De Beyrouth à Nice: le partage de la douleur

399

Choc au réveil de ce matin, l’horreur, 80 morts puis 84 morts, à Nice en France. Il est ô combien dur de se lever après l’annonce d’une telle horreur. On a envie d’y voir un cauchemar et de vouloir se recoucher avant de réaliser qu’il s’agit de la réalité.

Hier, dans son discours du 14 Juillet, jour de Fête Nationale, le Président Français François Hollande se félicitait notamment sur le volet sécuritaire. L’Euro s’est bien passé, la Fête Nationale s’est bien déroulée. On s’attendait à l’allègement prochain de l’état d’urgence adopté suite aux attentats du 13 novembre 2015 et qui avaient déjà endeuillé la France.

Un cinglant démenti aux lettres sanglantes aujourd’hui que rien ne va plus vient de parvenir aux oreilles des Français. Un Kamikaze, un tunisien naturalisé Français, ce qui n’est pas sans rappeler les autres kamikazes qui ont déjà frappé la métropole, ou encore ces pseudos français qui commettent quotidiennement des attentats en Syrie, ou encore qui envisageaient encore il y a 2 ans de frapper le Liban comme en témoignait à l’époque l’arrestation d’un franco-comorien à Hamra, coeur même de Beyrouth.

Ces gens là utilisent un passeport et pourtant rejettent la notion d’appartenance à une Nation. Dans un tel cas, on ne peut pas parler de Français, ni même de Tunisien etc… puisqu’ils ne croient pas à la notion de vivre ensemble et donc d’accepter les différences. Ils ne croient pas aux différences mais à l’homogénéisation de la société vers une société religieuse et fondamentaliste. Leur seule croyance est celle d’un djihad contre tous ceux qui s’opposent à leur vision étriquée. 

L’heure est grave, un certain amalgame peut évidemment se faire, mais l’heure doit être aussi au recueil pour la mémoire des victimes. Cependant, les prochaines heures doivent être également celles de la prise de décisions courageuses comme le fait de devoir se débarrasser de ces terroristes partout dans le Monde. Nos pensées vont évidemment aux Parisiens depuis le 13 novembre, aux Niçois aujourd’hui, mais également aux Africains, aux Syriens, aux Libanais et à tant d’autres quotidiennement confrontés à ce genre de terrorisme. Ils cherchent à instituer la peur mais nous manquons, nous, de solidarité déjà entre nous.

Nous croyons que lutter contre ces terroristes, c’est poursuivre la fête alors que lutter c’est avant tout de combattre ces terroristes où qu’ils soient. Ils exportent leur horreur sur nos sols parce que nous faillions à aller les combattre sur leur théâtre d’opération. C’est cela la faute des pays occidentaux. Soyons clair, le Front, c’est la Libye, c’est la Syrie et c’est aussi combattre les pays alliés des terroristes ou par lesquels ils passent avec ou non la coopération de ces états comme la Turquie avec qui pourtant la France se déclarait être solidaire. 

Ne me méprenez pas. Il ne s’agit pas de prendre les armes et de combattre mais d’être vigilant et de soutenir les forces de sécurité partout où elles sont confrontées à ces individus et mes pensées se tournent dans ce cadre à l’Armée Libanaise qui manque cruellement de moyens parce que l’Arabie Saoudite a unilatéralement décidé d’arrêter son programme d’aide qu’elle avait pourtant décidé en concertation avec la France. Alors qu’il convient avant tout de renforcer les états… on choisi donc de les affaiblir. 

Il est clair que ces individus obéissent à un mot d’ordre même s’ils sont des loups solitaires. Daesh appelait à frapper tous les pays qui lui sont opposés par n’importe quel moyen, armes lourdes, comme à Paris, armes blanches comme dans le cas de l’assassinat toujours en France d’un policier et de sa campagne, véhicules comme aujourd’hui.

Le Liban aussi connait un changement du motus operandis de ces terroristes. Au lieu de s’en prendre comme avant à la communauté chiite, ils s’en prennent aux chrétiens parce qu’ils sont chrétiens, tout comme ils s’en prennent à la France, le jour du 14 Juillet, date symbolique. Ils évoluent à la fois dans leur mode opératoire mais également dans leurs cibles. Ils cherchent à semer la division et pour eux, contrairement pour nous, tous les coups sont permis, y compris à s’attaquer aux civils. Quelle aurait été notre réaction si au lieu des feux d’artifices de Nice, ceux de Jounieh qui ont également eu lieu hier aient été les cibles? Aurions-nous été aussi solidaires dans le Monde? Ou encore aussi dilettants au prétexte qu’on aime la vie?

La Culture de l’impunité commence quand on ne s’indigne plus du malheur des autres. Et tant bien même qu’on s’indigne, il s’agit aussi de prendre des décisions et non de faire des déclarations des regrets ou déclarer son horreur. La Culture de l’impunité se poursuit par l’absence de solidarité mais aussi par le manque de soutien aux autres. C’est ainsi qu’aujourd’hui les Libanais doivent être solidaires des Français tout comme on peut s’attendre à ce que les Français soient solidaires des Libanais, des Syriens et de tout peuple qui souffre. Et Nous sommes Solidaires de votre souffrance en connaissance de cause. Nous subissons ce terrorisme depuis bien des années. Il es temps pour la France de dépasser des tabous

Nous sommes donc bien placés pour le savoir, parce que le Liban et la Syrie et aujourd’hui la France qui est endeuillée sont désormais aujourd’hui en première ligne dans cette guerre.

Un commentaire?