Le mouvement des enseignants contractuels a appelé le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur au sein du gouvernement intérimaire, Abbas Halabi, à « verser l’intégralité des primes de productivité pour le mois de novembre sans les lier à une réduction injuste des heures de travail ». Cette demande intervient dans un contexte où les enseignants contractuels subissent de graves répercussions économiques et sociales liées aux crises multiples que traverse le pays.
Une crise éducative exacerbée par la guerre et l’instabilité
Dans un communiqué, le mouvement a rappelé que le lancement de l’année scolaire a été décidé par le ministère et les associations éducatives, malgré les défis liés à la guerre et aux déplacements forcés. Cependant, ces entités ont conditionné la reprise des cours à une augmentation des primes de productivité. Une fois les cours commencés, de nombreux enseignants contractuels ont vu leurs heures de travail drastiquement réduites, certains perdant jusqu’à la totalité de leurs heures, d’autres voyant une réduction de moitié ou d’un quart, ce que le mouvement qualifie de « massacre de réduction des heures ».
Le communiqué a souligné que les enseignants contractuels ont dû faire face à ces pertes tout en endurant des conditions de vie déjà précaires. « Nous ne sommes pas ceux qui ont décidé de débuter les cours. C’était une décision du ministère et des associations, qui ont accepté de reprendre l’enseignement à condition d’augmenter les primes. Cependant, cette décision s’est faite au détriment des milliers d’enseignants contractuels, dont beaucoup ont été déplacés par la guerre, perdant non seulement leurs maisons et leurs proches, mais aussi leurs heures de travail, leur seule source de revenus », a déclaré le mouvement.
Une perte de revenus dans un secteur en crise
Le mouvement a également dénoncé la situation dans laquelle se trouvent les enseignants dans les zones touchées par le conflit. Les écoles privées dans ces régions ont cessé de payer les salaires des enseignants en raison de l’incapacité des familles à régler les frais de scolarité. « Ce n’est pas seulement une perte de quelques heures comme le prétendent certaines associations, mais une perte totale ou quasi-totale des heures, privant ainsi les enseignants contractuels de leur unique moyen de subsistance », a ajouté le communiqué.
Appel à la responsabilité du ministre de l’Éducation
Le mouvement des enseignants contractuels appelle le ministre de l’Éducation à assumer sa « responsabilité éducative et nationale » en garantissant le paiement intégral des heures travaillées, telles qu’elles étaient avant la réduction. Il exige également que la prime de productivité soit fixée à un minimum de 600 dollars par mois, en tant que droit acquis pour tous les enseignants contractuels, en particulier dans le contexte d’une guerre qui exacerbe leur vulnérabilité.
Le mouvement insiste sur la nécessité de protéger les contrats, les heures de travail et les primes des enseignants contractuels, appelant le ministère et le gouvernement à adopter des mesures concrètes pour sauvegarder l’éducation dans des circonstances exceptionnelles.