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Jusqu’à quand les leaders politiques du Liban accepteront t ils de vendre la souveraineté du Liban ?

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Le Liban, depuis sa création, a été soumis à de nombreuses ingérences extérieures, souvent liées à sa position géopolitique et à sa diversité confessionnelle. cette réalité a conduit à une érosion progressive de sa souveraineté, favorisée par des alliances, des interventions et des compromis avec des puissances étrangères. L’histoire moderne du Liban est marquée par deux épisodes clés où cette souveraineté a été vendue sous pression régionale et internationale, ayant des conséquences tragiques sur sa stabilité.

Le premier épisode remonte aux accords du Caire de 1969. sous pression des pays arabes, le Liban a cédé une part importante de sa souveraineté en autorisant l’organisation de libération de la palestine (OLP) à mener des opérations militaires contre Israël depuis son territoire. Ces accords ont permis à l’OLP de s’armer librement sur le sol libanais. Pourtant, les armes qui devaient être utilisées contre Israël se sont rapidement retournées contre les chrétiens du Liban. Cette situation a contribué à l’éclatement de la guerre civile de 1975, un conflit qui allait durer 17 ans et plonger le pays dans le chaos. La Syrie et Israël, deux puissances régionales, sont intervenues militairement, renforçant la fragmentation et la perte de contrôle de l’Etat libanais.

Le second épisode majeur s’est déroulé après le retrait israélien du Liban en 2000. alors encore sous occupation syrienne, le Liban, privé de sa pleine souveraineté, a toléré la présence d’une milice armée indépendante de l’armée nationale libanaise: le hezbollah. Malgré les appels internationaux à désarmer cette milice, notamment à travers les résolutions 1559 et 1701 de l’ONU, le hezbollah a continué à opérer librement, renforçant son influence militaire et politique. Pendant 20 ans, l’incapacité à appliquer ces résolutions par les leaders politiques libanais a laissé le hezbollah se consolider, transformant de fait une partie du Liban en territoire non contrôlé par l’Etat.

En 2024, la non-application des résolutions 1559 et 1701 a conduit à une nouvelle guerre, rappelant tragiquement les événements du passé. Chaque jour, le Liban paie le prix de cette souveraineté perdue, à travers la souffrance de son peuple, la destruction de son infrastructure et l’affaiblissement de son tissu social.

La question demeure : jusqu’à quand le Liban continuera-t-il à vendre sa souveraineté ? La réponse dépendra de sa capacité à se réinventer, à rétablir la confiance dans ses institutions, à éliminer la corruption, et à trouver un consensus national qui dépasse les divisions confessionnelles et les intérêts étrangers. Jusqu’à ce que ces réformes soient entreprises, la souveraineté du Liban continuera d’être mise en péril, rendant incertain son avenir en tant qu’Etat pleinement indépendant et capable de contrôler son propre destin.

Ce récit, reflet des luttes internes et externes qui ont façonné l’histoire moderne du Liban, montre à quel point la quête de souveraineté est liée à la capacité d’un pays à s’unir, à s’affirmer face aux pressions extérieures, et à prendre en main son avenir. Mais être un agent d’une puissance extérieure par les leaders politiques du Liban n’est il pas en soi une trahison de la souveraineté libanaise?
L’érosion de la souveraineté libanaise ne se limite pas aux pressions extérieures. Elle est intimement liée à une corruption politique profondément enracinée qui remonte à la présidence de Bechara el Khoury en 1948 et à la décision d’accepter, depuis la Nakba, l’installation de 400 000 Palestiniens sur le territoire libanais. Cette décision a marqué le début d’une longue série de compromis qui, au fil des décennies, ont fragilisé l’État libanais. Les leaders politiques du Liban, obnubilés par un amour inégalé et incommensurable de l’argent, ont trahi la souveraineté de leur pays pour quelques sous.

La corruption systématique des élites politiques, par agence ou par commissions ou surfacturations , alliée à une gestion clientéliste des ressources de l’État, a permis aux puissances régionales et internationales de maintenir une emprise sur le Liban. Les dirigeants libanais ont sacrifié l’intégrité et l’indépendance de leur nation en échange d’intérêts personnels, sans jamais envisager les conséquences à long terme pour leur peuple.

Ainsi, la question reste posée : jusqu’à quand les leaders politiques du Liban accepteront-ils de vendre la souveraineté du pays ? Tant que ces pratiques persisteront, l’espoir d’un Liban véritablement libre et souverain demeurera hors de portée. Le Liban doit retrouver une classe politique qui place l’intérêt national au-dessus des gains personnels, sinon, l’histoire continuera de se répéter, au détriment de son avenir.

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.

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