Human Rights Watch (HRW) a fortement critiqué les autorités libanaises, qui auraient des attitudes discriminatoires vis-à-vis des réfugiés présents sur le territoire libanais.

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Selon le communiqué, publié ce mardi, au moins 21 municipalités libanaises ont introduit des restrictions discriminatoires à l’encontre des réfugiés syriens. Ces restrictions ne s’appliquent pas aux résidents libanais dans le cadre de leurs efforts pour lutter contre le COVID-19. HRW note aussi les préoccupations des réfugiés dans l’obtention de soins de santé et le manque d’informations sur les manières de se protéger contre l’infection.

Ainsi, depuis début mars 2020, “au moins huit municipalités, citant des préoccupations liées à COVID-19, ont mis en place des couvre-feux qui restreignent la circulation des réfugiés syriens à certaines périodes, cela avant les mesures de confinement décidées par les autorités libanaises. L’association note que ces restrictions imposées aux Syriens dépassent celles que le gouvernement a imposées à la population en général.

«Il n’y a aucune preuve que des couvre-feux supplémentaires pour les réfugiés syriens aideront à limiter la propagation de COVID-19», a déclaré Nadia Hardman , chercheuse sur les droits des réfugiés et avocate à Human Rights Watch. «Le coronavirus ne fait pas de discrimination, et pour limiter la propagation et l’impact de COVID-19 au Liban, il faut s’assurer que tout le monde peut accéder aux centres de dépistage et de traitement.»

Certaines municipalités citées, comme Brital dans le caza du Hermel, imposent aux réfugiés syriens une interdiction de se déplacer hors d’un créneau horaire s’étendant de 9 heures à 13 heures, et cela seulement pour se rendre auprès d’une pharmacie ou d’un supermarché. Des sanctions pourraient être imposées en cas de violation, notamment la confiscation de leurs papiers. Des mesures similaires ont également été mises en place à Bar Elias, toujours dans la Békaa, ou encore à Kfarhabou, dans le nord du Liban, note le rapport.

HRW note que la convention internationale des droits de l’homme oblige les autorités à répondre aux besoins de santé des réfugiés et, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, toute restriction des droits fondamentaux pour des raisons de santé publique ou d’urgence nationale doit être légale et non discriminatoire ainsi que nécessaire et proportionnée .

Ainsi, l’association appelle le gouvernement à indiquer clairement aux réfugiés syriens qu’ils peuvent obtenir une aide médicale sans frais s’ils présentent des symptômes de type COVID-19, même s’ils n’ont pas de résidence légale ou d’autres documents.

Aussi, HRW note que le ministre de la Santé Hamad Hassan a déclaré que la responsabilité des soins de santé des réfugiés devrait être partagée par le gouvernement libanais et par les agences des Nations Unies. Il a également critiqué la communauté internationale pour sa lenteur à réagir à la crise du COVID-19. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu’elle menait déjà des campagnes de sensibilisation et distribuait du matériel d’hygiène.

Ainsi le Haut Commissariat pour les réfugiés subventionne les coûts des soins médicaux de base pour les réfugiés syriens au Liban et plus particulièrement ceux liés aux examens et traitement du COVID-19 pour les réfugiés syriens dans n’importe quel centre de traitement, mais seulement après le dépistage et la recommandation du ministère de la Santé. Cependant pour l’heure, HCR indique ignorer quels documents seraient nécessaires.

Egalement, Le dépistage et le traitement de COVID-19 sont actuellement gratuits à l’hôpital universitaire Rafik Hariri (RHUH) de Beyrouth pour les personnes autorisées à la suite d’un appel et d’un dépistage par la hotline du ministère de la Santé. 

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