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Revue de presse du 23/02/25: Funérailles de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, un tournant pour le Hezbollah

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Un adieu sous haute tension : mobilisation massive à Beyrouth

Le Liban a vécu une journée historique avec les funérailles grandioses de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, tués dans un raid israélien. Le cortège funéraire a traversé les rues de Beyrouth, rassemblant une foule impressionnante venue rendre un dernier hommage aux deux figures de proue du Hezbollah.

D’après Ad Diyar (23 février 2025), le Hezbollah a orchestré cette cérémonie comme une démonstration de force, mettant en scène une mobilisation sans précédent. Naim Kassem, qui prend officiellement la tête du mouvement, a pris la parole pour affirmer que « le sang des martyrs renforcera la résistance ». Il a également insisté sur la continuité du combat contre Israël, soulignant que le Hezbollah « ne reculera pas ».

Les rues de la capitale étaient placées sous une surveillance stricte, alors que les services de sécurité libanais et les milices du Hezbollah veillaient à éviter toute tentative de provocation. L’ambiance était lourde de tension, notamment après les avertissements venus de Washington et de Tel-Aviv, craignant que le mouvement chiite ne riposte dans les jours à venir.

Un signal d’unité et une démonstration de force

La participation massive aux funérailles dépasse la simple commémoration : il s’agit d’un test grandeur nature de l’influence du Hezbollah, selon Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025). Plusieurs leaders chiites de la région ont envoyé des délégations pour soutenir le mouvement. L’Iran, principal allié du Hezbollah, a exprimé une condamnation ferme de l’assassinat, évoquant un acte de guerre de la part d’Israël.

À Téhéran, des manifestations de soutien ont eu lieu, et des observateurs notent un renforcement probable de l’axe Iran-Hezbollah en réponse à cette attaque. Les spéculations sur une riposte militaire coordonnée entre les factions alliées en Irak, en Syrie et au Yémen se multiplient.

Les risques d’un embrasement régional

L’assassinat de Nasrallah intervient dans un contexte déjà explosif au Liban et dans la région. Al Sharq Al Awsat (23 février 2025) rapporte que Tsahal a placé ses forces en état d’alerte maximale le long de la frontière nord d’Israël, anticipant d’éventuelles représailles.

Israël, par la voix de son Premier ministre Benjamín Netanyahou, a averti qu’« aucune attaque du Hezbollah ne resterait sans réponse ». Cependant, certains analystes estiment que Tel-Aviv pourrait chercher à désamorcer la situation à court terme pour éviter un conflit direct avec l’Iran.

Les États-Unis, de leur côté, ont appelé à la retenue tout en réaffirmant leur soutien à Israël. Donald Trump, qui a récemment engagé des discussions avec la Russie sur l’Ukraine, doit désormais gérer une nouvelle crise au Moyen-Orient.

Un avenir incertain pour le Hezbollah

La disparition de Nasrallah pose une question majeure : quelle direction prendra le Hezbollah sous la direction de Naim Kassem ? Si ce dernier est un fidèle de la ligne dure du mouvement, il devra naviguer entre l’escalade militaireet la nécessité de préserver l’équilibre interne du Liban.

D’après Al Quds (23 février 2025), plusieurs scénarios sont envisagés :

  • Une riposte immédiate et localisée contre Israël, pour venger l’assassinat sans entraîner une guerre ouverte.
  • Une montée en puissance des actions asymétriques du Hezbollah et de ses alliés dans la région.
  • Un repositionnement stratégique, sous pression de l’Iran, afin d’éviter une guerre totale.

L’opinion publique libanaise est divisée : certains voient en ces funérailles un moment de résistance face à Israël, tandis que d’autres craignent une nouvelle guerre qui plongerait le pays dans une crise encore plus profonde.

Politique locale : Le Liban entre crise institutionnelle et tensions régionales

Un gouvernement sous pression face à l’urgence du pouvoir

Alors que le Liban est encore marqué par l’onde de choc de l’assassinat de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, la scène politique est dominée par un autre enjeu majeur : la confirmation du gouvernement de Nawaf Salam au Parlement. Selon Ad Diyar (23 février 2025), la séance de vote de confiance, prévue pour mardi, s’annonce tendue.

La formation du gouvernement de Salam a été perçue comme une tentative d’apaisement après des mois de blocage politique, mais l’assassinat des dirigeants du Hezbollah risque de chambouler les équilibres. La classe politique est divisée :

  • Le Hezbollah et ses alliés veulent s’assurer que Salam ne remettra pas en cause leur influence.
  • Les forces pro-occidentales espèrent un gouvernement capable de négocier avec les bailleurs internationaux.
  • Les acteurs régionaux, notamment l’Arabie Saoudite et l’Iran, surveillent de près l’évolution de la situation.

La gestion du deuil et ses implications politiques

L’assassinat de Nasrallah et Safieddine a provoqué une onde de choc dans le pays, avec des appels à la vengeance de la part du Hezbollah. Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025) note que l’événement renforce la polarisation politique, rendant difficile toute stabilisation du gouvernement.

Le président Joseph Aoun a adopté une position prudente, insistant sur la stabilité du pays et évitant toute déclaration pouvant attiser les tensions. Cependant, des voix s’élèvent au sein du Parlement pour demander des mesures de précaution afin d’éviter une extension du conflit vers le territoire libanais.

Les rumeurs d’une riposte militaire du Hezbollah compliquent la tâche du gouvernement. Selon Al Sharq Al Awsat(23 février 2025), plusieurs membres du cabinet sont inquiets d’un embrasement du front sud, ce qui mettrait en péril toute tentative de relance économique et diplomatique.

Une situation économique au bord du gouffre

Sur le plan économique, le Liban reste en crise profonde, avec une inflation galopante et une monnaie nationale en perte constante de valeurAl Quds (23 février 2025) souligne que la Banque du Liban a tenté de stabiliser le taux de change en injectant des réserves en dollars, mais ces mesures restent insuffisantes.

Le gouvernement de Nawaf Salam devra faire face à plusieurs défis :

  • Négocier avec le FMI, alors que le programme de réformes reste bloqué par des résistances politiques.
  • Gérer la crise énergétique, qui entraîne des coupures d’électricité prolongées dans plusieurs régions.
  • Lutter contre l’exode des jeunes diplômés, qui quittent massivement le pays en quête de meilleures opportunités à l’étranger.

Les tensions sécuritaires et la montée des milices locales

L’une des principales préoccupations du gouvernement est l’augmentation de l’activité des groupes armés dans certaines régions du pays. D’après Ad Diyar (23 février 2025), plusieurs milices locales, soutenues par divers acteurs régionaux, commencent à se structurer de manière plus autonome, notamment dans la vallée de la Bekaa et au nord du Liban.

Le commandement de l’armée libanaise a renforcé sa présence dans certaines zones sensibles, mais il reste sous-financé et mal équipé. La nomination de Nawaf Salam pourrait être un premier pas vers un renforcement du soutien international aux forces de sécurité, à condition qu’il parvienne à rassurer les États-Unis et l’Union européenne sur ses intentions politiques.

Diplomatie : Le Liban face aux tensions régionales et aux pressions internationales

L’impact de l’assassinat de Hassan Nasrallah sur la diplomatie libanaise

L’élimination de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine dans un raid israélien bouleverse profondément la diplomatie libanaise. Selon Al Quds (23 février 2025), cet assassinat met le Liban au centre d’une crise régionale, poussant le gouvernement de Nawaf Salam à naviguer entre tensions internes et pressions internationales.

Le président Joseph Aoun, dans ses premiers commentaires, a insisté sur le fait que « le Liban ne doit pas être entraîné dans une guerre régionale », appelant au maintien de la stabilité nationale. Toutefois, cette position est fragilisée par le discours du nouveau chef du Hezbollah, Naim Kassem, qui a déclaré que la mort de Nasrallah serait « vengée en temps voulu ».

Les réactions diplomatiques à l’international sont mitigées :

  • Les États-Unis ont appelé à la retenue, tout en réaffirmant leur soutien à Israël.
  • L’Iran a condamné l’attaque, la qualifiant de provocation israélienne destinée à déclencher une guerre élargie.
  • L’Union européenne a exprimé sa préoccupation et a appelé à une désescalade rapide pour éviter une détérioration de la situation au Liban.

L’axe Beyrouth-Téhéran : un partenariat sous tension

L’alliance entre le Liban et l’Iran est mise à l’épreuve après la disparition de Nasrallah, principal intermédiaire entre Téhéran et Beyrouth. Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025) note que l’Iran pourrait durcir sa position, en incitant ses alliés régionaux à intensifier la pression sur Israël et les États-Unis.

Parallèlement, plusieurs pays du Golfe, notamment l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, ont manifesté leur inquiétude face à une montée en puissance du Hezbollah. Selon Al Sharq Al Awsat (23 février 2025), Riyad cherche à réduire son implication directe dans la crise libanaise, mais surveille de près les évolutions politiques internes.

Cette situation pourrait affecter les relations économiques du Liban, qui dépend largement du soutien des pays du Golfe pour ses transferts financiers et investissements.

Le rôle de la France et de l’Union européenne dans la stabilisation du Liban

Face à ces tensions, la France tente de maintenir son rôle d’intermédiaire diplomatiqueAl Sharq Al Awsat (23 février 2025) rapporte que le président Emmanuel Macron prévoit une visite à Beyrouth dans les prochaines semaines pour tenter d’éviter une escalade militaire et de relancer l’aide internationale.

L’Union européenne, de son côté, s’inquiète de l’impact potentiel d’une nouvelle vague de réfugiés libanais si le pays plonge dans le chaos. Bruxelles envisage d’augmenter son aide humanitaire, mais demande en retour des réformes structurelles pour garantir une meilleure gouvernance.

Les négociations israélo-libanaises : un dialogue gelé

Les négociations indirectes entre le Liban et Israël, notamment sur la délimitation des frontières maritimes et l’exploitation du gaz offshore, sont désormais complètement geléesAd Diyar (23 février 2025) indique que les discussions menées sous l’égide des Nations Unies sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Israël a renforcé son dispositif militaire au nord, tandis que le Liban, à travers l’armée et le Hezbollah, maintient une posture de défense. Cependant, les experts notent que les risques d’un conflit militaire total restent limités, les deux camps préférant éviter une guerre ouverte pour le moment.

Politique internationale : Négociations secrètes, tensions géopolitiques et recompositions stratégiques

États-Unis – Russie : vers un accord sur l’Ukraine ?

Les relations internationales sont dominées par une initiative diplomatique inattendue : la reprise des négociations entre Washington et Moscou sur l’Ukraine. Selon Al Quds (23 février 2025), des pourparlers ont été officiellement lancés à Riyad, en Arabie Saoudite, avec la participation des ministres des Affaires étrangères américain et russe.

Ces discussions marquent une évolution significative dans la position des États-Unis, qui, sous la présidence de Donald Trump, semblent chercher une sortie de crise plutôt qu’une prolongation de l’aide militaire à Kiev. L’Ukraine et l’Union européenne, pourtant directement concernées, n’ont pas été conviées aux premières rencontres, suscitant de vives critiques de la part des dirigeants européens.

D’après Al Sharq Al Awsat (23 février 2025), Trump aurait exprimé son scepticisme quant à la capacité de Volodymyr Zelensky à mener son pays à la victoire, affirmant que Kiev « ne détient plus d’atouts » face à Moscou. Cette déclaration a provoqué une réaction indignée de Zelensky, qui accuse les États-Unis de vouloir sacrifier l’Ukraine sur l’autel d’une entente avec la Russie.

Les points centraux de ces négociations restent flous, mais des sources diplomatiques évoquent plusieurs scénarios de compromis, notamment :

  • Un gel du conflit sur les lignes actuelles, ce qui reviendrait à entériner les gains territoriaux russes.
  • Une levée partielle des sanctions contre Moscou, en échange d’un cessez-le-feu durable.
  • Un engagement des États-Unis à cesser leur aide militaire à Kiev, à condition que la Russie limite ses opérations offensives.

L’Union européenne, marginalisée dans ces négociations, tente d’affirmer sa propre voieAl 3arabi Al Jadid (23 février 2025) souligne que Paris et Berlin cherchent à organiser une réunion parallèle, mais se heurtent à des divisions internes entre pays membres.

Turquie : Ekrem İmamoğlu défie Erdogan

Un autre dossier international crucial concerne la Turquie, où le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, a annoncé sa candidature officielle à l’élection présidentielle de 2028. D’après Al Sharq Al Awsat (23 février 2025), cette décision représente une menace sérieuse pour le président Recep Tayyip Erdogan, dont le parti, l’AKP, connaît un recul dans l’opinion publique.

İmamoğlu, issu du Parti républicain du peuple (CHP), bénéficie d’un fort soutien populaire, notamment dans les grandes métropoles turques, où l’opposition a remporté plusieurs scrutins locaux ces dernières années. Son discours, axé sur une Turquie plus démocratique et ouverte vers l’Europe, séduit une partie croissante de la population, notamment la jeunesse et les classes urbaines.

Cependant, la justice turque a rouvert une enquête contre lui, l’accusant de corruption et d’abus de pouvoirpendant son mandat à la mairie d’Istanbul. Cette manœuvre, dénoncée comme une instrumentalisation du pouvoir judiciaire par Erdogan, pourrait compromettre sa candidature.

Crise humanitaire au Soudan : le choléra et la guerre font des ravages

Alors que la guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) dure depuis avril 2023, la situation humanitaire atteint un seuil critique. Selon Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025), le pays fait face à une épidémie majeure de choléra, avec plus de 1 200 cas confirmés et 83 décès en seulement une semaine.

La propagation rapide de l’épidémie est aggravée par :

  • Le manque d’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires.
  • La destruction de nombreux hôpitaux en raison des combats.
  • L’impossibilité d’acheminer des aides médicales, en raison des routes bloquées et de l’insécurité généralisée.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un appel urgent à la communauté internationale, tandis que l’ONU tente de réactiver un corridor humanitaire pour acheminer des vaccins et des médicaments.

Arabie Saoudite – Israël : une normalisation en suspens

L’Arabie Saoudite et Israël avaient entamé des discussions pour normaliser leurs relations diplomatiques, mais la situation actuelle complique cette dynamique. D’après Al Sharq Al Awsat (23 février 2025), la mort de Nasrallah et la montée des tensions avec l’Iran ont poussé Riyad à ralentir les négociations, craignant que se rapprocher d’Israël dans un contexte aussi explosif ne soit perçu comme une provocation par ses voisins arabes.

Israël, de son côté, considère que le processus de normalisation est stratégique et tente d’accélérer les discussions en offrant des garanties sécuritaires et économiques à Riyad.

Économie : Le Liban en crise monétaire et financière persistante

Taux de change instable : une dévaluation qui asphyxie l’économie

Selon Ad Diyar (23 février 2025), le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar américain est d’environ 100 000 L.L. pour un dollar, avec des fluctuations qui l’amènent parfois à 89 000 L.L./USD sur certains marchés parallèles.

Cette instabilité monétaire se traduit par plusieurs conséquences dramatiques :

  • Une inflation galopante, rendant les produits de première nécessité inaccessibles pour de nombreux Libanais.
  • Une perte continue du pouvoir d’achat, les salaires en livres libanaises étant de plus en plus insuffisants.
  • Une crise bancaire qui perdure, avec des restrictions sévères sur les retraits en devises étrangères.

Face à cette situation, la Banque du Liban tente de maintenir un contrôle relatif sur la crise, mais sans mesures structurelles, la situation continue de se dégrader.

Négociations avec le FMI : toujours au point mort

Depuis trois ans, les négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international (FMI) restent bloquées. D’après Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025), l’absence d’accord empêche l’accès à des financements d’urgence qui pourraient stabiliser l’économie.

Les principales exigences du FMI incluent :

  • Une restructuration du secteur bancaire, nécessitant des sacrifices de la part des grandes banques et des grands déposants.
  • Des réformes fiscales, pour assurer une meilleure collecte des impôts et limiter l’évasion fiscale.
  • Des mesures anticorruption, destinées à restaurer la confiance des investisseurs internationaux.

Cependant, la classe politique libanaise, soumise aux lobbies bancaires et aux tensions internes, freine toute avancée réelle.

Exode massif des compétences et fuite des capitaux

L’un des phénomènes les plus alarmants reste l’exode des jeunes diplômés et des investisseursAl Sharq Al Awsat (23 février 2025) indique que plus de 300 000 Libanais ont quitté le pays depuis 2021, notamment vers les Émirats arabes unis, l’Europe et le Canada.

Les conséquences immédiates sont :

  • Une perte de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans les secteurs médical, technologique et universitaire.
  • Un effondrement du secteur privé, avec des centaines de PME qui ferment ou se délocalisent.
  • Une dépendance croissante aux envois de fonds de la diaspora, qui représentent plus de 30 % du PIB.

Toutefois, même ces envois de fonds sont en baisse, en raison de la méfiance croissante envers le système bancaire libanais et des restrictions imposées aux transferts.

Secteur énergétique en péril : vers un black-out total ?

Le secteur de l’électricité connaît une situation critique, avec des coupures dépassant 20 heures par jourAd Diyar(23 février 2025) rapporte que Électricité du Liban (EDL) ne parvient plus à financer l’achat de carburant pour maintenir un approvisionnement stable.

Les alternatives actuelles :

  • Les générateurs privés, de plus en plus chers pour les ménages.
  • Des importations d’énergie depuis la Jordanie et l’Égypte, limitées en volume.
  • Des discussions sur une privatisation du secteur, qui restent bloquées par des tensions politiques.

Si aucune solution durable n’est trouvée, le Liban pourrait connaître un black-out total dans certaines régions.

Un secteur touristique en léger rebond

Malgré cette situation catastrophique, le tourisme affiche une certaine résilience. D’après Al Quds (23 février 2025), le Liban a enregistré une hausse de 15 % des arrivées de touristes étrangers en début d’année 2025.

Les raisons de ce rebond :

  • Le retour des festivals et événements culturels, notamment à Beyrouth et Byblos.
  • Des prix attractifs pour les étrangers, en raison de la dévaluation de la livre libanaise.
  • Un climat relativement stable dans certaines régions, bien que la menace d’un conflit reste présente.

Cependant, cette reprise est fragile et dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire et économique.

L’Europe marginalisée : une crise diplomatique et stratégique

Alors que les États-Unis et la Russie négocient en secret sur l’avenir de l’Ukraine, l’Union européenne se retrouve exclue du processus, malgré son rôle clé dans le soutien militaire et financier à Kiev depuis le début du conflit​. Cette marginalisation interroge sur la place réelle de l’Europe dans la gestion de la crise ukrainienne, alors qu’elle est directement concernée par ses répercussions géopolitiques, sécuritaires et économiques​.

Un affaiblissement du poids diplomatique européen

Depuis 2022, l’Union européenne s’est efforcée de se positionner comme un acteur central dans le conflit, en imposant des sanctions massives contre la Russie, en accueillant des millions de réfugiés ukrainiens, et en contribuant à l’effort militaire de Kiev​. Cependant, la structure même de l’UE, fondée sur un consensus entre États membres, a rendu difficile l’élaboration d’une politique étrangère unifiée face à Moscou​.

  1. Une dépendance militaire aux États-Unis
    • L’Europe a massivement soutenu l’Ukraine, mais principalement via l’OTAN et les États-Unis.
    • Les livraisons d’armes et d’équipements ont largement dépendu de Washington, plaçant l’UE dans une position de dépendance stratégique.
    • Un éventuel retrait ou changement de politique américaine modifierait l’équilibre des forces, laissant les Européens sans alternative immédiate​.
  2. Des divisions internes au sein de l’Union européenne
    • Les pays d’Europe centrale et orientale comme la Pologne et les États baltes prônent une ligne dure contre la Russie, tandis que la France et l’Allemagne cherchent une approche diplomatique plus mesurée​.
    • L’absence d’une politique de défense commune affaiblit l’influence européenne, empêchant une réponse coordonnée et efficace.
    • L’Italie et la Hongrie ont exprimé des réserves sur la prolongation des sanctions et du soutien militaire, rendant l’unité européenne encore plus fragile​.
  3. Une crise énergétique qui affaiblit l’Europe
    • Les sanctions contre Moscou ont eu un impact majeur sur l’économie européenne, notamment sur les prix de l’énergie et la compétitivité industrielle​.
    • L’Allemagne, qui dépendait du gaz russe, a subi une crise énergétique qui a forcé son industrie à réorganiser ses sources d’approvisionnement.
    • Plusieurs États membres tentent de diversifier leurs alliances énergétiques, notamment avec le Qatar et les États-Unis, mais cela ne compense pas totalement l’impact des restrictions sur les importations russes​.

Les États-Unis privilégient une approche bilatérale avec Moscou

Les révélations sur des discussions directes entre Washington et Moscou, dans lesquelles ni l’Union européenne ni l’Ukraine ne sont directement impliquées, illustrent la volonté américaine de reprendre la main sur le dossier ukrainien sans passer par Bruxelles​.

  1. Trump et la redéfinition du rôle de l’Europe
    • Donald Trump a réaffirmé son scepticisme quant au rôle de l’Europe dans la gestion du conflit, accusant les Européens de ne pas faire assez pour assurer leur propre sécurité​.
    • Selon lui, les pays européens doivent augmenter leurs dépenses militaires et cesser de compter sur les États-Unis pour garantir leur défense.
    • Il a évoqué la possibilité d’un accord avec Poutine, laissant entendre que les négociations se feront entre Washington et Moscou, sans consultation préalable des alliés européens​.
  2. Un basculement diplomatique en cours ?
    • Le positionnement de Washington remet en cause la stratégie européenne, qui reposait jusqu’ici sur une pression maximale sur la Russie pour forcer un retrait des troupes russes​.
    • Si un accord est trouvé entre les États-Unis et la Russie, il pourrait impliquer des concessions qui affaibliraient la position de l’Ukraine et forcer l’Europe à s’adapter à une nouvelle réalité géopolitique​.
  3. Zelensky face à une pression croissante
    • Le président ukrainien a exprimé son inquiétude face aux négociations dont il est exclu, rappelant que l’Ukraine ne peut pas être sacrifiée au nom d’une paix diplomatique accélérée​.
    • Kiev tente de mobiliser ses alliés européens pour maintenir le niveau de soutien militaire et économique, mais la lassitude des populations et des gouvernements occidentaux devient un obstacle de plus en plus visible​.
    • Zelensky refuse toute concession territoriale, affirmant que tout accord qui ne prévoit pas un retrait total des troupes russes serait inacceptable​.

L’Ukraine et l’Europe : vers un nouvel équilibre des forces ?

  1. Un alignement contraint sur la politique américaine
    • Si Washington décide unilatéralement d’un accord avec Moscou, l’Europe pourrait être contrainte de suivre cette ligne, même si cela implique des concessions qui ne satisfont ni Bruxelles ni Kiev.
    • Certains États membres de l’UE pourraient adopter une posture plus conciliante envers la Russie, notamment pour préserver leurs intérêts économiques et énergétiques​.
  2. Vers une autonomie stratégique européenne ?
    • La marginalisation de l’Europe pourrait accélérer les discussions sur une défense commune, un sujet souvent évoqué mais rarement mis en pratique.
    • L’éventualité d’une armée européenne et d’une politique étrangère plus indépendante de Washington prendrait un nouveau sens si les États-Unis réduisent leur engagement en Ukraine​.
  3. Un conflit prolongé avec une Europe divisée ?
    • Si aucun accord n’est trouvé entre les États-Unis et la Russie, l’Europe risque de devoir gérer une guerre prolongée à ses portes, sans soutien direct américain renforcé.
    • L’Ukraine pourrait se retrouver encore plus isolée, avec une aide réduite et une pression croissante pour négocier directement avec Moscou​.

Un futur incertain pour l’Ukraine et l’Europe

L’évolution de ces négociations met en évidence une fracture grandissante entre les ambitions européennes et les décisions stratégiques américainesL’absence de l’UE dans les discussions entre Washington et Moscou reflète une faiblesse structurelle, qui pourrait redéfinir le rôle de l’Europe sur la scène internationale​. L’Ukraine, quant à elle, tente de résister à une dynamique qui risque de l’isoler encore davantage​.

Justice : Affaires judiciaires et lutte contre la corruption au Liban

Corruption dans la justice : un système à bout de souffle

La justice libanaise est de nouveau sous les projecteurs en raison des multiples affaires de corruption impliquant des magistrats et des fonctionnaires de haut rang. D’après Ad Diyar (23 février 2025), plusieurs juges sont sous enquêtepour avoir accepté des pots-de-vin en échange de décisions favorables à des hommes d’affaires influents​.

Cette situation soulève de nombreuses préoccupations, notamment :

  • L’absence de transparence dans les nominations judiciaires, souvent influencées par des considérations politiques.
  • Le blocage des réformes judiciaires, notamment celles exigées par le FMI dans le cadre des négociations économiques.
  • L’inefficacité du système judiciaire, incapable de poursuivre efficacement les crimes financiers.

Le gouvernement de Nawaf Salam, bien qu’ayant promis des réformes, se heurte à une résistance farouche des élites politiques et financières qui tirent profit de l’impunité actuelle.

Trafic d’influence et blanchiment d’argent : des dossiers explosifs

Plusieurs enquêtes en cours révèlent l’existence de réseaux de trafic d’influence, impliquant des figures de premier plan. Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025) rapporte que des hommes d’affaires proches du pouvoir utilisent leur influence pour éviter des poursuites judiciaires et blanchir des fonds à travers des sociétés écran​.

Certaines de ces pratiques concernent :

  • L’attribution frauduleuse de marchés publics, notamment dans les infrastructures et l’énergie.
  • Le détournement de fonds internationaux, en particulier ceux destinés aux aides humanitaires et aux projets de reconstruction.
  • L’utilisation de la justice comme outil de règlement de comptes, avec des procédures pénales lancées contre des opposants politiques.

Face à ces révélations, l’Union européenne et les États-Unis envisagent de durcir les sanctions contre des responsables libanais impliqués dans ces pratiques.

Criminalité organisée et montée de l’insécurité

L’autre grande préoccupation judiciaire concerne l’augmentation de la criminalité organisée, notamment dans les régions de la Bekaa et du nord du Liban. Selon Ad Diyar (23 février 2025), plusieurs opérations de l’armée ont permis l’arrestation de chefs de gangs, spécialisés dans le trafic d’armes et de drogue​.

Les principales tendances inquiétantes :

  • Un regain des enlèvements contre rançon, visant aussi bien des Libanais que des expatriés.
  • L’infiltration de groupes armés, profitant du vide sécuritaire pour étendre leur influence.
  • Une coopération accrue entre la justice et les forces de sécurité, mais qui reste entravée par des problèmes de financement et de coordination.

Les habitants des régions touchées expriment une perte de confiance dans l’État, estimant que la justice n’offre aucune solution efficace contre ces menaces.

Affaires en cours : des verdicts attendus avec impatience

Plusieurs procès d’envergure sont en cours et devraient aboutir dans les prochains mois. Parmi les plus médiatisés, Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025) mentionne :

  • Le procès des anciens responsables de la Banque du Liban, accusés de mauvaise gestion des fonds publics.
  • L’affaire des explosions du port de Beyrouth, toujours dans l’impasse malgré la pression des familles des victimes.
  • Le dossier des fraudes électorales, où plusieurs politiciens sont suspectés d’avoir manipulé les résultats des dernières élections locales​.

Ces dossiers sont vus comme un test pour l’indépendance du pouvoir judiciaire au Liban.

Société : Un pays sous pression sociale et humanitaire croissante

Pauvreté et précarité : des Libanais toujours plus vulnérables

La situation sociale au Liban continue de se détériorer rapidement, touchant l’ensemble de la population. D’après Ad Diyar (23 février 2025), plus de 78 % des Libanais vivent désormais sous le seuil de pauvreté, tandis que 45 % souffrent d’insécurité alimentaire​. Cette aggravation est directement liée à l’inflation persistante, aux salaires qui ne suivent pas la dévaluation de la livre libanaise et aux pénuries de biens essentiels.

Dans de nombreuses régions, les files d’attente pour le pain et les denrées alimentaires de base se sont allongées, forçant les citoyens à dépendre des ONG et des transferts d’argent de la diaspora.

Système de santé en péril : une crise sanitaire qui s’aggrave

Le secteur de la santé est en effondrement. D’après Al 3arabi Al Jadid (23 février 2025), plus de 40 % des hôpitaux publics ne sont plus en mesure d’assurer un fonctionnement normal, en raison du manque de médicaments et du départ massif du personnel médical​.

Les principales problématiques sont :

  • Une hausse des infections en raison du manque de vaccinations et de médicaments.
  • Des hôpitaux refusant les patients incapables de payer en dollars, excluant une grande partie de la population des soins.
  • Une augmentation des cas de malnutrition, notamment chez les enfants, en raison de l’insécurité alimentaire croissante.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti que sans une intervention rapide, le Liban pourrait connaître une crise sanitaire comparable à celle de certains pays en guerre.

Éducation : un système à l’agonie

L’éducation libanaise, longtemps un pilier du pays, est au bord de l’effondrement. Selon Al Sharq Al Awsat (23 février 2025), près de 300 écoles privées ont fermé depuis le début de la crise économique, forçant les élèves à rejoindre un système public sous-financé et inefficace​.

Parmi les principaux problèmes identifiés :

  • Des grèves d’enseignants répétées, en raison des bas salaires.
  • Un accès limité aux livres et au matériel scolaire, faute de moyens.
  • Une forte hausse du décrochage scolaire, avec des adolescents contraints de travailler pour aider leur famille.

Les universités ne sont pas épargnées : de nombreux étudiants quittent le Liban pour poursuivre leurs études à l’étranger, aggravant l’exode des compétences.

Chômage et migration : une fuite massive des talents

Le taux de chômage officiel dépasse 40 %, un record, selon Al Quds (23 février 2025)​. Cette situation pousse un nombre croissant de Libanais à chercher une issue par l’émigration.

Les destinations privilégiées sont :

  • Les pays du Golfe, en raison des opportunités d’emploi plus stables.
  • L’Europe et l’Amérique du Nord, où les demandes d’asile explosent.
  • L’Afrique et l’Amérique latine, où la diaspora libanaise joue un rôle d’accueil.

Le départ des jeunes diplômés représente un défi majeur : le Liban perd progressivement sa main-d’œuvre qualifiée, ce qui affaiblit les perspectives de relance économique.

Insécurité et montée des tensions sociales

Avec la montée de la pauvreté et du chômage, la criminalité connaît une augmentation alarmante. D’après Ad Diyar(23 février 2025), les vols et agressions ont augmenté de 35 % en un an, notamment dans les quartiers périphériques de Beyrouth et dans la Bekaa​.

Les tendances préoccupantes incluent :

  • Une recrudescence des enlèvements contre rançon, ciblant les expatriés et hommes d’affaires.
  • Une augmentation du trafic de drogue, avec une forte implication des réseaux criminels locaux et internationaux.
  • Des manifestations de plus en plus violentes, exprimant la frustration des Libanais face à l’inaction gouvernementale.

Face à cette situation, les forces de sécurité tentent de renforcer la surveillance, mais leur action reste limitée par un manque de ressources et des divisions internes.

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Newsdesk Libnanews
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