wheat field
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L’Association des Moulins au Liban a annoncé qu’après concertation avec les ministres de l’économie Amin Salam, de l’industrie George Bouchikian et de l’Agriculture Abbas Hajj Hassan, que la production locale de farine sera à destination seulement pour la fabrication du pain arabe, jusqu’à l’arrivée du blé nécessaire à la sécurisation des stocks existants.

Cette information intervient alors que le Liban ne disposerait que d’un mois et demi de farine en rapport avec la consommation locale contre 9 mois de réserves pour l’Egypte et de 5 mois pour le Maroc, même si les autorités actuelles se sont voulues être rassurantes, évoquant le départ d’Ukraine et de Russie de 10 navires avant le conflit entre ces 2 pays et l’imposition de sanctions économiques visant Moscou.

Les autorités libanaises tenteraient aussi de trouver des sources d’approvisionnement alternatifs comme la Roumanie ou encore l’Inde, cependant à des prix plus élevés alors que le pays des cèdres fait face à d’importantes difficultés de financement suite à la crise économique qu’il traverse et qualifiée d’une des pires depuis la moitié du XIXème siècle par la Banque Mondiale.

Pour rappel, l’Ukraine approvisionnait à hauteur de 55% le marché libanais alors que ses capacités de stockage ont été réduits par la destruction des silos à blé du port de Beyrouth suite à l’explosion du 4 août 2020.

Cependant certaines sources notent que la Banque du Liban n’a pas effectué le paiement nécessaire au déchargement de ces marchandises avant l’imposition de sanctions économiques visant la Russie, ce qui pourrait ne pas permettre au Liban de disposer d’une partie des cargaisons que le Pays des Cèdres a commandé.

Par ailleurs, ces mêmes sources mettent également en cause la Banque du Liban pour ne pas avoir payé le déchargement des 4 navires déjà présents le long des côtes.

Une insécurité alimentaire déjà présente avant le conflit entre l’Ukraine et la Russie

Dès le 24 novembre 2021, déjà bien avant le conflit entre l’Ukraine et la Russie, un rapport de l’UNICEF intitul « Survivre sans l’essentiel ; l’impact toujours plus grave de la crise libanaise sur les enfants » faisait un constat effroyable avec près de la moitié des familles ayant un enfant voient celui-ci sauter un repas en septembre contre 37% en avril dernier. 30% des familles ont également signalé une réduction des dépenses liées à l’éducation, contre 26% précédemment.

Cette situation a été induite par la levée des subventions de la Banque du Liban mais également la détérioration brutale de la livre libanaise face au dollar et la détérioration du pouvoir d’une grande majorité de la population.

82% des personnes résidant au Liban se trouveraient ainsi à vivre en-dessous du seuil de pauvreté et plus de 36% dans un état d’extrême pauvreté.

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