Le Hezbollah a confirmé ce que beaucoup redoutaient : Hassan Nasrallah, son leader historique, a été assassiné. Cet acte ne se limite pas à la mort d’un homme ; il s’accompagne de la disparition tragique d’environ 300 autres personnes. Honnêtement, il n’y a pas de quoi s’en réjouir. Les disparitions violentes de figures politiques au Liban ont toujours ouvert la porte à des scénarios plus sombres. De Kamal Joumblatt aux massacres de la montagne, de Béchir Gemayel aux atrocités de Sabra et Chatila, chaque fois, ces morts tragiques ont conduit à des périodes d’instabilité et de violence sans précédent. Il y a donc de quoi craindre que le pire soit encore à venir, marquant peut-être l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire libanaise, mais certainement pas la meilleure.
Et quels sont ces scénarios qui se profilent désormais ? Contrairement à l’affirmation israélienne selon laquelle « le monde sera meilleur sans lui », la réalité semble bien différente. En vérité, le monde risque de devenir encore plus instable. L’assassinat de Nasrallah renforce la détermination du Hezbollah, mais aussi de ses alliés, à commencer par l’Iran, qui a déjà annoncé l’envoi de troupes dans la région. Cela, Benjamin Netanyahu, dit « Bibi », le sait pertinemment. Ce dernier, que certains continuent à idolâtrer, œuvre inlassablement pour une escalade vers le pire. Ce n’est pas la première fois qu’il adopte cette posture, et cela ne sera probablement pas la dernière.
Imputer les événements actuels au 7 octobre, jour de l’attaque d’envergure contre Israël, serait simpliste. Il ne faut pas oublier le contexte , deux décennies de blocus à Gaza, et surtout l’absence totale de perspective de paix, de solution juste par la création d’un État palestinien. Netanyahu n’a jamais eu l’objectif de faire la paix ; au contraire, il semble avoir toujours cherché la guerre, un conflit constant, peut-être pour prolonger sa propre survie politique. Sa posture rappelle une forme de « complexe de Massada », une stratégie de survie par le chaos. Et aujourd’hui, c’est en partie les accords d’Abraham qui nous ont conduits ici. On peut blâmer Donald Trump, et son gendre Jared Kushner, qui en était l’architecte principal. Dans les semaines suivant le 7 octobre, certains rêvaient déjà de faire de Gaza un nouveau terrain de jeu immobilier, une Riviera « nettoyé » de sa population. Ce que l’on appelle cela, c’est un nettoyage ethnique.
Mais Bibi a aussi besoin d’une guerre avec l’Iran. Chaque excuse, chaque provocation est exploitée : bombardement du consulat iranien, assassinat de figures du Hamas à Téhéran… Et la liste s’allonge. Ce cycle infernal semble destiné à ne jamais s’arrêter. Le Liban est déjà brisé, la Palestine n’a que des ruines comme avenir. Mais Israël ne s’en sortira pas indemne non plus. La paix lui échappera tant que cette politique de guerre continue. Toujours la guerre, jamais la paix.
Nous sommes bien loin de la poignée de main historique entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, cet espoir éphémère d’une paix des braves. Aujourd’hui, cette vision s’estompe, remplacée par des politiques de haine et de destruction. Ceux qui souffrent réellement, ce ne sont pas les architectes de ces guerres. Ce sont les civils, palestiniens, libanais, israéliens, iraniens. Ils paieront tous le prix de cette folie, orchestrée par des hommes comme Netanyahu, qui préfèrent la violence à la paix, qui ne connaissent pas le véritable sacrifice qu’exige la paix. Le Monde se souviendra de Benyamin Netanyahu comme celui qui a anéanti tous les espoirs de Paix pour la guerre.