Un hommage solennel sous la menace israélienne
Les funérailles officielles de Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine ont atteint leur point culminant ce dimanche après-midi, alors que des centaines de milliers de personnes sont rassemblées à la Cité sportive Camille Chamoun à Beyrouth. La cérémonie, entamée officiellement à 13h, a été marquée par des discours poignants et un hommage militaire, mais aussi par une montée des tensions sécuritaires avec Israël, qui a multiplié les frappes aériennes sur le sud du Liban pendant la cérémonie.
À 13h52, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a pris la parole devant une foule en deuil, prononçant un discours fort pour rassurer les partisans du Hezbollah et réaffirmer la continuité de la résistance malgré la disparition de son leader emblématique.
Parallèlement, à 13h46, une frappe israélienne a ciblé la vallée de Barghouz, dans le sud du Liban. Quelques minutes plus tôt, quatre avions de chasse israéliens ont survolé la cérémonie à très basse altitude, déclenchant des protestations parmi les participants.

Alors que les cercueils des deux dirigeants étaient déplacés à travers la foule, des raids aériens israéliens ont frappé plusieurs autres positions. Al-Aqibiyah, au sud du Liban, a été touchée par une frappe aérienne, tandis que deux frappes violentes ont visé Tebna, près de Bayssariyah. Une frappe aérienne a été signalée sur la région du mont Rihan, dans le district de Jezzine, et un bombardement a touché la vallée d’Al-Aziyah, au sud de Tyr. Malgré ces attaques, la cérémonie s’est poursuivie dans un climat de recueillement et de défiance. La foule a scandé « Nous sommes sur le serment », réaffirmant son engagement envers la ligne politique de Nasrallah.
Un hommage grandiose pour le chef de la résistance
La cérémonie a débuté par une lecture de versets coraniques, suivie de l’hymne national libanais et de l’hymne du Hezbollah. Peu après, le représentant de l’ayatollah Ali Khamenei en Irak, Sayyed Mojtaba Hosseini, a pris la parole pour transmettre un message personnel du guide suprême iranien. Hosseini a décrit Hassan Nasrallah comme un moudjahid de premier plan, un leader de la résistance et un pionnier dans la région. Il a affirmé que son corps a rejoint la terre, mais son esprit et son chemin continueront de briller et de guider les générations à venir. Il a également rendu hommage à Sayyed Hashem Safieddine, qu’il a qualifié de pilier de la résistance libanaise et d’étoile brillante dans l’histoire du combat contre l’oppression.
Hosseini a souligné que la résistance et la lutte contre l’arrogance mondiale ne s’arrêteront pas avant d’atteindre leur objectif final. Il a qualifié la figure de Sayyed Hashem Safieddine de lumière resplendissante dans l’histoire du Liban et de la région, incarnant la continuité de la lutte contre l’occupation et l’injustice. Il a conclu son discours en saluant les martyrs, les qualifiant de fils bien-aimés de la nation et en insistant sur leur engagement indéfectible envers la résistance.
Après cette allocution, une minute de silence a été observée par l’ensemble des participants. Les cercueils des deux dirigeants ont ensuite été introduits dans l’enceinte de la cérémonie, portés sur une plateforme spéciale recouverte du drapeau libanais et du drapeau du Hezbollah. Enveloppés de fleurs blanches et rouges, les cercueils portaient également les coiffes religieuses des défunts, un symbole de leur rôle spirituel et politique.
Alors que le cortège funéraire traversait la foule, les haut-parleurs diffusaient des enregistrements de discours de Hassan Nasrallah, rythmés par des acclamations de la foule. À ce moment précis, des avions israéliens ont effectué des frappes aériennes simulées au-dessus de Beyrouth, provoquant une montée de colère parmi les participants. La foule a immédiatement réagi par des cris et des slogans dénonçant ces provocations, scandant des messages de soutien au Hezbollah et à la résistance.
Une tension maximale avec Israël en toile de fond

Alors que la cérémonie funéraire se poursuivait, les tensions avec Israël atteignaient un niveau critique. À 13h43, quatre avions de chasse israéliens ont survolé Beyrouth à basse altitude, provoquant des cris de colère parmi les participants. À 14h, alors que les cercueils étaient en mouvement, des frappes aériennes israéliennes ont touché plusieurs positions stratégiques dans le sud du Liban, notamment Al-Aqibiyah, Tebna et le Mont Rihan. À 14h30, un raid aérien simulé a été signalé au-dessus de la capitale, augmentant encore la tension dans la foule en deuil.
Ces attaques s’inscrivent dans une stratégie d’intimidation israélienne, visant à déstabiliser le Hezbollah au moment où il tente de démontrer sa force et son unité après la perte de son leader historique. Toutefois, loin de diviser, ces frappes ont renforcé la ferveur et la détermination des partisans du Hezbollah, qui ont continué à scander des slogans pro-résistance tout au long de la cérémonie.
Un message de défiance du Hezbollah et de ses partisans
Malgré les frappes israéliennes et les tentatives d’intimidation, la cérémonie funéraire se poursuit dans un climat de détermination et de ferveur populaire. Des centaines de milliers de personnes ont accompagné le cortège funéraire, criant « Nous sommes sur le serment » et « La résistance ne s’arrêtera pas ». Les discours ont insisté sur la continuité de la lutte et sur la nécessité de renforcer la résistance face aux agressions israéliennes.
Le Hezbollah sort renforcé de cet événement malgré la disparition de son chef historique. La question qui se pose désormais est de savoir comment le mouvement va répondre à ces provocations israéliennes et quelle sera la prochaine étape de son engagement militaire et politique dans la région.