Les écrans occupent une place croissante dans le quotidien, des smartphones aux tablettes en passant par les ordinateurs. Face à cette omniprésence, la lecture des livres papier ou numériques semble perdre du terrain. Les écrans cannibalisent-ils vraiment ce loisir ancestral ? En avril 2025, alors que les ventes de livres stagnent et que le temps passé sur les écrans explose, cette question agite parents, éducateurs et éditeurs. Entre statistiques, études récentes et évolutions culturelles, les réponses nuancent un débat souvent passionné.
Une omniprésence des écrans en 2025
Les écrans dominent le paysage technologique. En France, les foyers possèdent en moyenne 6,8 écrans en 2025, selon une étude de l’INSEE publiée en mars 2025. Les Français y consacrent 7 heures par jour, d’après Médiamétrie en avril 2025.
Les jeunes mènent la danse. Les 15-24 ans passent 4,5 heures quotidiennes sur leur smartphone, selon une enquête CSA de mars 2025. Les seniors ne sont pas en reste : les plus de 65 ans y consacrent 3 heures, notamment pour des appels vidéo, d’après l’INSEE. Les adultes actifs, eux, ajoutent 2 heures d’écrans professionnels via le télétravail, selon une étude de l’OCDE en avril 2025.
Les applications phares captent l’attention. TikTok et Instagram absorbent 60 % du temps des jeunes, tandis que « StreamX », une plateforme vidéo lancée en janvier 2025, revendique 5 millions d’utilisateurs français en trois mois, selon ses chiffres officiels. Cette omniprésence s’accélère : le ministère de la Culture note une hausse de 15 % du temps d’écran depuis 2023.
Les ventes de livres sous pression
Les livres papier résistent, mais stagnent. En 2024, les ventes atteignent 435 millions d’exemplaires en France, selon le Syndicat national de l’édition (SNE) en mars 2025. Les romans baissent de 3 %, la littérature jeunesse de 5 %, tandis que les essais progressent timidly de 1 %.
Les livres numériques avancent doucement. En 2024, ils représentent 12 % des ventes, soit 52 millions d’unités, selon GfK en avril 2025. À l’échelle mondiale, les États-Unis affichent 25 % de parts numériques, contre 8 % en Allemagne, d’après Statista en mars 2025.
Les librairies souffrent. En mars 2025, le ministère de la Culture recense 2 500 librairies indépendantes, contre 2 700 en 2020. Amazon livre 60 % des livres papier en 2024, selon le SNE. Pour contrer cela, Hachette teste des abonnements mensuels à 15 euros, avec 50 000 abonnés en avril 2025, selon ses données internes.
Le temps de lecture en chute libre
Le temps consacré à la lecture recule. Les adultes français lisent 5 heures par semaine en 2025, contre 6,5 heures en 2015, selon le Centre national du livre (CNL) en mars 2025. Les enfants de 10 à 14 ans tombent à 2 heures, contre 3 heures il y a dix ans.
En Europe, le contraste frappe. Les Allemands lisent 6 heures par semaine, les Britanniques 5,5 heures, selon Eurostat en mars 2025. En France, les écrans captent ce temps perdu. Les collégiens préfèrent les jeux comme Fortnite (15 millions de joueurs en 2025, selon Epic Games) ou Netflix (8 millions d’abonnés), note une enquête de l’Éducation nationale en mars 2025.
Les libraires témoignent. À Paris, une libraire du 5e arrondissement rapporte en avril 2025 : « Les enfants viennent moins, ils regardent des vidéos sur leurs héros préférés plutôt que de lire leurs aventures. » Cette bascule reflète une concurrence directe entre écrans et livres.
Les écrans changent-ils les habitudes de lecture ?
Les écrans transforment la lecture. En 2025, 65 % des 18-34 ans lisent des articles sur smartphone, selon Médiamétrie en mars 2025. Les fils X génèrent 200 millions de lectures par jour en France, d’après des statistiques internes en avril 2025.
Les liseuses évoluent. La Kindle Oasis, avec son écran antireflet, domine avec 1,5 million d’unités vendues en France en 2024, selon Amazon. Les utilisateurs plébiscitent les fonctionnalités comme la police ajustable, utilisée par 70 % d’entre eux, note GfK en avril 2025.
Les réseaux sociaux influencent aussi. Bookstagram compte 300 000 publications mensuelles en France en mars 2025, selon Instagram, dopant les ventes de jeunes auteurs. La presse en ligne progresse : 40 % des Français lisent Le Monde sur écran, contre 20 % pour les livres, selon une étude CSA.
Une bataille pour l’attention des jeunes
Les enfants subissent l’attraction des écrans. Les 8-12 ans y passent 3 heures par jour, contre 1 heure à lire, selon l’INSERM en mars 2025. Les tablettes, distribuées dans 80 % des écoles primaires, servent à jouer à « EduPlay », un jeu éducatif téléchargé 2 millions de fois en 2025, selon le ministère de l’Éducation.
Les parents réagissent. Un sondage IFOP d’avril 2025 montre que 75 % blâment les écrans pour le désintérêt des livres. La campagne « Lire 20 minutes par jour » atteint 500 000 élèves en mars 2025, selon le CNL. Les résultats scolaires inquiètent : les compétences en lecture chutent de 10 % depuis 2015, note une circulaire du 25 mars 2025.
Les enseignants s’adaptent. En 2025, le programme de 6e inclut des romans numériques, comme « Le Petit Prince » en version interactive, testée dans 200 écoles, selon l’Éducation nationale. Cette hybridation vise à capter l’attention sans abandonner les livres.
Les éditeurs face au défi numérique
Les éditeurs innovent. Hachette lance « Hachette Stories » en 2025, une application avec réalité augmentée, téléchargée 100 000 fois en mars, selon ses données. Gallimard teste une IA pour suggérer des lectures, adoptée par 20 000 utilisateurs en avril 2025.
Les plateformes dominent. Amazon contrôle 70 % du marché numérique en France en 2024, selon GfK, tandis que Google Books propose 1 million de titres gratuits en mars 2025. Les partenariats avec les écoles se multiplient : en avril 2025, 300 collèges testent des abonnements Hachette à 5 euros par élève.
Les coûts évoluent. Un livre papier coûte 10 000 euros à produire en 2025, contre 2 000 euros pour un e-book, selon le SNE. Les petites maisons, comme L’Olivier, passent au tout-numérique, publiant 50 titres en 2024, selon leur bilan.
Les effets sur le cerveau et la culture
Les écrans altèrent la cognition. Une étude de l’Université de Paris, publiée le 18 mars 2025, montre que la lecture sur écran réduit la concentration de 15 % et la mémorisation de 10 % par rapport au papier. Les notifications fragmentent l’attention, note l’INSERM en avril 2025.
La lecture profonde décline. En 2025, 40 % des Français lisent moins de 5 livres par an, contre 25 % en 2010, selon le CNL. Les fanfictions, comme celles sur Wattpad (1 million d’auteurs français en 2025), montrent une créativité numérique, mais plus concise.
Les booktokers relancent les ventes. En 2024, « L’Étranger » de Camus gagne 50 000 exemplaires grâce à TikTok, selon le SNE. Cette dynamique illustre une culture hybride, où les écrans servent aussi la littérature.
Un équilibre possible entre écrans et livres ?
Les usages cohabitent. Un tableau compare :
Activité | Temps moyen (2025) | Source |
---|---|---|
Lecture de livres | 5 h/semaine | CNL, mars 2025 |
Écrans (smartphone) | 7 h/jour | Médiamétrie, 2025 |
Livres audio | 3 h/semaine | Audible, avril 2025 |
La BNF propose 2 millions d’e-books gratuits, téléchargés 300 000 fois par mois en avril 2025. Les abonnements mixtes, comme Scribd (50 000 abonnés français en 2025), mêlent livres et audio. L’UNESCO lance en mars 2025 une campagne mondiale, « Read Digital », adoptée par 20 pays.
Les initiatives locales abondent. À Lyon, un club de lecture itinérant attire 2 000 membres en avril 2025, selon la mairie. Ces efforts montrent une volonté d’intégrer les écrans sans sacrifier les livres.
Une société en mutation
Les écrans redéfinissent la lecture. Le vocabulaire des élèves recule de 8 % en 10 ans, selon l’Éducation nationale en mars 2025. Pourtant, 60 % des Français valorisent les livres, note un sondage IFOP d’avril 2025.
Les « nuits de la lecture » rassemblent 100 000 participants dans 50 villes en mars 2025, selon le CNL. Les écrans, via des outils comme « Hachette Stories », offrent des alternatives. La société oscille entre héritage littéraire et révolution numérique, un défi qui façonne son avenir culturel.