Le 19 septembre 2024, la direction générale de l’aviation civile libanaise a publié un communiqué interdisant strictement le transport de pagers et de talkies-walkies dans les avions au départ de l’aéroport international de Beyrouth. Cette interdiction intervient à la suite des récents événements qui ont secoué le Liban, notamment les attaques meurtrières des 17 et 18 septembre.
Les événements des 17 et 18 septembre 2024
Le 17 septembre, une vague d’explosions a frappé plusieurs membres du Hezbollah lorsque des pagers piégés ont explosé simultanément. Ces explosions, qui ont touché des régions clés du Liban, dont Beyrouth et le sud du pays, ont tué au moins 12 personnes, parmi lesquelles des enfants, et en ont blessé près de 3000, dont Mojtaba Amani, l’ambassadeur iranien au Liban. Les pagers, importés quelques mois plus tôt et piégés par des services de renseignement israéliens, faisaient partie d’une stratégie visant à affaiblir les capacités de communication du Hezbollah. Israël avait déjà intensifié ses opérations contre le Hezbollah dans le contexte de la guerre avec Gaza, ce qui a exacerbé les tensions dans la région.
Le 18 septembre, une deuxième vague d’attaques a ciblé cette fois des talkies-walkies, tuant 14 personnes et en blessant 450 autres, provoquant des incendies dans les banlieues sud de Beyrouth et la vallée de la Békaa. Ces attaques ont non seulement déstabilisé le Hezbollah, mais ont également ajouté une pression considérable sur les infrastructures médicales libanaises.
Réactions internationales et contexte sécuritaire
L’impact de ces explosions a été largement condamné par la communauté internationale. L’Union européenne et les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face à cette escalade, craignant une propagation du conflit au-delà du Liban. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a dénoncé les attaques pour leurs dommages collatéraux sur les civils, tandis que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à éviter toute intensification du conflit.
Le Hezbollah, pour sa part, a promis de riposter, qualifiant ces attaques de « péché mortel » et promettant des représailles à la fois « prévisibles et imprévisibles ». Ces incidents s’inscrivent dans un contexte plus large de tension entre Israël et le Hezbollah depuis l’éruption du conflit en octobre 2023, marquant une nouvelle étape dans l’escalade militaire.
Une réponse sécuritaire à Beyrouth
L’interdiction des pagers et des talkies-walkies par les autorités libanaises vise à éviter que de tels dispositifs ne soient à nouveau utilisés pour des actions malveillantes. En effet, les explosions récentes ont révélé une vulnérabilité dans les systèmes de communication du Hezbollah, désormais connue des autorités sécuritaires. Cette mesure est donc une réponse directe aux événements des 17 et 18 septembre, visant à renforcer la sécurité à l’aéroport de Beyrouth, un lieu stratégique dans un pays déjà sous tension.