Depuis plusieurs semaines, le Liban est plongé dans une situation de guerre totale, marquée par des bombardements intensifs de la part d’Israël. Ce conflit, d’une ampleur inédite, a causé de lourdes pertes humaines et matérielles dans diverses régions du pays. Cette escalade, débutée à la suite d’opérations militaires entre le Hezbollah et Israël, s’est rapidement étendue à d’autres parties du pays, touchant des civils, des infrastructures médicales, et des institutions critiques.
Bombardements à travers le Liban : Une violence croissante
La région de la Bekaa, le sud du Liban et la capitale, Beyrouth, ont été les cibles principales des frappes israéliennes. La National News Agency (ANI) rapporte qu’à l’aube du lundi, le 29 septembre, des frappes israéliennes ont visé la région de Sahrmar, située dans la Bekaa occidentale, tuant cinq membres du personnel de la Défense civile affiliés à l’organisation sanitaire islamique. Le bombardement n’a pas uniquement visé des infrastructures militaires, mais également des centres de secours, ce qui a conduit à une condamnation internationale.
Dans la même période, la ville d’Ain el-Dilb, située près de Saïda, a été le théâtre d’une attaque particulièrement violente qui a causé la mort de 32 personnes et fait 47 blessés. Les bilans ont été confirmés par le ministère libanais de la Santé, qui a dénoncé l’intensification des frappes israéliennes sur des zones habitées par des civils.
Parmi les cibles des frappes israéliennes figurent également des camps de réfugiés palestiniens, notamment le camp de Burj al-Shamali près de la ville de Tyr. Ce camp, bien que relativement épargné lors des conflits précédents, a été attaqué à plusieurs reprises, causant plusieurs morts et de nombreux blessés. Ces attaques suscitent une indignation croissante dans les rangs des groupes palestiniens basés au Liban, notamment le Hamas et le Jihad islamique, qui ont juré de continuer leur résistance face à l’occupation israélienne.
Les Conséquences Humanitaires : Déplacements Massifs et Systèmes de Santé Débordés
Les frappes israéliennes ont eu des conséquences humanitaires dévastatrices. Najib Mikati, le Premier ministre libanais par intérim, a déclaré que le nombre de personnes déplacées pourrait atteindre un million dans les prochaines semaines. Des milliers de familles ont fui leurs maisons, cherchant refuge dans des régions plus sûres du pays ou à l’étranger. Les infrastructures sanitaires, déjà affaiblies par la crise économique et financière qui sévit au Liban depuis 2019, sont désormais au bord de l’effondrement.
Les hôpitaux libanais sont saturés, et le manque de matériel médical complique la prise en charge des blessés. En réponse à cette crise, la France a envoyé 12 tonnes de matériel médical pour soutenir les établissements de santé libanais. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères français, a remis cette aide aux autorités libanaises lors de sa visite à Beyrouth, soulignant que la France resterait aux côtés des civils libanais.
Les Principaux Acteurs du Conflit : Assassinat de Dirigeants et Escalade des Tensions
L’un des événements marquants de cette période de conflit a été l’assassinat de hauts dirigeants du Hezbollah et d’autres factions armées. Le Hamas a annoncé la mort de son leader au Liban, Fathi Shahrour (Abu al-Amin), lors d’une frappe israélienne sur le camp de Burj al-Shamali. Cet assassinat s’inscrit dans une série d’attaques ciblées menées par Israël contre des dirigeants palestiniens et du Hezbollah à travers le Liban.
Le Jihad islamique a également déploré la perte de trois de ses membres lors d’une attaque à Beyrouth, dans la zone de Kola, où un bâtiment résidentiel a été touché par une frappe israélienne. Les frappes n’ont pas épargné les civils, tuant également des enfants et des membres de la famille des dirigeants ciblés. La National News Agency (ANI) a confirmé qu’au moins quatre personnes avaient péri dans l’attaque de Kola, dont des civils innocents.
Réponses et Résistance : Escalade des Attaques contre Israël
Malgré les pertes humaines considérables et les destructions causées par les frappes israéliennes, le Hezbollah et d’autres groupes armés continuent de riposter. Selon le commandement militaire israélien, plus de 120 roquettes ont été tirées en direction du nord d’Israël, visant des villes telles que Haïfa et Acre. Le Hezbollah a revendiqué plusieurs de ces tirs, affirmant avoir visé des bases militaires israéliennes dans le cadre de sa riposte à l’escalade des violences.
Le Jihad islamique et d’autres factions palestiniennes, basées principalement à Gaza mais ayant des ramifications au Liban, ont également intensifié leurs attaques contre Israël, utilisant des drones et des missiles balistiques. Une des frappes les plus significatives a été celle qui a visé la base militaire israélienne à Eilat, dans le sud du pays, provoquant une onde de choc à travers la région.
Israël, pour sa part, poursuit sa campagne de bombardements intensifs contre les infrastructures du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, ainsi que contre des positions militaires présumées près de la frontière syrienne. Selon des sources locales, l’armée israélienne a également mené plusieurs raids aériens dans les zones proches de Baalbek et de Hermel, frappant des cibles stratégiques liées au Hezbollah.
Réactions Internationales : Pressions et Négociations Diplomatiques
La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation au Liban. La Chine, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a condamné les attaques israéliennes, affirmant qu’elles violaient la souveraineté libanaise et qu’elles infligeaient de graves souffrances à des civils innocents. Pékin a appelé à une désescalade immédiate et a exhorté la communauté internationale à intervenir pour arrêter l’agression israélienne.
Sur la scène internationale, les négociations pour un cessez-le-feu sont en cours, bien qu’elles rencontrent des obstacles. Le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré que son pays refusait toute forme de trêve avec le Hezbollah, affirmant que seul le désarmement total de l’organisation chiite mettrait fin aux hostilités. Les États-Unis, tout en soutenant Israël, ont exprimé leur inquiétude quant à une escalade prolongée du conflit, craignant un effet domino dans la région. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a discuté avec son homologue français de l’importance de trouver une solution diplomatique pour éviter une guerre totale au Moyen-Orient.
Le Coût Humain du Conflit
Le coût humain de ce conflit est tragiquement élevé. Selon le ministère libanais de la Santé, en l’espace de 24 heures, plus de 105 personnes ont été tuées et 359 autres blessées à travers le Liban. Les frappes israéliennes ont principalement touché des zones habitées, tuant des civils, des combattants et des membres des services de secours. La ville de Baalbek, dans la vallée de la Bekaa, a été particulièrement touchée, avec 33 morts et 97 blessés au cours des dernières frappes.
Dans la région de Saïda, les frappes ont également fait de nombreuses victimes. Le ministère de la Santé a rapporté que 32 personnes ont perdu la vie dans la seule attaque sur Ain el-Dilb, tandis que d’autres attaques à Bint Jbeil ont tué au moins 5 personnes et en ont blessé 10 autres. Ces chiffres témoignent de l’ampleur des pertes humaines et du chaos qui règne dans certaines des régions les plus touchées du Liban.