Le Liban connaît depuis deux semaines une série de développements sécuritaires majeurs, marqués par l’arrestation d’un chef de l’organisation État islamique (Daech), le démantèlement d’une cellule terroriste à Bourj el-Barajneh, et la détection de mouvements suspects de combattants étrangers à la frontière syro-libanaise qui interviennent dans le contexte d’un affaiblissement du Hezbollah et de l’Iran au Liban et la chute du pouvoir syrien.
Arrestation du chef de Daech au Liban
Le 25 juin, la Direction du renseignement de l’armée libanaise a procédé à l’arrestation de R.F., connu sous le nom de guerre de « Qassoura ». Cet individu est présenté par les autorités militaires comme le chef de Daech au Liban. L’opération s’est déroulée à Bouar, dans la région du Kesrouan.
Selon le communiqué officiel publié par l’armée libanaise, les troupes ont saisi lors de l’intervention des armes, des munitions et du matériel destiné à la fabrication de drones. Cette arrestation intervient dans le cadre d’une vaste campagne de lutte contre les cellules dormantes de l’État islamique sur le territoire libanais.
Démantèlement d’une cellule à Bourj el-Barajneh
Quelques jours plus tard, les services de sécurité libanais ont mené une autre opération ciblée dans le quartier de Bourj el-Barajneh, au sud de Beyrouth. Une cellule terroriste affiliée à Daech a été démantelée. Les membres du groupe étaient en possession d’armes, d’explosifs et de matériel de communication.
L’opération s’est déroulée sans accrochage majeur mais témoigne, selon les analystes sécuritaires, d’une résurgence des risques liés aux réseaux jihadistes dans la capitale.
Rassemblements de combattants tchétchènes et ouïghours à la frontière syrienne
En parallèle, des sources sécuritaires et des correspondants locaux ont confirmé des mouvements de combattants tchétchènes et ouïghours le long de la frontière syro-libanaise. Les zones concernées incluent les secteurs de Rashaya, de Jabal al-Sheikh et certaines hauteurs de la Békaa occidentale.
Ces combattants, en partie affiliés à des organisations jihadistes actives en Syrie, ont été repérés lors de mouvements de regroupement ou de transit, exploitant la porosité de la frontière et la complexité du terrain montagneux.
Mobilisation de l’armée libanaise, du Hezbollah, d’Amal et des tribus de la Békaa
Face à ces développements, l’armée libanaise a renforcé son dispositif sécuritaire à l’Est du pays. Des patrouilles supplémentaires ont été déployées et des postes de contrôle ont été érigés dans les zones à risque.
Parallèlement, des unités du Hezbollah et du mouvement Amal ont été mises en alerte dans les régions frontalières, conformément à leurs protocoles de coordination sécuritaire. Les tribus chiites locales de la Békaa, notamment les clans Jaafar et Zaiter, ont également été sollicitées pour contribuer à la surveillance du secteur et prévenir toute infiltration.
Contexte régional
Ces mesures de sécurité interviennent alors que le contexte régional reste marqué par l’instabilité, en particulier depuis la chute du régime syrien fin 2024 et les accrochages ayant opposé certains clans libanais aux nouvelles autorités syriennes début 2025.
Pour l’heure, les autorités militaires affirment maintenir un contrôle strict sur la situation, tout en restant en état de vigilance renforcée.