médicaux et de la diminution des aides alimentaires. Plusieurs centaines de ces détenus sont poursuivis pour terrorisme ou appartenance à des groupes armés impliqués dans des attaques contre l’armée libanaise pendant la guerre syrienne.

Toujours selon Nahar (21 mars 2025), un mouvement de grève de la faim a eu lieu en février à la prison de Roumieh, impliquant plus d’une centaine de prisonniers syriens. Ces derniers réclamaient l’examen de leur dossier judiciaire à la lumière du changement de régime en Syrie.

Dynamique politique : premiers engagements du gouvernement Salam

Al Akhbar (21 mars 2025) rapporte que le gouvernement dirigé par Nawaf Salam a entamé la mise en œuvre de son programme de réformes. Des efforts sont en cours pour relancer les institutions de l’État, notamment dans le secteur de la santé. Lors d’un événement au Casino du Liban en hommage au personnel médical, le ministre de la Santé a toutefois préféré ne pas participer aux festivités, se contentant d’une brève apparition protocolaire. Ce comportement a été interprété comme un signe de réserve dans un contexte de sobriété budgétaire.

Dans sa rubrique « أسرار الآلهة », Nahar (21 mars 2025) note également que des tensions persistent autour du dossier des nominations dans l’administration publique. Des sources indiquent que plusieurs nouveaux ministres font face à des calculs politiques complexes, entravant les décisions attendues.

Recomposition régionale et diplomatie européenne en Syrie

Le journal Al Quds (21 mars 2025) couvre la visite officielle de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, à Damas, où elle a rouvert l’ambassade d’Allemagne et rencontré les autorités de transition syriennes. Elle a affirmé que le processus de paix doit être conduit sans interférence étrangère et que le gouvernement de transition dirigé par Ahmad al-Sharaa fait face à de lourdes responsabilités. Elle a également salué l’accord conclu avec les Kurdes du nord-est du pays, qui selon elle, ouvre la voie à une Syrie unifiée. La cheffe de la diplomatie allemande a insisté sur la nécessité d’une justice transitionnelle pour les crimes du régime précédent.

En marge de cette visite, une lettre de soutien du président russe Vladimir Poutine au président syrien intérimaire a été relayée. Il y exprime son appui à la souveraineté syrienne et propose une coopération bilatérale élargie. Le journal souligne que la situation syrienne reste instable, malgré les espoirs liés à la transition.

Offensive israélienne à Gaza : carnage et réponse armée

Al Quds (21 mars 2025) rapporte que l’armée israélienne poursuit ses opérations à Gaza, ayant déjà causé la mort de plus de 600 Palestiniens, dont une majorité de civils, femmes et enfants. Le journal qualifie ces événements de « nouveau chapitre dans une guerre d’extermination ». Il mentionne l’effondrement du système de santé et l’absence d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que les nouvelles incursions terrestres dans la zone de Rafah.

La riposte militaire est assurée par la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, qui ont revendiqué des tirs de roquettes sur Tel Aviv. Ce bombardement a provoqué l’interruption temporaire des vols à l’aéroport Ben Gourion. Al Akhbar (21 mars 2025) ajoute que des discussions régionales, notamment à Doha, visent à éviter une escalade interne palestinienne, en maintenant le Hamas dans le jeu politique tout en limitant son influence militaire.

Conflit au Soudan : combats autour du palais présidentiel

Al Sharq Al Awsat (21 mars 2025) et Al Quds (21 mars 2025) relatent de violents combats à Khartoum entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide. Les affrontements les plus intenses se déroulent autour du palais présidentiel. L’armée affirme avoir repris le contrôle de plusieurs positions, tandis que les forces rivales auraient capturé une zone stratégique dans le nord du Darfour, près de la frontière libyenne. Ces événements alimentent la crainte d’un conflit prolongé menaçant la stabilité régionale.

Réunions politiques et équilibre du pouvoir au Liban

Al Joumhouriyat (21 mars 2025) couvre un iftar présidentiel au palais de Baabda, où les trois principales figures de l’État – le président, le Premier ministre et le président du Parlement – ont affiché une rare unité. Les discussions ont porté sur la situation sécuritaire à la frontière nord et est du Liban, ainsi que sur la nomination du gouverneur de la Banque du Liban. Dans un discours symbolique, le président a souligné l’importance de l’unité nationale pour « récupérer tous nos droits, libérer nos prisonniers et reconstruire ce qui a été détruit ».

Al Liwa’ (21 mars 2025) confirme cette orientation et ajoute que les instances gouvernementales ont approuvé un cadre de réforme pour la gestion publique, tout en insistant sur la nécessité d’un consensus pour éviter tout blocage.

Politique locale : unité de façade, enjeux de pouvoir et fractures persistantes

Le paysage politique libanais, tel que reflété dans les publications du 21 mars 2025, est marqué par une apparente unité institutionnelle et une rhétorique consensuelle autour de la souveraineté et des réformes. Cependant, derrière cette image d’entente nationale réémergent des lignes de fracture anciennes, exacerbées par des tensions sécuritaires, des calculs partisans et les effets d’un climat régional agité. La scène intérieure reste dominée par les premières initiatives du nouveau président Joseph Aoun et du gouvernement de Nawaf Salam, au milieu d’une recomposition lente des équilibres entre forces politiques traditionnelles et nouveaux acteurs.

L’iftar républicain à Baabda : symbole d’unité ou acte de communication ?

La tenue d’un iftar présidentiel au palais de Baabda la veille, rapportée par Al Joumhouriyat (21 mars 2025), a réuni le président de la République Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Nawaf Salam. Cette rencontre tripartite a été largement couverte comme une manifestation de cohésion au sommet de l’État, alors que le pays peine encore à sortir d’une longue paralysie institutionnelle. Le quotidien précise que les discussions ont porté sur les développements sécuritaires à la frontière orientale et sud, ainsi que sur la désignation du prochain gouverneur de la Banque du Liban, laissée en suspens pour « davantage de concertation dans les jours à venir ».

Lors de cet iftar, le président Aoun a prononcé un discours mettant en avant la nécessité de « vivre ensemble, jeûner ensemble, prier ensemble et reconstruire ensemble », ajoutant que « notre unité est la seule voie pour récupérer nos droits, libérer notre terre et rétablir la prospérité ». Des propos rapportés textuellement dans Al Joumhouriyat (21 mars 2025), illustrant un appel au dépassement des clivages confessionnels et partisans. Toutefois, ces déclarations sont restées générales et n’ont été suivies d’aucune annonce concrète.

Réformes institutionnelles : premiers pas entre prudence et ambiguïté

Dans sa couverture du même jour, Al Liwa’ (21 mars 2025) indique que le Conseil des ministres a approuvé un mécanisme de nomination basé sur neuf principes de gouvernance moderne, sans que les modalités exactes soient rendues publiques. Cette initiative est présentée comme une tentative de rationaliser la gestion administrative et de rétablir une transparence longtemps absente des recrutements publics. Toutefois, le journal précise que les lignes directrices sont restées vagues et que plusieurs ministres n’auraient pas été consultés en amont, alimentant des tensions dans les rangs gouvernementaux.

Al Akhbar (21 mars 2025), dans une analyse plus critique, met en lumière les premières divergences apparues au sein du gouvernement Salam. Le quotidien évoque une compétition croissante entre ministres pour le contrôle des portefeuilles techniques et des nominations administratives, notamment dans les ministères des Finances, de la Santé et de l’Intérieur. Ces conflits larvés freinent, selon le journal, la dynamique réformatrice annoncée par le Premier ministre.

Sécurité frontalière et pouvoir des clans : un défi non résolu

La question de la sécurité dans les régions périphériques demeure centrale. Al Sharq (21 mars 2025) publie un reportage décrivant la situation dans les zones de Baalbek et Hermel, qualifiées de « hors de contrôle » par plusieurs responsables. Le journal décrit une emprise persistante des clans armés et des réseaux de contrebande, en lien avec des marchés illégaux transfrontaliers entre le Liban et la Syrie. Selon des sources locales citées, des cargaisons de marchandises illicites représentant « plusieurs milliards de dollars » sont acheminées chaque année vers les zones syriennes, malgré la présence ponctuelle de l’armée libanaise.

Cette réalité est illustrée par des incidents récents, dont celui survenu dans la localité de Houch el-Sayyed Ali, rapporté par Ad Diyar (21 mars 2025), où un enterrement a tourné à l’affrontement armé entre groupes rivaux. L’armée a été contrainte d’intervenir pour sécuriser la zone, mais sans pouvoir effectuer d’arrestations en raison de la protection communautaire dont bénéficient certains suspects. Le journal met en garde contre la pérennisation d’un « espace de non-droit » à la frontière syro-libanaise, susceptible d’échapper totalement au contrôle de l’État si des mesures drastiques ne sont pas prises.

Souveraineté et légitimité des armes : la ligne de fracture idéologique

La question du monopole de la force publique reste au cœur du débat. Al Sharq (21 mars 2025), dans son éditorial, réaffirme la position de rejet de toute forme d’armement illégal, estimant que « seule l’arme de la légitimité protège le Liban ». Le journal critique implicitement la présence d’armes détenues par des partis politiques, sans mentionner directement le Hezbollah, tout en soulignant que ces armes sont à l’origine de l’instabilité du pays et de l’ingérence étrangère.

Dans un ton plus nuancé, Al Akhbar (21 mars 2025) évoque une polarisation médiatique autour de la « légitimité de la résistance ». Le journal dénonce une campagne coordonnée sur les chaînes de télévision visant à « criminaliser » toute opposition au pouvoir central, qualifiant cela de « conflit de gamins entre les banques », allusion à des rivalités entre factions politiques autour de la gestion économique du pays. Le journal laisse entendre que certaines forces politiques exploitent le climat sécuritaire régional pour réactiver le débat sur le désarmement à des fins électoralistes.

Symboles politiques et calculs partisans

Al Liwa’ (21 mars 2025) signale que plusieurs responsables politiques, dont le président Joseph Aoun, ont récemment intensifié leur communication publique en multipliant les symboles d’unité nationale. Le journal met toutefois en garde contre un usage excessif de cette rhétorique sans traduction concrète dans les politiques publiques. Il note aussi que l’ancien président Michel Aoun reste silencieux depuis le transfert du pouvoir, ce qui laisse une place politique vacante au sein du Courant patriotique libre, susceptible d’être exploitée par d’autres formations.

Influences extérieures : prudence face à l’environnement régional

Al Joumhouriyat (21 mars 2025) relaie des inquiétudes exprimées par des responsables militaires libanais face à la détérioration de la situation en Syrie et à la reprise des affrontements dans le sud libanais. Le journal affirme que l’armée surveille de près les évolutions sur les deux fronts, tout en tentant de préserver la stabilité intérieure. Toutefois, aucune stratégie publique de sécurisation des frontières n’a été présentée à ce jour.

De son côté, Ad Diyar (21 mars 2025) évoque des pressions internationales croissantes sur le gouvernement libanais pour accélérer la reprise des négociations sur la démarcation des frontières terrestres et maritimes. Le journal souligne que plusieurs chancelleries européennes suivent de près les initiatives du gouvernement Salam, notamment en matière de justice et de réforme bancaire.

Diplomatie : repositionnements régionaux, efforts européens et neutralité stratégique libanaise

La presse libanaise du 21 mars 2025 révèle un paysage diplomatique en recomposition rapide, marqué par un activisme accru des puissances européennes au Proche-Orient, une intensification des tractations sur la Syrie, et des ajustements subtils du Liban face aux pressions croissantes de ses partenaires régionaux et internationaux. Ces dynamiques s’inscrivent dans un contexte de conflit prolongé à Gaza, de guerre civile en cours au Soudan et de tensions entre les grandes puissances autour du dossier nucléaire iranien. Le Liban, tout en affirmant sa souveraineté, tente de naviguer entre alignements et prudence stratégique.

Rapprochement franco-saoudien sur le dossier libanais et syrien

Le quotidien Al Joumhouriyat (21 mars 2025) rapporte une communication téléphonique tenue la veille entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Selon les informations publiées, les deux dirigeants ont discuté de la situation en Syrie et au Liban, et affirmé leur volonté commune de promouvoir la stabilité dans les deux pays. Macron aurait réitéré son attachement à la souveraineté du Liban et à son unité, tout en soulignant l’importance d’un processus politique inclusif en Syrie. Cette annonce survient dans un contexte de retour diplomatique progressif des pays européens dans la région, notamment à travers des initiatives bilatérales ou des coopérations multilatérales ciblées.

Le journal précise que Paris et Riyad « partagent les mêmes objectifs » quant à la reconstruction institutionnelle au Liban et au soutien à une Syrie unifiée. Il est toutefois à noter qu’aucune mesure concrète n’a été rendue publique à l’issue de cet échange, ce qui témoigne d’une approche encore prudente des deux capitales.

Présence européenne renforcée en Syrie : entre diplomatie et stabilisation

Al Quds (21 mars 2025) consacre une large part de sa couverture diplomatique à la visite de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à Damas. Cette visite officielle, la première d’un chef de la diplomatie allemande depuis 2011, marque un tournant dans l’approche européenne vis-à-vis de la Syrie post-Assad. Le journal rapporte que Baerbock a rencontré le président de transition Ahmad al-Sharaa, désigné en janvier à la tête du gouvernement intérimaire à la suite d’un processus de transition négocié sous supervision onusienne.

Lors de cette visite, la ministre a annoncé la réouverture de l’ambassade allemande à Damas et a réaffirmé l’engagement de Berlin pour la reconstruction de la Syrie « sur la base de l’état de droit, de la justice transitionnelle et du respect des droits humains ». Elle a également évoqué un soutien logistique pour faciliter le retour encadré des réfugiés, tout en insistant sur l’exigence d’une vérification des conditions de sécurité sur le terrain.

Al Quds souligne que cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de réengagement européen au Moyen-Orient, dans un contexte de repli américain et de montée des tensions entre Téhéran et Washington.

Message russe à Damas : appui à la souveraineté syrienne

Dans le même article, Al Quds rapporte que le président russe Vladimir Poutine a adressé une lettre officielle au président intérimaire Ahmad al-Sharaa. Cette lettre, rendue publique par le ministère syrien des Affaires étrangères, affirme le soutien de Moscou à la « souveraineté et l’unité territoriale de la Syrie », et appelle à « préserver la stabilité régionale ». Le message insiste sur la nécessité de lutter contre « toutes les formes d’extrémisme et de séparatisme », faisant allusion à certains groupes kurdes du nord-est de la Syrie, tout en saluant l’accord signé entre ces derniers et le gouvernement de transition.

Poutine propose également une coopération renforcée dans le domaine de l’énergie, de la reconstruction des infrastructures et de la formation des cadres administratifs. Cette déclaration confirme l’intention russe de rester un acteur clé dans la phase post-conflit syrienne, tout en équilibrant sa position face aux nouveaux acteurs européens.

Le Liban entre alignement et neutralité stratégique

Dans ce contexte de forte activité diplomatique autour de la Syrie, le Liban semble adopter une position d’attente. Al Liwa’ (21 mars 2025) et Al Sharq (21 mars 2025) rapportent que les autorités libanaises se sont abstenues de tout commentaire officiel sur la visite de Baerbock à Damas ou sur la lettre de Vladimir Poutine. Toutefois, des sources proches du palais de Baabda citées dans Al Liwa’ laissent entendre qu’un dialogue discret serait en cours avec les chancelleries européennes pour envisager une coordination sur la question du retour des réfugiés syriens.

Al Nahar (21 mars 2025), dans sa rubrique diplomatique, note que la nouvelle équipe gouvernementale semble vouloir éviter tout positionnement tranché sur le dossier syrien, afin de ne pas compromettre les relations avec les deux axes influents — occidental et iranien. Le journal indique également que des diplomates européens en poste à Beyrouth ont multiplié les contacts ces dernières semaines avec le ministère libanais des Affaires étrangères, mais que ceux-ci sont restés informels.

Tensions internationales autour de l’Iran : prudence libanaise face à l’escalade

Al Sharq Al Awsat (21 mars 2025) évoque un regain de tension entre les États-Unis et l’Iran autour du programme nucléaire. Le journal rapporte que l’ancien président américain Donald Trump, revenu au pouvoir depuis janvier, a adressé une lettre au guide suprême iranien Ali Khamenei, lui accordant « un délai de deux mois pour parvenir à un nouvel accord » sur le nucléaire. Selon le média, cette initiative s’accompagne de menaces implicites d’action militaire en cas d’échec des négociations.

En réponse, le diplomate iranien Abbas Araghchi a déclaré que l’Iran « n’était pas pressé » de répondre et qu’il refusait toute négociation directe « sous la pression ». La porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a confirmé que la lettre était en cours d’examen.

Le Liban n’est pas directement mentionné dans cet échange, mais plusieurs journaux, dont Al Bina’ (21 mars 2025), relèvent que les États arabes du Golfe, inquiets d’une éventuelle escalade, ont intensifié leurs réunions de sécurité. Ces consultations ont notamment réuni des responsables militaires du Qatar, de l’Arabie saoudite, et des Émirats arabes unis, ainsi que des conseillers occidentaux, pour évaluer les risques d’un conflit élargi impliquant des bases américaines et des installations pétrolières dans la région.

Guerre à Gaza et implications diplomatiques

Dans un autre registre, Al Akhbar (21 mars 2025) et Al Quds (21 mars 2025) reviennent sur les impacts diplomatiques de la guerre à Gaza. Selon ces journaux, plusieurs capitales arabes, dont Doha et Abou Dhabi, ont discrètement modifié leur rhétorique vis-à-vis du Hamas. Le Qatar aurait accepté un cadre dans lequel la direction militaire du Hamas serait marginalisée à Gaza, tout en permettant au mouvement de participer au dialogue politique. Cette position, selon Al Akhbar, viserait à prévenir une guerre civile palestinienne si les États-Unis venaient à soutenir ouvertement des factions opposées au Hamas.

Toujours selon Al Quds, les Émirats arabes unis ont exprimé leur volonté de participer à un fonds de reconstruction de Gaza, à condition que des garanties internationales soient données quant à la neutralité de l’usage des fonds. Ces évolutions montrent une volonté de plusieurs pays de désamorcer le conflit tout en redéfinissant leurs relations avec les acteurs palestiniens.

Politique internationale : conflits prolongés, enjeux stratégiques et fractures institutionnelles

La presse arabe du 21 mars 2025 traite abondamment des principaux foyers de tension internationaux. En tête des préoccupations figurent la guerre au Soudan, le conflit prolongé à Gaza, les négociations autour du nucléaire iranien, et les bouleversements politiques en Turquie et en Ukraine. Ces dossiers, bien que distincts, convergent autour de dynamiques d’affrontement entre puissances, de recompositions régionales et de mutations internes profondes. La couverture de ces événements par les journaux arabes illustre une lecture régionale ancrée dans une logique de stabilité sécuritaire, de rééquilibrage géopolitique et de contestation de l’ordre mondial existant.

Soudan : affrontements violents à Khartoum et avancée de l’armée

Al Sharq Al Awsat (21 mars 2025) ouvre sa couverture internationale sur les combats en cours au Soudan. Le quotidien rapporte des affrontements particulièrement violents autour du palais présidentiel à Khartoum entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide. Les combats ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi et se sont poursuivis jusqu’à la journée de jeudi, provoquant la mort de dizaines de civils et d’importants dégâts matériels dans le centre administratif de la capitale.

Selon le journal, l’armée soudanaise aurait réussi une percée stratégique en reprenant plusieurs quartiers gouvernementaux, obligeant les forces adverses à se replier vers le nord de la ville. Toutefois, la situation demeure incertaine, les Forces de soutien rapide ayant revendiqué dans la même journée la capture de la localité de Malha, une région stratégique dans le nord du Darfour, à proximité de la frontière libyenne.

Cette double dynamique de reconquête et de contre-offensive illustre une instabilité prolongée, qui risque de se transformer en guerre d’usure sur plusieurs fronts. Le journal signale que les civils continuent de fuir en masse les zones de combat, aggravant la crise humanitaire.

Turquie : arrestation de l’opposant Imamoglu et mobilisation populaire

Toujours selon Al Sharq Al Awsat (21 mars 2025), la Turquie connaît une vague de protestations depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant du président Recep Tayyip Erdogan. Accusé de corruption et de soutien à des réseaux terroristes, Imamoglu a été placé en détention provisoire, suscitant une mobilisation massive dans les rues d’Istanbul, Ankara et Izmir.

La presse européenne et les responsables municipaux de plusieurs capitales européennes ont dénoncé cette arrestation, appelant à sa libération immédiate. Le journal cite une déclaration du parti turc au pouvoir niant toute motivation politique dans cette affaire, tout en affirmant que les poursuites sont basées sur des faits avérés.

Imamoglu, lors de son interrogatoire, a accusé « ceux qui détruisent la justice » d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire à des fins partisanes. Al Sharq Al Awsat note que cette arrestation intervient à quelques mois des élections municipales prévues en juin, et pourrait profondément influer sur l’issue du scrutin, la popularité d’Imamoglu dépassant les frontières partisanes.

Ukraine : réunion trilatérale prévue à Riyad et désaccords persistants sur le nucléaire

Le journal rapporte également que des représentants des États-Unis, de la Russie et de l’Ukraine doivent se rencontrer à Riyad le lundi suivant, dans le cadre d’un nouveau cycle de négociations indirectes. L’objectif déclaré de ces discussions est d’aboutir à une trêve partielle dans les combats autour de la région du Donbass et de la ville de Zaporijjia. Volodymyr Zelensky a confirmé la participation de son équipe technique à cette réunion, tout en affirmant qu’il n’est pas question de céder la souveraineté sur les installations nucléaires ukrainiennes.

Ces précisions interviennent après que le président américain Donald Trump a évoqué, lors d’un entretien téléphonique avec Zelensky, la possibilité pour les États-Unis de « garantir la sécurité des centrales nucléaires ukrainiennes en assumant leur gestion temporaire ». Cette proposition a été interprétée par Kiev comme une tentative d’ingérence. Zelensky a précisé dans une déclaration à la Financial Times que le seul site évoqué lors de la discussion était la centrale de Zaporijjia, actuellement sous contrôle russe.

Du côté russe, le conseiller du président Vladimir Poutine, Yuri Ushakov, a confirmé la participation de Moscou aux pourparlers, tout en minimisant leurs chances de succès à court terme. Selon lui, les divergences de fond demeurent, notamment sur les conditions d’un cessez-le-feu et le sort des territoires annexés par la Russie.

Iran : confrontation diplomatique avec les États-Unis

Al Sharq Al Awsat (21 mars 2025) consacre un long article à l’intensification du bras de fer entre Téhéran et Washington. Selon le journal, l’administration Trump a adressé une lettre directe au guide suprême iranien, Ali Khamenei, proposant une période de deux mois pour relancer les négociations sur le programme nucléaire. En contrepartie, l’administration américaine aurait menacé d’un recours à la force militaire en cas d’échec du dialogue.

Le diplomate iranien Abbas Araghchi a déclaré que son pays « étudie la proposition », mais qu’il ne participera à aucune négociation « sous pression ou chantage ». Il a ajouté que l’Iran restait engagé dans le cadre du Traité de non-prolifération, tout en conservant son droit à enrichir l’uranium à des fins pacifiques.

Parallèlement, la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a confirmé que le contenu de la lettre était « en cours d’évaluation » par les instances sécuritaires. Le journal relève que les chancelleries européennes s’inquiètent d’un possible durcissement des positions et d’une reprise des attaques contre les installations nucléaires iraniennes.

Conflit à Gaza : poursuite des combats et mobilisation régionale

Le conflit à Gaza continue d’alimenter la presse arabe. Al Quds (21 mars 2025) rapporte que les frappes israéliennes se sont intensifiées dans les quartiers est de Gaza, en particulier à Jabalia et dans la zone de Rafah. Le journal affirme que plus de 600 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’offensive, en majorité des civils, et que les hôpitaux sont débordés.

En riposte, les Brigades al-Qassam ont tiré plusieurs roquettes vers Tel Aviv, interrompant brièvement le trafic aérien à l’aéroport Ben Gourion. Le porte-parole du Hamas, Abou Obeida, a déclaré que les tirs visaient à répondre aux « crimes de guerre » commis par l’armée israélienne.

Al Akhbar (21 mars 2025) met en lumière un réalignement régional autour de cette crise. Le Qatar, selon des sources diplomatiques citées, serait prêt à soutenir une initiative de désescalade à condition que le Hamas accepte de céder sa branche militaire à un commandement collectif. L’objectif serait de maintenir la participation du Hamas au processus politique tout en réduisant ses capacités offensives.

Économie : réformes structurelles en suspens, fragilité bancaire persistante et gestion des ressources sous tension

La presse libanaise du 21 mars 2025 met en lumière les défis persistants de l’économie nationale, entre attentes réformatrices, pressions sociales croissantes, et interrogations sur la capacité de l’État à restaurer la confiance des citoyens comme des institutions internationales. Les discours gouvernementaux oscillent entre promesses de modernisation et difficultés structurelles, tandis que le système bancaire continue de susciter la méfiance des déposants. Loin d’un redémarrage, l’économie libanaise reste en équilibre précaire, alimentée par une résilience populaire mais freinée par des blocages politiques et institutionnels.

Réforme administrative : vers une nouvelle politique de nominations

Al Liwa’ (21 mars 2025) rapporte que le gouvernement libanais a adopté un ensemble de « neuf principes » destinés à encadrer les nominations au sein de l’administration publique. L’objectif déclaré est de rompre avec les logiques clientélistes et de restaurer une forme de méritocratie dans l’accès aux fonctions de direction dans les ministères et les organismes publics. Selon le journal, cette mesure s’inscrit dans la feuille de route du Premier ministre Nawaf Salam, qui avait promis à son entrée en fonction de « refonder l’État sur des bases de compétence, d’intégrité et d’efficacité ».

Cependant, Al Liwa’ souligne que l’application de ces principes reste à préciser, en l’absence de texte réglementaire détaillé ou de mécanisme de suivi. Certaines sources au sein du gouvernement évoquent des résistances internes, liées à la répartition confessionnelle des postes, qui continue de dominer la scène institutionnelle. Ce flou entourant la réforme suscite des doutes sur sa mise en œuvre effective.

Rumeurs autour de la gouvernance de la Banque du Liban

Al Joumhouriyat (21 mars 2025) signale que la question de la nomination d’un nouveau gouverneur de la Banque du Liban a été évoquée lors de la rencontre à Baabda entre le président de la République, le président du Parlement et le Premier ministre. Le poste est toujours vacant depuis le départ de Wassim Mansouri, dont l’intérim s’est achevé en février. Les discussions, selon le journal, ont été ajournées à une date ultérieure, en raison d’un désaccord entre les blocs politiques sur le profil à choisir.

Le journal rapporte que plusieurs noms circulent, mais qu’aucune candidature n’a encore fait consensus. Le retard dans cette désignation suscite des inquiétudes parmi les bailleurs de fonds internationaux, alors que la Banque du Liban reste l’un des principaux instruments de stabilisation monétaire du pays. La poursuite de l’intérim sans encadrement politique clair alimente les critiques, d’autant que la gestion de la masse monétaire et la régulation du secteur bancaire nécessitent des décisions urgentes.

Crise de liquidités et défiance envers les banques

Al Akhbar (21 mars 2025) revient sur la situation des banques libanaises dans un article à tonalité critique, qualifiant l’état du secteur bancaire de « conflit de gamins entre institutions financières ». Le journal fait état d’une recrudescence des tensions entre certaines banques privées sur fond de désaccords concernant les nouvelles règles de restructuration imposées par la Banque du Liban. Le journal affirme que plusieurs banques ont refusé de participer au mécanisme de mutualisation des pertes, jugeant celui-ci désavantageux pour leurs actionnaires.

Dans le même article, il est précisé que les retraits en espèces restent limités, et que les déposants continuent d’être confrontés à des restrictions arbitraires. Les demandes de restitution en dollars sont majoritairement rejetées ou converties en livres libanaises à des taux non officiels. Cette situation alimente un climat de méfiance généralisée, dans lequel les déposants évitent le système bancaire pour des transactions significatives, préférant le recours au cash ou aux transferts via des circuits informels.

Retombées économiques de la guerre régionale

Plusieurs journaux, dont Al Bina’ (21 mars 2025), mettent en garde contre les conséquences économiques de l’instabilité régionale. Le journal évoque en particulier les effets indirects de la guerre en cours à Gaza et des tensions à la frontière sud, qui dissuadent les investissements étrangers et perturbent les circuits commerciaux. Les exportations vers les pays du Golfe, qui représentaient une part importante des recettes libanaises avant la crise, sont en forte baisse. Les importations, quant à elles, restent conditionnées par un accès restreint aux devises étrangères.

Al Bina’ souligne que le Liban, bien que périphérique dans le conflit régional, subit les contrecoups d’une instabilité structurelle aggravée par sa propre crise interne. Le journal évoque aussi la hausse des primes d’assurance sur le fret maritime en Méditerranée orientale, ce qui renchérit le coût des importations alimentaires et énergétiques. Cette tendance, combinée à l’effondrement de la monnaie nationale, accentue l’inflation ressentie au quotidien.

Pouvoir d’achat et pauvreté : une spirale dégradante

Al Sharq (21 mars 2025) aborde la question du pouvoir d’achat sous l’angle de la vie quotidienne dans les quartiers populaires de Beyrouth. Le journal donne la parole à plusieurs commerçants qui rapportent une baisse de la consommation depuis le début de l’année. Les produits de première nécessité continuent d’augmenter, en particulier les denrées importées. Le salaire minimum, toujours fixé en livres libanaises, ne permet plus de couvrir les besoins fondamentaux, malgré les ajustements ponctuels décrétés par le gouvernement.

La même source note que les files d’attente devant les associations caritatives se sont allongées, et que de nombreuses familles ont renoncé à des soins médicaux ou à la scolarité secondaire de leurs enfants. Cette précarité économique croissante affecte aussi les zones rurales, où l’agriculture de subsistance est entravée par le coût du carburant et des intrants.

Absence de budget et financement de l’État

Al Nahar (21 mars 2025) rappelle que le budget de l’État pour l’exercice 2025 n’a toujours pas été voté, en raison de désaccords entre les blocs parlementaires sur la répartition des dépenses et les priorités fiscales. Le gouvernement continue de fonctionner selon le système des douzièmes provisoires, ce qui empêche tout planification stratégique à moyen terme. Le journal indique que les recettes fiscales, bien qu’en légère augmentation grâce aux taxes sur les carburants et les télécommunications, restent insuffisantes pour couvrir les salaires du secteur public.

Dans ce contexte, le Trésor libanais recourt à des avances de la Banque du Liban pour maintenir ses engagements essentiels, une pratique critiquée par plusieurs économistes. Cette dépendance affaiblit la capacité de négociation du Liban vis-à-vis des institutions internationales, notamment le FMI, qui a conditionné tout soutien à une réforme fiscale cohérente et à la transparence des comptes publics.

Justice : coopération judiciaire libano-syrienne, affaires sensibles en suspens et fractures institutionnelles

La presse libanaise du 21 mars 2025 accorde une attention particulière aux dossiers judiciaires liés aux détenus syriens, aux tensions autour du ministère de la Justice, et aux blocages persistants qui freinent les réformes dans l’appareil judiciaire. Les publications révèlent une justice sous pression, tiraillée entre nécessités politiques, intérêts communautaires et impératifs de transparence. La coopération judiciaire régionale, en particulier avec la Syrie, se trouve au cœur des débats, dans un contexte de recomposition diplomatique et de retour progressif des relations bilatérales.

Dossier des prisonniers syriens : avancée judiciaire et enjeux politiques

Le quotidien Nahar (21 mars 2025) consacre plusieurs articles à la question des détenus syriens au Liban. Selon un responsable judiciaire libanais cité par l’Agence France-Presse, Beyrouth serait prête à extrader plus de 700 prisonniers vers la Syrie. Ces détenus, majoritairement incarcérés pour entrée illégale sur le territoire ou pour des infractions en lien avec le terrorisme, seraient concernés par une série de transferts organisés dans le cadre d’un accord bilatéral. Le journal indique que cette opération serait coordonnée entre le ministère libanais de la Justice et le Haut Conseil judiciaire syrien, récemment réorganisé après le changement de régime à Damas.

La démarche s’inscrit dans une logique de désengorgement des prisons libanaises, où plus de 2100 Syriens sont actuellement incarcérés, soit près de 30 % de la population carcérale. Les conditions de détention, qualifiées de « précaires » par plusieurs ONG, aggravent la situation humanitaire. Le journal mentionne également une grève de la faim menée en février à la prison de Roumieh, impliquant des détenus syriens qui réclamaient un traitement judiciaire accéléré.

Selon les propos rapportés dans Nahar (21 mars 2025), un magistrat du parquet de Beyrouth affirme que « la majorité des dossiers sont gelés depuis plusieurs mois » en raison de l’absence de coopération formelle entre les deux pays avant la réouverture de leurs relations diplomatiques. Il précise que les audiences seront relancées en avril, avec la mise en place d’un comité conjoint de supervision.

Ralentissements dans les dossiers sensibles et paralysie institutionnelle

Al Akhbar (21 mars 2025) publie un article dans lequel il déplore le « blocage volontaire » de certains dossiers judiciaires à caractère financier. Le journal accuse indirectement plusieurs juges de proximité avec des responsables politiques et bancaires. Selon le texte, « les affaires liées à la responsabilité des banques dans la disparition des dépôts ne progressent pas, malgré les plaintes déposées par des collectifs de victimes depuis 2022 ». Le quotidien évoque une stratégie d’enlisement judiciaire alimentée par les luttes d’influence entre les différentes autorités judiciaires.

Le journal critique également la lenteur du Conseil supérieur de la magistrature à renouveler les nominations internes, condition indispensable à la reprise de plusieurs enquêtes. L’absence de coordination entre le ministère de la Justice et le parquet financier bloque, selon le quotidien, l’audition de hauts responsables administratifs accusés de malversations.

Débats autour de l’indépendance du pouvoir judiciaire

Al Liwa’ (21 mars 2025) revient sur la question de l’indépendance du pouvoir judiciaire à travers un éditorial appelant à « sanctuariser la justice » face aux pressions politiques. Le journal s’inquiète des ingérences répétées de certains partis dans la nomination des magistrats et des chefs de juridiction. Il rappelle que la réforme de l’appareil judiciaire, notamment la loi sur le Conseil supérieur de la magistrature, est en suspens au Parlement depuis près de deux ans.

Le journal souligne également que la situation actuelle permet à certains juges de s’auto-suspendre ou de se récuser sans justification, rendant impossible l’examen de plusieurs affaires sensibles, y compris celles portant sur la corruption dans les marchés publics ou les contrats énergétiques. Selon des sources judiciaires anonymes, une cinquantaine de dossiers sont en attente de traitement faute de juges disponibles.

Violences judiciaires et tensions sociales dans les tribunaux

Dans un autre registre, Al Sharq (21 mars 2025) signale que des incidents se sont produits au tribunal de Baalbek lors de l’audience d’un chef de clan accusé de détention illégale d’armes. Des partisans de l’accusé auraient tenté d’intimider les avocats des parties civiles et de perturber l’audience, nécessitant l’intervention des forces de sécurité. Le journal souligne que de tels épisodes ne sont pas rares dans les régions où l’influence communautaire dépasse celle de l’autorité judiciaire.

Le même journal évoque également des tensions à Zahlé, où un juge d’instruction aurait reçu des menaces anonymes après l’émission d’un mandat d’arrêt contre un entrepreneur proche d’un parti politique influent. Ces événements alimentent un climat de crainte dans les cercles judiciaires, où l’absence de protection institutionnelle fragilise la capacité des magistrats à mener leurs missions.

Absence de statistiques officielles et opacité judiciaire

Al Joumhouriyat (21 mars 2025) déplore l’absence de rapports statistiques annuels sur l’activité judiciaire. Le journal indique que le ministère de la Justice n’a publié aucun chiffre depuis 2021 sur le nombre de décisions rendues, les types de délits les plus fréquents, ou la durée moyenne des procès. Cette opacité empêche, selon plusieurs avocats cités, de mesurer l’efficacité réelle des réformes annoncées et de comparer l’évolution du système judiciaire avec les pays de la région.

Le journal rapporte aussi que plusieurs tribunaux de province manquent de personnel administratif, ce qui ralentit la tenue des audiences et la transmission des convocations. À Tripoli, le tribunal de première instance fonctionnerait avec moins de 40 % de son effectif théorique, ce qui oblige les juges à reporter une partie des affaires à des dates éloignées.

Réactions internationales et attentes en matière de justice transitionnelle

Al Quds (21 mars 2025) mentionne que la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, lors de sa visite à Damas, a insisté sur la nécessité d’un mécanisme de justice transitionnelle en Syrie, incluant la coopération avec les pays voisins comme le Liban. Elle a affirmé que « les réfugiés ne peuvent retourner dans la dignité sans un minimum de garantie judiciaire ». Cette déclaration est perçue comme un appel indirect aux autorités libanaises à renforcer leurs capacités judiciaires pour traiter équitablement les dossiers transfrontaliers.

Le journal souligne que l’Allemagne envisage d’apporter un appui technique au Liban dans le cadre d’un programme européen de réforme judiciaire, mais que ce soutien reste conditionné à des engagements politiques clairs de la part de Beyrouth. Cette offre devrait être étudiée lors de la prochaine réunion du comité libano-européen prévue en avril à Bruxelles.

Société : crise du quotidien, solidarité populaire et fractures communautaires

La presse libanaise du 21 mars 2025 dresse un tableau social marqué par la précarité économique, les tensions communautaires, les effets de l’instabilité sécuritaire, mais aussi par une résilience qui s’exprime à travers des initiatives de solidarité. La situation des réfugiés, le délabrement des services publics et la violence localisée dans certaines régions sont au cœur des préoccupations, tout comme la montée des incertitudes sociales dans les grandes villes et les zones rurales.

Vie quotidienne sous pression : alimentation, soins et scolarité en recul

Al Sharq (21 mars 2025) se penche sur la réalité sociale dans les quartiers populaires de la banlieue sud de Beyrouth. Le journal donne la parole à des commerçants, des enseignants et des travailleurs sociaux qui témoignent de la baisse du pouvoir d’achat et de la réduction des dépenses des ménages. Selon un responsable de coopérative interrogé par le quotidien, les ventes de produits de première nécessité ont chuté de 40 % par rapport à l’an dernier, en raison de la flambée des prix liée à la dépréciation de la livre libanaise.

Les produits importés, notamment les huiles, les céréales et les produits laitiers, sont devenus inaccessibles pour une partie importante de la population. Un pharmacien de Chiyah interrogé par le journal affirme que de nombreux patients renoncent à leurs traitements ou réduisent les doses prescrites pour faire durer leurs médicaments, en particulier pour les maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension. Le même constat s’applique à l’accès à l’éducation : plusieurs écoles privées ont augmenté leurs frais, forçant les familles à transférer leurs enfants vers le secteur public, lui-même en sous-effectif chronique.

Solidarité communautaire et actions associatives

Face à l’effondrement de l’assistance étatique, les Libanais s’organisent à travers des réseaux de solidarité. Al Akhbar (21 mars 2025) consacre une page à l’activité des associations de quartier qui organisent des distributions de repas à l’occasion du mois de Ramadan. À Dahieh, à Tripoli, et dans la Békaa, des initiatives locales ont vu le jour pour soutenir les personnes âgées, les familles monoparentales et les chômeurs. Certaines mosquées, avec l’appui de bienfaiteurs anonymes, ont mis en place des cuisines collectives ouvertes tous les soirs.

Un travailleur social cité par le journal souligne toutefois que cette solidarité reste « à flux tendu » : les dons sont en baisse, et les demandes d’aide dépassent les capacités de réponse. Les associations sont aussi confrontées à des pressions politiques lorsqu’elles opèrent dans des zones sensibles, certains partis cherchant à capter leur action en la liant à leur propre image.

Criminalité et violences locales : une géographie différenciée

La criminalité reste un indicateur révélateur du malaise social. Ad Diyar (21 mars 2025) rapporte une série d’incidents violents dans la région de la Békaa, notamment dans les localités de Brital et Hermel. Le journal signale des règlements de compte entre familles rivales sur fond de trafic de drogue et de contrebande. Un affrontement lors d’un enterrement à Houch el-Sayyed Ali a dégénéré en fusillade, nécessitant l’intervention de l’armée. Aucun blessé grave n’a été signalé, mais plusieurs arrestations ont été effectuées, selon des sources de sécurité citées par le journal.

Ces violences illustrent, selon le même quotidien, le recul de l’autorité de l’État dans certaines zones rurales où les clans armés exercent une forme de pouvoir parallèle. Les écoles ferment plus tôt, les commerces réduisent leurs horaires, et les services de transport sont désorganisés, ce qui affecte directement la vie des habitants.

Situation des réfugiés syriens : pression humanitaire et tensions locales

Le quotidien Nahar (21 mars 2025) revient en détail sur la situation des réfugiés syriens, en particulier ceux incarcérés dans les prisons libanaises. Le journal rapporte que plus de 2100 Syriens sont détenus dans des conditions critiques, avec des cas documentés de surpopulation extrême, de manque d’accès aux soins et d’isolement abusif. La prison de Roumieh, principal centre de détention du pays, est mentionnée comme un point névralgique, où des détenus ont entamé une grève de la faim en février pour dénoncer leurs conditions.

La même source évoque la tension croissante dans certaines localités du nord et de l’est du pays, où les communautés d’accueil estiment que la présence prolongée des réfugiés syriens aggrave la crise sociale locale. Des incidents ont été rapportés à Arsal et à Bebnine, où des locaux ont bloqué temporairement l’accès aux écoles pour protester contre la scolarisation des enfants syriens dans les établissements publics. Les autorités locales ont tenté de calmer les esprits, mais les tensions demeurent.

Mobilisation religieuse et rôle du clergé

Al Liwa’ (21 mars 2025) publie une tribune religieuse signée par le mufti de Tripoli, qui appelle à « préserver le tissu social libanais en s’inspirant des valeurs du Ramadan ». Il insiste sur la solidarité intercommunautaire, rappelant que « la faim ne distingue ni les confessions, ni les origines ». Cet appel vise à apaiser les tensions identitaires et à rappeler l’importance d’un dialogue social apaisé en temps de crise.

Le journal souligne que plusieurs leaders religieux, chrétiens comme musulmans, ont multiplié les appels au calme dans les zones mixtes, notamment à Zahlé et Saïda, où les tensions sociales peuvent rapidement se traduire en conflits communautaires. Certains évêques ont lancé des campagnes de collecte de fonds pour aider les familles pauvres de leur diocèse.

Précarité professionnelle et exode des compétences

Al Sharq (21 mars 2025) consacre un dossier à l’exode des jeunes diplômés libanais. Le journal cite une étude interne du ministère de l’Éducation, selon laquelle plus de 60 % des étudiants en dernière année d’université envisagent d’émigrer, principalement vers les pays du Golfe ou le Canada. Le manque d’opportunités professionnelles, l’absence de perspectives économiques et le coût élevé de la vie sont les principales causes de ce phénomène. Le journal mentionne aussi la fuite des enseignants, des infirmiers et des ingénieurs, dont certains ont été recrutés directement par des agences internationales à Beyrouth.

Les syndicats professionnels tirent la sonnette d’alarme, estimant que cette fuite des cerveaux pourrait désorganiser des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Le ministère du Travail a tenté de lancer un programme d’incitation au retour des expatriés, mais sans résultats concrets jusqu’à présent.

Culture : scènes plurielles, création libanaise vivante et mémoire en tension

La presse libanaise du 21 mars 2025 témoigne d’une scène culturelle en perpétuelle activité, malgré le contexte de crise économique, sociale et politique. Plusieurs événements artistiques, expositions, concerts, festivals et projets de création contemporaine s’inscrivent dans une dynamique de résistance culturelle face à l’effondrement du cadre institutionnel. Les artistes libanais continuent de produire, d’exposer, de jouer et de questionner la mémoire collective, les identités et l’avenir d’un pays traversé par les tensions.

Concerts hybrides et croisements artistiques au Cité de Beyrouth

Le journal Al Akhbar (21 mars 2025) consacre une large place à la couverture du concert prévu le 18 avril 2025 au Cité de Beyrouth, réunissant deux figures de la scène musicale arabe indépendante : le Palestino-jordanien Mesl et le Libanais Khansa. Ce concert, présenté comme une rencontre entre trap arabe, chant traditionnel et performance scénique, est l’un des événements majeurs du printemps musical beyrouthin. Mesl, connu pour ses textes engagés, ses samples percussifs et ses collaborations avec la scène underground d’Amman, partagera la scène avec Khansa, artiste libanais mêlant danse orientale, voix falsettée et instruments traditionnels.

Le journal précise que l’événement se veut une réponse musicale aux bouleversements sociaux et politiques de la région. Le concert, annoncé sous le titre de « Ma ba’ad el hads » (après l’événement), s’inscrit dans une programmation alternative qui vise à réactiver les espaces culturels en dépit des difficultés économiques. La billetterie est déjà ouverte, avec des tarifs accessibles, et les organisateurs prévoient un échange avec les artistes après le spectacle.

Exposition « A’wam al-wajh al-moudhi » de Hassan Nassereddine : narration visuelle et mémoire urbaine

Toujours dans Al Akhbar (21 mars 2025), une double page est consacrée à l’exposition de l’artiste visuel Hassan Nassereddine, actuellement visible au Centre Beyrouth pour l’art jusqu’au 6 juin 2025. Intitulée « A’wam al-wajh al-moudhi » (Les années du visage lumineux), cette exposition rassemble une quarantaine de pièces : peintures, installations lumineuses, documents photographiques et objets trouvés. Nassereddine y développe une esthétique inspirée des contes des « Mille et une nuits » croisée avec les motifs urbains de la Beyrouth d’avant-guerre.

Le commissaire de l’exposition, interviewé par le journal, affirme que l’œuvre de Nassereddine « remonte le fil du temps en traquant les éclats d’un monde en voie de disparition ». L’artiste, quant à lui, explique que son travail est une tentative de « sauvegarder les fragments visuels de la ville, ses rituels éteints, ses visages absents ». Plusieurs critiques cités dans l’article soulignent l’importance de cette exposition dans le paysage artistique actuel, en raison de sa capacité à créer un pont entre la mémoire populaire et la recherche plastique contemporaine.

Cinéma : projection du film documentaire « I’adat Tadmir » de Simon El Haber à l’ALBA

La scène cinématographique n’est pas en reste. Al Akhbar (21 mars 2025) annonce pour le 26 mars 2025 la projection du documentaire « I’adat Tadmir » (Réduction en ruines) du réalisateur Simon El Haber, à l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA). Le film, tourné entre 2022 et 2024, interroge la politique de reconstruction post-explosion à Beyrouth à travers le témoignage d’habitants de Mar Mikhael et de Karantina. Le journal précise que la projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur, en présence de membres de collectifs urbains et d’architectes.

Le documentaire alterne séquences d’archives, interviews en plan fixe, et captations de chantiers en ruines. Le montage met en évidence la discontinuité entre les promesses de reconstruction et la réalité vécue par les habitants. Le film soulève la question de la mémoire urbaine, du droit au logement, et de l’effacement des couches historiques dans la politique immobilière. Cette projection s’inscrit dans une volonté d’éducation critique à l’image portée par les écoles d’art libanaises.

Patrimoine musical : archives restaurées de Marcel Khalifé

Ad Diyar (21 mars 2025) annonce une initiative de la Fondation du patrimoine musical libanais : la restauration numérique des enregistrements de Marcel Khalifé datant des années 1980. Le projet, mené en partenariat avec la Bibliothèque nationale et des chercheurs en musicologie de l’Université Saint-Joseph, vise à numériser et contextualiser plusieurs albums et enregistrements de concerts, notamment les performances de Khalifé au Festival de Baalbek et à Tyr.

L’article souligne que ces enregistrements, souvent circulant sous forme de cassettes audio ou de CD endommagés, constituent un pan essentiel de la mémoire musicale libanaise contemporaine. Khalifé, connu pour sa collaboration avec le poète Mahmoud Darwich et pour ses compositions engagées, est présenté comme un passeur entre musique savante, chant populaire et engagement politique. Les premiers fichiers restaurés seront mis en ligne sur une plateforme libre d’accès, accompagnés de commentaires critiques et d’un appareil documentaire destiné aux chercheurs.

Agenda culturel : théâtre, expositions et festival Al Bustan

Le journal An Nahar (21 mars 2025) publie dans sa rubrique culturelle une sélection d’événements à venir :

  • Le Festival Al Bustan, du 26 février au 23 mars 2025, se poursuit avec une série de 12 concerts mêlant musique baroque, compositions contemporaines et performances expérimentales. Le journal précise que la billetterie est disponible en ligne et dans les points de vente de la Librairie Antoine. Parmi les artistes invités figurent des ensembles européens et des solistes libanais.
  • L’exposition « Matériau de mémoire » à la galerie Tanit propose jusqu’au 30 mars 2025 une réflexion sur les objets du quotidien rescapés de l’explosion du port de Beyrouth. Le projet collectif réunit des artistes visuels, des archivistes et des designers.
  • Le théâtre Al Madina accueille la pièce « Les absents » de Rabih Mroué, une exploration documentaire et performative de la disparition de corps dans les conflits libanais. La mise en scène utilise des témoignages enregistrés et des projections d’archives.
  • Un concert de musique soufie est prévu au Palais de l’UNESCO, avec la troupe Al Zahir, spécialisée dans la tradition musicale d’Alep et de Tripoli.

Sport : exploits libanais, compétitions régionales et affirmations nationales

La couverture sportive de la presse libanaise du 21 mars 2025 met en avant les performances récentes des athlètes libanais dans plusieurs disciplines, ainsi que les compétitions locales et régionales dans lesquelles le Liban entend affirmer sa présence. Dans un pays en proie à de nombreuses difficultés économiques et sociales, le sport reste un vecteur de cohésion nationale et un champ d’expression de l’excellence individuelle. Les journaux insistent sur les efforts déployés par les fédérations pour maintenir les activités malgré les faibles ressources, ainsi que sur la place du Liban dans les calendriers internationaux.

Football : la course au titre dans le championnat libanais s’intensifie

Al Liwa’ (21 mars 2025) consacre plusieurs articles à la phase décisive du championnat libanais de football. La compétition nationale, organisée par la Fédération libanaise de football, entre dans ses dernières journées avec un duel très disputé entre Al Ansar et Nejmeh. Al Ansar, tenant du titre, mène actuellement le classement après sa victoire contre Safa SC sur le score de 2-1 à Beyrouth. Le journal souligne la solidité défensive de l’équipe, emmenée par son capitaine Ali Alameh, et l’efficacité de son attaquant vedette, Hussein Monzer, auteur du but décisif lors du dernier match.

De son côté, Nejmeh reste en embuscade après un succès convaincant face à Tripoli SC, 3-0, marqué par un doublé de Mohamad Kassas. L’équipe a renforcé son effectif pendant le mercato hivernal avec deux joueurs syriens évoluant en défense centrale, dans le but d’assurer plus de stabilité en fin de saison. La dernière confrontation directe entre Al Ansar et Nejmeh, prévue pour le 1er avril 2025, pourrait être déterminante pour l’attribution du titre.

Selon les analystes cités dans Al Liwa’, ce championnat se distingue par un niveau technique en hausse, malgré le manque de moyens. Les stades restent partiellement remplis, mais la passion du public ne se dément pas, notamment dans les quartiers populaires de Beyrouth et dans la région du Sud.

Basketball : le championnat local relancé, préparation de l’équipe nationale

Al Joumhouriyat (21 mars 2025) s’intéresse au retour du championnat libanais de basketball après une interruption liée à des problèmes de financement. Plusieurs clubs ont réussi à réunir les fonds nécessaires pour poursuivre la compétition, notamment Riyadi, Homenetmen et Sagesse. Le ministère de la Jeunesse et des Sports aurait débloqué une aide exceptionnelle, en partenariat avec des sponsors privés, pour permettre la reprise des matchs à huis clos.

Le journal souligne l’importance du basketball dans le paysage sportif libanais, avec une audience fidèle et une tradition d’excellence régionale. Riyadi, actuel leader du classement, s’est imposé lors du dernier match contre Byblos SC par 78 à 65, grâce à la performance du meneur américain James McNeal et du jeune pivot libanais Karim Zein, présenté comme un espoir de la sélection nationale.

En parallèle, l’équipe nationale masculine prépare les qualifications pour le Championnat d’Asie 2025. Un stage de préparation est prévu à Istanbul début avril, sous la direction du coach serbe Dragan Micic. Plusieurs binationaux évoluant en Europe ont été convoqués pour renforcer le groupe. L’objectif, selon le président de la fédération, est de « rendre au Liban sa place naturelle dans le haut du tableau asiatique ».

Athlétisme : Ahmad Hoteit qualifié pour les Jeux olympiques de Paris 2024

Dans un article publié par Nahar (21 mars 2025), le nom d’Ahmad Hoteit, coureur de demi-fond originaire de Zahlé, est mis à l’honneur après sa qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans l’épreuve du 1500 mètres. Hoteit a réalisé un temps de 3 min 37 s lors du meeting de Doha, dépassant le minimum requis par la Fédération internationale d’athlétisme.

Le journal rapporte que l’athlète, entraîné par l’ancien champion libanais Elias Nohra, s’est dit honoré de représenter le Liban et espère inspirer une nouvelle génération. Il s’agira de la première participation d’un Libanais en demi-fond depuis plus de deux décennies. La Fédération libanaise d’athlétisme a félicité l’athlète dans un communiqué officiel et annoncé qu’un programme de préparation personnalisé allait être mis en place avec des stages en France et en Turquie.

Sports de combat : le retour du jiu-jitsu libanais sur la scène internationale

Al Akhbar (21 mars 2025) évoque le retour remarqué des athlètes libanais de jiu-jitsu lors du tournoi régional d’Abou Dhabi, avec trois médailles remportées par des compétiteurs libanais, dont une médaille d’or pour Sara Habbal dans la catégorie -52 kg. La jeune combattante, originaire de Saïda, a dominé ses trois combats en soumission et s’impose comme une figure montante de ce sport au Liban.

L’équipe libanaise, encadrée par l’entraîneur Ramzi Dakak, a pu participer grâce à un financement partiel de la diaspora libanaise aux Émirats. Le journal souligne que le jiu-jitsu connaît une popularité croissante au Liban, notamment auprès des femmes, en raison de son accessibilité et de son caractère non violent. La Fédération libanaise prévoit d’organiser un tournoi national en juin, avec la participation de clubs issus de tout le territoire.

Cyclisme : un tour du Liban solidaire et sportif

Dans une initiative relayée par Al Sharq (21 mars 2025), une centaine de cyclistes amateurs ont entamé un tour du Liban en sept étapes, au départ de Tyr. L’événement, organisé par l’association Roue Libre, vise à sensibiliser à la mobilité durable et à collecter des fonds pour des programmes de réparation de vélos dans les écoles rurales. Les cyclistes traverseront Nabatieh, Zahlé, Tripoli, et finiront leur parcours à Beyrouth le 27 mars.

L’événement a reçu le soutien symbolique du ministère des Transports et la participation de plusieurs personnalités publiques. Les organisateurs insistent sur la portée éducative du projet : montrer qu’une alternative à la voiture est possible même en temps de crise énergétique. Le journal rapporte que des enfants des écoles locales sont invités à accompagner les coureurs sur certaines étapes.

Technologie : avancées globales, enjeux éthiques et usages locaux sous contrainte

La presse arabe du 21 mars 2025 accorde une place significative à la question des technologies émergentes, entre fascination pour l’innovation globale et interrogations croissantes sur leurs impacts sociaux, économiques et politiques. L’intelligence artificielle, les biotechnologies, la cybersécurité et les usages numériques éducatifs ou professionnels sont au cœur des débats. Si le Liban n’est pas au premier plan de cette révolution, les usages, les formations et les applications pratiques des technologies s’y déploient dans un contexte de pénurie, de créativité contrainte et d’aspirations à l’inclusion numérique.L’intelligence artificielle à l’échelle mondiale : promesses, dérives et régulationsLe journal Al Quds (21 mars 2025) consacre un dossier complet aux enjeux contemporains de l’intelligence artificielle (IA), sous l’angle de la gouvernance et des dilemmes éthiques. Selon le journal, le déploiement de systèmes de génération automatique de texte, de reconnaissance faciale ou de traitement prédictif des données soulève des controverses dans plusieurs pays. L’article cite notamment les débats en cours en Allemagne et aux États-Unis sur les limites à poser à l’usage de l’IA dans les services publics, notamment dans les domaines de la justice, de l’emploi et de l’éducation.Le journal mentionne que plusieurs entreprises technologiques européennes, sous pression de la société civile, ont suspendu leurs expérimentations de systèmes prédictifs dans les tribunaux et les hôpitaux. En parallèle, la Commission européenne travaille à la mise en place d’un AI Act révisé, plus contraignant, tandis que l’Inde et la Chine développent leurs propres modèles normatifs, centrés sur la souveraineté des données.Al Quds souligne que les risques identifiés portent autant sur la manipulation des masses via les algorithmes que sur l’automatisation de décisions affectant la vie des individus. L’article évoque le cas d’une entreprise américaine ayant licencié plusieurs centaines d’employés sur la base d’un système d’évaluation algorithmique, sans intervention humaine.Cybersécurité et cybermenaces : une course à la protection en constante mutationAl Sharq Al Awsat (21 mars 2025) revient sur les dernières cyberattaques majeures visant des infrastructures publiques et des entreprises du Golfe. Le journal mentionne un piratage massif d’une compagnie pétrolière saoudienne, ayant entraîné l’arrêt temporaire de la production dans deux sites. Selon les autorités saoudiennes, l’attaque aurait été menée via un ransomware sophistiqué, et les premières pistes techniques évoquent une origine liée à un groupe structuré opérant depuis l’Asie centrale.Le journal rappelle également les alertes répétées de l’Agence de cybersécurité des Émirats arabes unis, qui appelle à renforcer les systèmes de protection des données dans les institutions publiques, les universités et les hôpitaux. Le secteur bancaire est aussi concerné : plusieurs banques ont signalé des tentatives de hameçonnage à grande échelle, visant à soutirer les identifiants des clients via des plateformes frauduleuses.Dans ce contexte, les États de la région multiplient les investissements dans les centres de réponse aux incidents, les audits de sécurité et la formation de « cyberforces » nationales. L’article souligne que la cybersécurité devient un pilier de la souveraineté numérique, au même titre que l’énergie ou la défense.Technologies éducatives : entre innovation et fracture numériqueAl Joumhouriyat (21 mars 2025) publie un article sur les usages des technologies dans le secteur éducatif au Liban. Malgré les obstacles matériels, certaines écoles privées et associations continuent d’exploiter les outils numériques pour assurer la continuité pédagogique. Le journal rapporte que des plateformes éducatives locales, telles que EduTech Lebanon et LearnUp, ont mis à disposition des cours interactifs, des tests d’évaluation automatisés et des tutoriels vidéo accessibles gratuitement.Cependant, l’article met en lumière la fracture numérique persistante : les écoles publiques, notamment dans les régions rurales et périphériques, ne disposent ni de l’équipement adéquat, ni des connexions Internet suffisantes. Des enseignants cités dans le journal expliquent qu’ils doivent souvent utiliser leurs propres téléphones pour enregistrer des leçons, faute de matériel fourni.Une initiative conjointe de l’UNICEF et du ministère de l’Éducation vise à distribuer 10 000 tablettes dans les zones les plus défavorisées. Toutefois, les syndicats d’enseignants alertent sur le manque de formation au numérique et sur les risques de creusement des inégalités entre élèves connectés et non connectés.Biotechnologies et santé connectée : mutations dans les systèmes de soinAl Quds (21 mars 2025) consacre une chronique à la progression rapide des biotechnologies dans les pays du Nord et du Golfe, avec des implications majeures pour la médecine personnalisée. Le journal cite le cas du Qatar, qui a inauguré un centre de génomique appliquée à la prévention des maladies cardiovasculaires. Ce centre, en partenariat avec des universités américaines, combine séquençage de l’ADN, analyse prédictive et conseils de santé personnalisés.L’article évoque aussi les enjeux de vie privée et de consentement, alors que de plus en plus de patients sont invités à partager leurs données génétiques dans des plateformes connectées. Le débat porte sur la propriété de ces données, leur éventuelle revente à des assureurs ou à des laboratoires, et le droit à l’effacement.Au Liban, peu d’initiatives de ce type existent. Toutefois, des hôpitaux privés de Beyrouth ont lancé des projets pilotes de télémédecine, notamment dans le suivi du diabète et des maladies chroniques, avec des applications de monitoring à distance. La pénurie de personnel médical pousse certaines cliniques à expérimenter l’usage d’assistants numériques pour les consultations de routine.Culture numérique et créations artistiques en ligneAl Akhbar (21 mars 2025) s’intéresse aux formes artistiques nées de l’environnement numérique, notamment les installations interactives et les créations immersives. Le journal cite une performance virtuelle de la chorégraphe libanaise Nour Farhat, présentée sur la plateforme NowHere, qui permet aux spectateurs de naviguer librement dans un espace 3D inspiré du quartier de Mar Mikhael. Cette œuvre, intitulée « Hodo’a Mou’aqqati » (Calme temporaire), allie vidéos, sons d’archives et récits intimes sur l’explosion du port.Le journal souligne que plusieurs artistes libanais ont trouvé dans le numérique un espace de création libéré des contraintes physiques et économiques. Des collectifs comme Visualists Beirut ou ArtGrid utilisent des outils de réalité augmentée pour proposer des visites virtuelles de leurs expositions ou performances, visibles sur téléphone ou casque VR.Cependant, les difficultés d’accès au haut débit limitent encore la diffusion de ces œuvres, notamment en dehors de la capitale. Le journal souligne que la dématérialisation artistique ne remplace pas le besoin d’infrastructures physiques, mais qu’elle constitue une alternative transitoire puissante.

People : figures publiques libanaises entre engagement, création et visibilité internationale

Dans les éditions du 21 mars 2025, la presse libanaise met en avant plusieurs personnalités issues du monde artistique, culturel ou médiatique, dont les actions ou prises de parole résonnent dans l’espace public. Ces figures, connues pour leur parcours artistique, leur engagement civique ou leur rôle médiatique, incarnent différentes facettes du Liban contemporain : entre affirmation identitaire, rayonnement international, et témoignage d’une société en quête de modèles inspirants dans un contexte de crise profonde.

Nadine Labaki : retour annoncé derrière la caméra et hommage à Beyrouth

Le journal Al Nahar (21 mars 2025) consacre un article à la réalisatrice Nadine Labaki, à l’occasion de l’annonce de son prochain long-métrage actuellement en préproduction. Le projet, encore sans titre, sera intégralement tourné à Beyrouth et devrait s’articuler autour de récits croisés mettant en scène des femmes confrontées à la fragmentation sociale et urbaine de la capitale.

Labaki, dont les précédents films comme « Capharnaüm » ont été salués dans les festivals internationaux, affirme dans une déclaration reprise par le journal que ce film « racontera la ville à travers ses blessures, mais aussi sa capacité à rêver malgré les ruines ». Le tournage est prévu pour l’automne 2025 avec une équipe principalement locale, et le soutien logistique d’un collectif de producteurs franco-libanais.

L’article souligne que Nadine Labaki souhaite aussi intégrer des témoignages documentaires dans la trame narrative, une orientation déjà présente dans son précédent travail. La réalisatrice espère également permettre à de jeunes techniciens libanais d’acquérir de l’expérience dans ce projet au budget modeste mais ambitieux.

Ziad Doueiri au Festival de Berlin : reconnaissance et controverse

Dans la même édition, Al Akhbar (21 mars 2025) revient sur la présentation au Festival international du film de Berlin du dernier film du cinéaste Ziad Doueiri. Le film, intitulé « La troisième rive », explore les tensions politiques dans un pays fictif du Moyen-Orient. Doublé en arabe et en anglais, le film a été salué pour sa réalisation, mais a également suscité la controverse en raison de certaines scènes perçues comme critiques envers les mouvements de résistance armée.

Ziad Doueiri, dont le parcours a souvent été jalonné de polémiques, a défendu son œuvre lors d’une conférence de presse retranscrite dans l’article. Il y affirme que « le cinéma est fait pour poser des questions inconfortables, pas pour offrir des réponses faciles ». Le journal note que la réception du film est contrastée au Liban : certains saluent le courage du réalisateur, d’autres y voient une provocation.

Al Akhbar rappelle que Doueiri, ancien assistant caméra de Quentin Tarantino, a toujours cultivé une position ambivalente vis-à-vis des lignes politiques traditionnelles au Liban, ce qui fait de lui une figure singulière dans le paysage cinématographique national.

Elissa : messages sociaux et retour musical

Le quotidien Al Liwa’ (21 mars 2025) publie une interview de la chanteuse Elissa, à l’occasion de la sortie de son nouveau single « Ya Layl », déjà diffusé sur plusieurs radios arabes. Dans cet entretien, Elissa revient sur l’évolution de sa carrière, son engagement contre les violences faites aux femmes, et ses espoirs pour une « renaissance culturelle libanaise ».

La chanteuse, très active sur les réseaux sociaux, affirme qu’elle continue de recevoir des témoignages de femmes victimes de violences conjugales, et qu’elle prépare une campagne de sensibilisation en collaboration avec des ONG locales. Elle y déclare : « Notre voix est notre arme. L’art doit parler quand les institutions se taisent ».

L’article précise que son nouveau titre s’éloigne des ballades romantiques pour explorer un registre plus introspectif, évoquant la solitude, l’exil intérieur, et la lutte pour l’estime de soi. La tournée prévue en Égypte et aux Émirats inclura une date exceptionnelle à Beyrouth en juin 2025.

Amin Maalouf : retour littéraire et positionnement géopolitique

Al Quds (21 mars 2025) revient sur la réédition de l’essai « Le naufrage des civilisations » d’Amin Maalouf, dans une version augmentée commentée par l’auteur. À cette occasion, l’académicien d’origine libanaise a accordé une série d’interviews dans la presse francophone, dont plusieurs extraits sont traduits dans le journal.

Maalouf y évoque la situation au Proche-Orient, les défis du dialogue interculturel et le rôle de la mémoire historique dans la construction de l’avenir. Selon lui, « l’échec de l’universalité est aussi l’échec de nos imaginaires ». Le journal souligne que ses prises de position sont de plus en plus discutées dans les cercles intellectuels arabes, entre admiration pour son érudition et distance vis-à-vis de certaines de ses lectures de l’histoire contemporaine.

Le journal indique également que Maalouf pourrait venir au Liban à l’automne 2025 pour un colloque sur la littérature en exil, organisé par l’Université Saint-Joseph et l’Institut français de Beyrouth, si les conditions de sécurité le permettent.

Zeina Daccache : théâtre social et nouveau projet en milieu carcéral

Dans un encart publié dans Al Joumhouriyat (21 mars 2025), la metteuse en scène et thérapeute Zeina Daccache annonce le lancement d’un nouveau projet de théâtre documentaire à la prison de Zahlé, en collaboration avec l’association Catharsis. Après le succès de ses précédents spectacles montés avec des détenus à Roumieh, cette nouvelle initiative s’adresse aux femmes incarcérées.

Le projet, intitulé « Min warak la warak » (De page en page), vise à explorer les récits personnels des détenues à travers l’écriture collective et la mise en scène d’un spectacle prévu pour octobre 2025. Le journal cite Daccache affirmant que « chaque détenue a une voix, une histoire, une dignité à réaffirmer, malgré le silence des murs ».

Le ministère de la Justice a donné son accord de principe, et un soutien logistique est apporté par des fondations privées. Le projet sera accompagné d’un documentaire et de sessions de formation pour des thérapeutes du théâtre en milieu contraint.

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