Place à une décente information. 

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Le savoir n’intéresse plus. Depuis que le libanais n’a plus grand chose à offrir ni à attendre, les immobilismes multiples,  publiques et privés, la vacuité des emballements politiques et médiatiques ainsi que la répétition du scénario des “bonnes intentions” finissent par lasser. Apprendre sans agir relate l’historique misérable des motivations impulsives et immatures. Celles qui confirment le succès personnel ou institutionnel par le critère de l’autosuffisance et du monologue fourni.

La logique d’un raisonnement qui convainc et la manière d’exposer et de doser tout fait ou évènement au public sont désormais en danger par le parler “ordinaire” pourtant non considérant de certains commentateurs. Comme on peut le constater chez nous, la liberté conditionnée nous interpelle d’abord. Néanmoins, le choix de se démarquer ouvertement par une conviction fondée et cohérente pose les problèmes suivants:

Comment rester familier sans la vulgarité, adresser une remarque pointue sans le sarcasme ou l’arrogance et maintenir l’absolu respect de toute personne participante ou concernée?  Comment subir l’influence, la pression ou la dépendance de tendances partisanes ou politiques sans lâcher la réflexion journalistique qui éclaire comme un phare la touche d’un bon dialogue? Ce qui se passe fréquemment sur nos petits écrans marque dramatiquement les empreintes de la fin d’un temps pour une persistante pénombre. Cependant, la média demeure un pouvoir qui se doit de se conformer aux égards et à la rectitude, surtout pour exposer des événements locaux douloureux. Certaines stations télévisées préfèrent conforter les holà au “scandale” au mépris de ménager des sensibilités et des souffrances propres à des “accusés” et à des “accusateurs”. On s’inquiète au Liban de la place réservée à l’appréciation du facteur humain dans la présentation des programmes télévisés. La saine réaction émotive existe-t-elle encore pour taire l’arrogance des mots humiliants et stupides?

Comment, en ces temps suffisamment traumatisants pour le citoyen, proposer des talk shows vivants mais respectueux et non  calqués au seul format de qui les finance? Est-ce si difficile de ne plus passer outre les réserves obligées et de servir au spectateur des émissions franches, courageuses et autocritiques, à 100%  libanaises, substantielles et constructives ?

Joe Acoury

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