Les Forces de sécurité intérieure (FSI) du Liban ont publié un communiqué pour répondre à des informations circulant sur les réseaux sociaux concernant des faux billets de 50 dollars. Ces rumeurs, relayées depuis plusieurs jours, ont suscité des inquiétudes au sein de la population. Le communiqué vise à clarifier la situation et à rassurer le public.
Origine des rumeurs
Un commerçant spécialisé dans les machines de comptage et de détection des faux billets aurait été informé par plusieurs clients qu’ils avaient reçu des billets de 50 dollars supposément falsifiés. Ces clients auraient constaté que leurs machines n’arrivaient pas à détecter ces coupures frauduleuses. Face à ces signalements, le commerçant a diffusé, via WhatsApp, une liste de numéros de série des billets suspects, en recommandant à ses clients de mettre à jour leurs appareils.
Selon les FSI, cette initiative visait avant tout à protéger les consommateurs et les entreprises contre les risques de fraude. Toutefois, la diffusion rapide de cette information a engendré une amplification des rumeurs, au point de semer la confusion parmi les citoyens et les acteurs économiques.
Analyse des autorités compétentes
Les FSI ont mené des vérifications auprès de plusieurs entités concernées. Le président du Syndicat des changeurs au Liban a affirmé que les bureaux de change n’ont constaté aucune anomalie significative dans leurs transactions. Il a néanmoins reconnu que quelques cas isolés de faux billets peuvent survenir, comme cela arrive régulièrement. Ces cas conduisent généralement les établissements à mettre à jour leurs logiciels de détection.
La Banque du Liban a, de son côté, confirmé qu’aucune banque locale n’avait détecté de billets contrefaits depuis l’apparition de ces rumeurs. Par ailleurs, aucune plainte officielle n’a été enregistrée auprès des autorités compétentes en lien avec des transactions impliquant ces billets.
Mesures des Forces de sécurité intérieure
Les FSI ont saisi 15 billets de 50 dollars suspectés d’être contrefaits. Une enquête judiciaire est en cours pour identifier les responsables de leur diffusion. Les autorités ont appelé la population à rester vigilante et à s’abstenir de partager des informations non vérifiées susceptibles de provoquer des paniques inutiles. Elles rappellent également l’importance de vérifier systématiquement l’authenticité des billets reçus, notamment pour les transactions en espèces.
Un problème mondial
Le phénomène des faux billets n’est pas propre au Liban. Il s’inscrit dans un contexte mondial de fraudes similaires. Par exemple, en octobre 2024, une femme a été arrêtée à l’aéroport de Beyrouth avec 271 500 dollars en faux billets. Cette tentative de trafic visait la Turquie, un pays également touché par ce type de fraude.
D’autres exemples incluent des enquêtes en Afrique centrale, où la Banque des États de l’Afrique Centrale a récemment mis en garde contre la circulation de faux billets de 10 000 francs CFA. Ces cas montrent que la contrefaçon de monnaie est un défi récurrent nécessitant une vigilance accrue à l’échelle internationale.
Reconnaître un faux billet
Pour aider les citoyens, les experts recommandent plusieurs méthodes pour détecter les faux billets de 50 dollars :
- Examen tactile : Les billets authentiques présentent une texture spécifique, grâce à un mélange de coton et de lin. Les contrefaçons, souvent fabriquées en papier classique, paraissent plus lisses ou rigides.
- Observation visuelle : Les vrais billets comportent des impressions nettes et des couleurs éclatantes. Les faux billets présentent généralement des images floues ou des dégradations dans les détails.
- Changement d’apparence : En inclinant un vrai billet, certaines parties, comme les chiffres, changent de couleur. Cette caractéristique, difficile à reproduire, est un indice fiable pour vérifier l’authenticité.
En cas de doute, il est conseillé de comparer un billet suspect avec un autre dont l’authenticité est avérée. Les citoyens peuvent également consulter les guides émis par les banques centrales pour obtenir des informations détaillées sur les éléments de sécurité intégrés aux billets.
Rôle des institutions et des forces de l’ordre
La lutte contre la contrefaçon repose sur une coopération étroite entre institutions financières et forces de l’ordre. Les banques, notamment les banques centrales, introduisent régulièrement de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité des billets en circulation. Ces mesures incluent des hologrammes, des encres optiques et des micro-impressions, rendant la tâche des contrefacteurs plus complexe.
De leur côté, les forces de l’ordre enquêtent sur les réseaux responsables de la diffusion de fausses monnaies. L’interconnexion entre ces réseaux et la criminalité organisée rend la coopération internationale indispensable. INTERPOL, par exemple, joue un rôle central dans la coordination des efforts pour démanteler ces organisations criminelles.
La position des FSI
Les Forces de sécurité intérieure libanaises réaffirment leur engagement à protéger les citoyens contre ce type de fraude. Elles soulignent l’importance de ne pas propager des informations non vérifiées susceptibles de nuire à la stabilité du marché monétaire. En sensibilisant le public et en renforçant les contrôles, elles visent à limiter l’impact de ces pratiques frauduleuses sur l’économie nationale.