Au moment où le libanais se cramponne désespéramment à sa colère seuls les actes directs et généreux servent de vaillants survivants.  Être vivant après le désastre de Beyrouth indique un autre monde étrangement méconnu un mois après la dévastation de Beyrouth.

Pourtant cet espace insoupçonné est celui qui décidera du présent et donc de l’avenir du Liban. La dimension strictement humaine n’est pas concernée par les justificatifs hybrides, les querelles stériles, les élucubrations verbales et les gestes restreints.

Les personnes anéanties matériellement et psychologiquement n’ont rien à perdre.

Afin de répondre aux urgences et au désespoir de tant de personnes, des bras ouverts et une main tendue suffisent.

Pour certains c’est aujourd’hui une nouvelle vie, pour d’autres c’est une résurrection sur terre grâce à la Volonté de Jésus-Christ.

Pour tenir sans un toit, dans la solitude et dans un étage détruit on a besoin de maintenir ou de créer une bougie intérieure. Elle est indispensable pour persévérer dans un pays où les individus sont pris en otage par l’habitude toxique du retour aux erreurs et aux  dénis cumulés.

Rien ne pourrait être considéré avant d’avoir entendu la voix des prochains électeurs et des absents à tout jamais. Il s’agira de comprendre l’impact des horribles pertes, des insondables épuisements et des  désistements en chaque survivant.

Le seul espoir possible et concret pour tant d’individus encore lucides au Liban est de se déplacer vers d’autres cieux. Ce qu’ils cherchent surtout c’est d’exister là où la norme démocratique est ordinairement appliquée, loin du verbe et des attentes inutiles.