mardi, mai 20, 2025

Les derniers articles

Articles liés

Syrie : retour des diplomates européens à Damas après le renversement de Bachar al-Assad

- Advertisement -

Pour la première fois depuis plus d’une décennie, des délégations diplomatiques française, allemande et britanniquesont arrivées à Damas mardi, marquant un tournant historique dans la situation syrienne. Ce retour intervient après la prise de pouvoir par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a dirigé l’offensive ayant conduit à la chute de Bachar al-Assad.

La France rouvre un dialogue à Damas

Une délégation française, menée par l’envoyé spécial pour la Syrie Jean-François Guillaume, est arrivée à l’ambassade française à Damas. Il s’agit de la première visite officielle de diplomates français depuis la fermeture de la mission en 2012. Lors d’une déclaration devant des journalistes, Guillaume a affirmé que la France se préparait à « être aux côtés des Syriens » dans une « période de transition que nous espérons pacifique ».

Le drapeau français a été hissé dans le hall d’entrée de l’ambassade, un symbole fort soulignant le retour de la diplomatie française dans un pays ravagé par 12 années de guerre civile. La visite vise également à établir un premier contact avec les nouvelles autorités syriennes sous contrôle de HTS.

L’Allemagne entame des pourparlers avec le nouveau gouvernement syrien

Parallèlement, l’Allemagne a annoncé que ses diplomates tiendraient leurs premiers entretiens officiels avec le nouveau gouvernement syrien installé par HTS. Le ministère des Affaires étrangères allemand a précisé que ces discussions porteront principalement sur un « processus de transition inclusif » et sur la protection des minoritésethniques et religieuses.

Berlin envisage également une possible présence diplomatique à Damas et a prévu de rencontrer des représentants des communautés chrétiennes. Bien que l’Allemagne reconnaisse les origines d’HTS dans l’idéologie d’al-Qaïda, elle reste prudente.

« Nous les évaluerons sur leurs actions. Toute coopération exige la protection des minorités et le respect des droits des femmes », a déclaré le ministère allemand dans un communiqué.

Cette démarche est d’autant plus significative que l’Allemagne est l’un des principaux pays d’accueil des réfugiés syriens depuis le début du conflit.

La Grande-Bretagne engage un dialogue direct avec le chef de HTS

La diplomatie britannique s’est elle aussi manifestée lundi. Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent la représentante spéciale britannique pour la Syrie, Ann Snow, en réunion avec Ahmed al-Sharaa (anciennement connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Jolani), leader de HTS, dans la capitale syrienne.

Le ministre des Affaires étrangères britannique, David Lammy, a confirmé que cette rencontre faisait partie d’un effort visant à discuter avec les « nouvelles autorités syriennes et des groupes de la société civile ».

Bien que le Royaume-Uni considère toujours HTS comme une organisation terroriste, des responsables britanniques n’excluent pas une réévaluation de cette classification. Aucune échéance n’a toutefois été donnée pour cette révision.

Dans une interview au Times of LondonAhmed al-Sharaa a plaidé pour une levée des sanctions occidentales et un arrêt des frappes israéliennes en Syrie. Il a assuré que HTS n’avait « aucun intérêt dans des conflits avec Israël ou d’autres acteurs » et a déclaré :

« Le peuple syrien a besoin d’un répit. Les frappes doivent cesser, et Israël doit se retirer de ses positions actuelles. »

Un engagement humanitaire renouvelé

Le chef humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, a également rencontré lundi les nouvelles autorités syriennes. Il a déclaré sur le réseau X (anciennement Twitter) qu’il existait désormais une « base pour une expansion ambitieuse de l’aide humanitaire » en Syrie.

Cette déclaration intervient dans un contexte où la population syrienne est durement éprouvée par des années de guerre et des conditions de vie dramatiques. La prise de pouvoir par HTS soulève toutefois des questions sur les capacités du groupe à assurer la gouvernance et la reconstruction d’un pays divisé et ruiné.

Un tournant incertain pour la Syrie

La prise de Damas par Hayat Tahrir al-Sham et l’émergence de nouvelles autorités marquent un changement majeurdans l’équilibre du pouvoir en Syrie. Si les puissances occidentales s’engagent à dialoguer, c’est avec une prudence extrême face aux origines islamistes d’HTS.

La question de la légitimité internationale du nouveau gouvernement reste entière, tout comme celle de la reconstruction économique et sociale. Le rétablissement des relations diplomatiques, amorcé par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, pourrait être un premier pas vers un règlement politique durable, mais l’avenir de la Syrie demeure incertain.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi