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Liban sans filet : que se passera-t-il si l’accord avec le FMI échoue ?

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Un effondrement inévitable sans aide extérieure

Alors que les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) s’enlisent, le spectre d’un effondrement total de l’économie libanaise se rapproche. Depuis plusieurs mois, le gouvernement tente d’obtenir une aide financière essentielle, mais les désaccords internes et les résistances politiques bloquent les négociations. Si aucun accord n’est conclu, les conséquences seront dramatiques : pénuries de liquidités, effondrement de la livre libanaise, paralysie des services publics et aggravation de la pauvreté.

Le FMI est le seul levier financier capable d’éviter un chaos total. Sans cet accord, les pays donateurs et les institutions internationales refuseront de débloquer la moindre aide, isolant encore plus le Liban sur la scène économique mondiale. Sans apport extérieur, la Banque du Liban continuera d’épuiser ses réserves en devises, rendant impossible toute stabilisation monétaire et poussant l’État à imprimer encore plus de livres libanaises, accélérant l’hyperinflation.

Face à ce scénario, le pays pourrait sombrer dans une crise encore plus profonde, où l’accès aux biens essentiels comme le carburant, les médicaments et l’électricité deviendrait un luxe inaccessible pour une grande partie de la population.

Une monnaie en chute libre et une inflation incontrôlable

Si le Liban échoue à conclure un accord avec le FMIla livre libanaise pourrait atteindre des niveaux historiquement bas, aggravant une crise monétaire déjà désastreuse. Depuis 2019, la monnaie nationale a perdu plus de 98 % de sa valeur, passant de 1 500 livres libanaises pour un dollar à environ 90 000 livres pour un dollar sur le marché noir​.

Ce taux de change chaotique a des répercussions dramatiques sur l’économie, notamment sur les prix des denrées alimentaires et des biens essentiels, qui continuent de grimper sans contrôle. Le taux d’inflation a déjà dépassé 200 % en 2024, et sans stabilisation monétaire, il pourrait franchir la barre des 300 % en 2025, rendant l’accès aux produits de base impossible pour des millions de Libanais​.

Les importations de carburant, de médicaments et de denrées alimentaires seront directement affectées, car les commerçants ne pourront plus accéder aux devises nécessaires pour payer leurs fournisseurs étrangersLes stocks de médicaments s’épuiseraient en quelques semaines, et les coupures d’électricité deviendraient permanentes, faute de moyens pour financer l’achat de fioul.

Dans ces conditions, le coût de la vie exploserait, tandis que les salaires resteraient largement insuffisants pour couvrir les besoins quotidiensUn employé moyen, payé en livres libanaises, verrait son pouvoir d’achat réduit à néant, contraint de choisir entre se nourrir et payer son loyerLes classes moyennes seraient anéanties, et la pauvreté deviendrait la norme.

L’État libanais, incapable de stabiliser la situation sans une injection massive de devises étrangères, serait contraint d’imprimer encore plus de billets pour couvrir ses dépenses, ce qui alimenterait un cycle d’hyperinflation incontrôlableLes prix changeraient plusieurs fois par jour, et la livre libanaise perdrait toute crédibilité en tant que monnaie d’échange.

Face à ce scénario, les Libanais pourraient être contraints d’adopter un système d’échange en dollars ou en troc pour survivre, plongeant l’économie dans un chaos encore plus profond.

Un effondrement des finances publiques et des infrastructures

Si le Liban ne parvient pas à obtenir un accord avec le FMIl’État sera incapable de financer ses services publics et de maintenir son système économique à flot. Déjà en état de quasi-faillite, le gouvernement ne dispose plus que d’environ 7 milliards de dollars en réserves de devises, contre plus de 17 milliards en 2019, ce qui représente une baisse de près de 60 % en cinq ans​.

Avec des finances exsangues, les salaires des fonctionnaires, des enseignants et du personnel médical risquent de ne plus être versés, paralysant toutes les institutions publiquesLes grèves deviendraient inévitables, forçant les hôpitaux publics à fermer et les écoles à suspendre leurs activités, tandis que les services de sécurité seraient réduits à un minimum faute de moyens.

L’absence d’un accord signifierait également l’arrêt des subventions sur l’électricité et les carburants, une catastrophe pour un pays qui dépend en grande partie de ces aides pour maintenir son économie à flot. Actuellement, le Liban dépense près de 1,2 milliard de dollars par an pour garantir un accès minimal à l’électricité, mais sans fonds extérieurs, cette dépense deviendrait insoutenable​.

Les coupures de courant, qui durent déjà plus de 20 heures par jour dans certaines régions, deviendraient permanentes, et le prix du kilowattheure sur le marché noir pourrait tripler, rendant l’accès à l’énergie inabordable pour la majorité de la population.

Les entreprises seraient massivement touchées, notamment les industries et les commerces qui dépendent des générateurs privésDe nombreuses usines fermeraient, ce qui entraînerait une vague de licenciements massifs et une hausse dramatique du chômageLe secteur bancaire, déjà fragilisé, s’effondrerait sous la pression d’un retrait massif des capitaux et d’une crise de liquidités.

Dans ce scénario, le Liban basculerait dans un véritable effondrement systémique, où même les institutions de base cesseraient de fonctionner, laissant place à un chaos économique et social sans précédent.

Un chômage en hausse et une vague d’exode massif

L’absence d’un accord avec le FMI entraînerait une fermeture en cascade des entreprises, plongeant des dizaines de milliers de Libanais dans le chômage. Actuellement, le taux de chômage dépasse déjà 35 %, mais sans stabilisation économique, il pourrait atteindre 50 % d’ici la fin de l’année 2025, un record historique​.

Les secteurs les plus vulnérables seraient le commerce, l’industrie et les services, qui dépendent largement de l’accès aux devises et aux importations. Déjà, plus de 10 000 entreprises ont fermé leurs portes depuis le début de la crise en 2019, et sans injection de capitaux, le nombre de faillites risque de doubler dans les prochains mois​.

Face à l’effondrement économique, l’exode des Libanais s’accélérerait à un rythme alarmant. Selon les estimations, près de 400 000 Libanais ont quitté le pays entre 2020 et 2024, cherchant une stabilité économique à l’étrangerSi la situation ne s’améliore pas, le Liban pourrait perdre encore 200 000 habitants d’ici 2026, ce qui constituerait une saignée démographique catastrophique​.

Les jeunes diplômés et les travailleurs qualifiés seraient les premiers à partir, privant le pays d’une main-d’œuvre essentielle à toute tentative de redressement économique. Ce phénomène, déjà observé après la guerre civile libanaise, risque d’affaiblir durablement le tissu économique du pays et de ralentir toute tentative de reconstruction.

Dans ces conditions, le Liban s’enfoncerait encore plus dans une spirale de déclin, incapable de retenir ses talents et d’attirer les investissements nécessaires à sa survie.

Dans ces conditions, le Liban s’enfoncerait encore plus dans une spirale de déclin, incapable de retenir ses talents et d’attirer les investissements nécessaires à sa survie.

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Newsdesk Libnanews
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