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Revue de presse du 7/05/25: intensification du conflit à Gaza et implications internationales

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Les éditions du 7 mai 2025 de Al 3arabi Al JadidAl QudsAl Sharq Al Awsat et Nahar mettent en exergue une actualité commune et centrale : l’escalade militaire israélienne à Gaza, les implications humanitaires qui en découlent, ainsi que l’intensification de la diplomatie régionale et internationale. La couverture médiatique converge autour des opérations de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, des tentatives de médiation menées notamment par le Qatar et l’Égypte, et des réactions internationales critiques face à la stratégie israélienne de déplacement des populations palestiniennes.

Intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza

Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se sont intensifiés, causant la mort de plusieurs dizaines de civils palestiniens en une seule journée. Selon Al 3arabi Al Jadid daté du 7 mai 2025, plus de 30 personnes ont été tuées, dont 17 dans une école transformée en refuge à Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza. Ces attaques sont décrites par le journal comme une tentative de transformer certaines zones, notamment Rafah, en centres de regroupement sous contrôle israélien. Le plan consisterait à établir un « ghetto » pour les déplacés internes, en y centralisant l’aide humanitaire sous supervision sécuritaire de l’armée israélienne.

Le même média souligne que ce déplacement forcé s’apparente à une stratégie d’épuration progressive visant à vider certaines zones du nord de Gaza de leur population. Ce constat est confirmé par Al Quds, qui rapporte que des responsables israéliens, à l’instar du ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont évoqué publiquement l’objectif de « destruction totale » du territoire de Gaza et le déplacement de ses habitants vers l’étranger.

Réactions internationales et diplomatiques

Cette politique a suscité une réaction de rejet international, selon Al Sharq Al Awsat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que le ministre des Affaires étrangères français, ont dénoncé les violations du droit international humanitaire par Israël. La Chine s’est également dite préoccupée par le sort des civils et par la transformation de l’aide humanitaire en instrument de pression.

Par ailleurs, une proposition de trêve longue a été transmise par les États-Unis à l’Égypte, visant à établir des corridors humanitaires et à négocier la libération de prisonniers, selon Al 3arabi Al Jadid. Le Qatar a confirmé que les négociations restaient en cours malgré l’absence de progrès concrets.

Donald Trump au centre du jeu régional

La visite annoncée du président américain Donald Trump au Moyen-Orient entre le 13 et le 16 mai est perçue comme un facteur stratégique dans le déploiement de ces opérations et négociations. Nahar souligne que Trump a promis un « grand discours » durant sa tournée, tout en affirmant que les attaques des Houthis contre Israël allaient cesser, et que « tous les otages israéliens devaient être libérés ».

Selon les informations relayées par Al Sharq Al Awsat, des contacts intensifs sont en cours entre Washington, Doha, Le Caire et Tel-Aviv pour orchestrer une forme de cessez-le-feu à Gaza avant ou pendant la visite de Trump. Cette médiation s’accompagne d’une offensive diplomatique américaine pour contenir l’extension du conflit aux autres zones, en particulier au Yémen, où les Houthis continuent de lancer des missiles en direction d’Israël.

Gaza comme théâtre d’un conflit régional élargi

La situation à Gaza est ainsi perçue comme le pivot d’un affrontement régional plus large, impliquant l’Iran, les Houthis, les États-Unis et Israël. Selon Nahar, le gouvernement israélien tient Téhéran pour directement responsable des attaques menées par les Houthis et menace de représailles si ces attaques persistent. Le quotidien libanais indique également que Netanyahu coordonne ses actions à Gaza avec une stratégie d’endiguement de l’influence iranienne dans la région.

Politique locale : tensions sécuritaires, processus électoraux et réouverture diplomatique

La scène politique libanaise au 7 mai 2025 est marquée par une combinaison de facteurs électoraux, sécuritaires et diplomatiques, dans un contexte régional tendu mais où le Liban tente de maintenir une relative stabilité institutionnelle. La presse du jour met en lumière les efforts du gouvernement de Nawaf Salam pour sécuriser le territoire et poursuivre l’ouverture vers le monde arabe, tout en gérant les conséquences de l’engagement régional de certains groupes armés opérant depuis le Liban.

Maintien du processus électoral malgré les tensions régionales

Le Liban poursuit ses élections municipales et les scrutins des conseils de mokhtars. Nahar du 7 mai 2025 précise que la seconde phase se prépare dans les régions du nord, notamment à Tripoli, Zgharta, la Koura et le Batroun, où les tensions politiques sont fortes entre partis chrétiens comme le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et le courant des Marada. Ces joutes locales sont suivies de près car elles dessinent les rapports de force politiques à venir. Le scrutin revêt aussi un caractère test pour le gouvernement formé sous le mandat de Joseph Aoun, dont les actions sont pour l’instant perçues comme stabilisatrices.

Al Quds signale en parallèle que ces élections sont vues comme un indicateur important de l’équilibre confessionnel, en particulier dans la composition du conseil municipal de Tripoli, où l’absence de représentants alaouites ou chrétiens dans le conseil actuel suscite des critiques.

Pressions sécuritaires et dossier des roquettes tirées depuis le Sud

Sur le plan sécuritaire, la coordination entre le gouvernement libanais et le mouvement Hamas a été à l’ordre du jour. Selon Al 3arabi Al Jadid, des négociations ont eu lieu pour la remise de plusieurs individus soupçonnés d’avoir lancé des roquettes vers Israël depuis le sud du Liban fin mars. Si trois personnes ont été remises aux autorités militaires, la presse note que le dernier suspect n’avait pas encore été livré à la date du 6 mai, ce qui a entraîné un allongement des négociations entre les services de renseignement de l’armée et les représentants du Hamas.

Dans le même sens, Nahar rappelle que la remise de suspects palestiniens à l’armée a été effectuée « sous recommandation du Conseil supérieur de défense » et en exécution des directives du gouvernement. L’enquête se poursuit sous la supervision du parquet compétent. Cette gestion concertée vise à éviter que le Liban soit entraîné dans l’engrenage des représailles israéliennes, alors que des raids ont déjà ciblé des installations présumées du Hezbollah dans le sud du pays.

Réouverture diplomatique et retour des touristes du Golfe

Un axe fort de l’action gouvernementale actuelle est l’effort de réintégration du Liban dans le circuit diplomatique et économique du monde arabe. Le 7 mai marque officiellement la levée du bannissement des voyages émiratis vers le Liban. Trois avions en provenance des Émirats sont arrivés à l’aéroport international de Beyrouth dans le cadre de cette décision prise par le président Mohammed ben Zayed.

Parallèlement, le Premier ministre Nawaf Salam a reçu une délégation d’ambassadeurs arabes, notamment ceux du Golfe, pour discuter des mesures de sécurité mises en place à l’approche de l’été touristique. Selon les propos rapportés par Nahar, Salam a assuré que les autorités libanaises avaient renforcé la sécurité autour de l’aéroport et des axes menant aux zones touristiques afin d’encourager le retour des visiteurs du Golfe.

Appuis régionaux et diplomatie économique

Sur le front diplomatique régional, le Liban a également reçu des assurances de soutien de l’Irak. Al Quds rapporte que les ministres libanais des Finances et de l’Énergie ont conclu une visite à Bagdad par une réunion avec le président irakien Abdel Latif Rachid, qui a renouvelé l’engagement de son pays à soutenir la stabilité économique du Liban et à poursuivre les livraisons d’énergie.

Enfin, une invitation officielle a été transmise au président Joseph Aoun par les autorités qataries et françaises pour assister à deux sommets à Doha et à Nice dans les semaines à venir. Ces invitations témoignent de l’intérêt renouvelé de plusieurs capitales pour replacer le Liban dans les circuits diplomatiques régionaux et euro-méditerranéens.

Diplomatie : renforcement des relations bilatérales et repositionnement régional du Liban

Les journaux du 7 mai 2025 témoignent d’un regain d’activisme diplomatique du Liban à travers une série d’échanges bilatéraux stratégiques, des visites de haut niveau et des projets de participation à des forums internationaux. Ces dynamiques illustrent une volonté politique affirmée de repositionner le Liban sur la scène régionale et méditerranéenne, après des années d’isolement relatif et de crises institutionnelles.

Deux invitations présidentielles majeures : Doha et Nice

Le président de la République Joseph Aoun a reçu officiellement deux invitations diplomatiques de haut niveau. La première, remise par le nouvel ambassadeur de France Hervé Magro, émane du président Emmanuel Macron pour participer à une conférence euro-méditerranéenne sur la connectivité énergétique, numérique et logistique à Nice le 9 juin. Cette rencontre vise à renforcer l’intégration entre les pays du pourtour méditerranéen.

La seconde invitation, transmise par l’ambassadeur du Qatar au Liban, concerne la participation à la deuxième édition du Sommet mondial pour le développement social, prévue du 4 au 6 novembre à Doha. Ce forum, organisé sous l’égide des Nations Unies, ambitionne de relancer les objectifs de Copenhague de 1995 en matière de cohésion sociale et de solidarité internationale.

Coordination régionale avec les pays du Golfe

Sur le plan bilatéral, la reprise des vols directs entre les Émirats arabes unis et Beyrouth marque un tournant significatif. Trois avions ont atterri le 7 mai à l’aéroport international de Beyrouth, concrétisant la levée du moratoire sur les voyages vers le Liban, décidé par Abou Dhabi. Le Premier ministre Nawaf Salam a tenu une réunion avec les ambassadeurs du Conseil de coopération du Golfe pour détailler les dispositifs de sécurité mis en place afin de garantir la sécurité des ressortissants du Golfe pendant la saison estivale.

Ce retour diplomatique et touristique est perçu comme un signal de réouverture et de confiance envers les autorités libanaises. Salam a souligné lors de ces échanges que « la coopération sécuritaire et l’accueil des délégations du Golfe sont des piliers du retour de la normalisation des relations interarabes ».

Renforcement du partenariat libano-irakien

Un axe structurant de la diplomatie économique est mis en œuvre à travers les liens croissants entre Beyrouth et Bagdad. Les ministres libanais des Finances et de l’Énergie ont achevé une visite officielle en Irak par une rencontre avec le président Abdel Latif Rachid. Celui-ci a confirmé l’engagement de l’Irak à maintenir ses aides énergétiques au Liban et à poursuivre l’élargissement du partenariat commercial et industriel.

Au-delà de la coopération bilatérale, Bagdad espère une « participation active du Liban » au prochain sommet de la Ligue arabe, qu’il accueillera. Le président irakien a plaidé pour une implication libanaise dans les dynamiques d’intégration régionale, avec un accent sur la souveraineté, la stabilité et le développement solidaire des États arabes.

Appuis européens et soutien onusien

La France, en plus de son invitation à Nice, maintient une relation stratégique avec le Liban. En mars, un appel tripartite entre Emmanuel Macron, Joseph Aoun et le président syrien de transition Ahmed Shar’ a permis de poser les bases d’un dialogue euro-arabo-syrien sur les migrations, les frontières et la lutte contre le terrorisme. Cette implication française vise à repositionner le Liban dans une architecture régionale pacifiée et fonctionnelle.

Dans le même esprit, la représentante spéciale de l’ONU au Liban, Janine Hennis-Plasschaert, a entrepris une visite diplomatique en Arabie Saoudite afin de discuter des mécanismes de soutien à l’État libanais. Ces consultations ont porté sur les moyens d’appliquer plus efficacement la résolution 1701 du Conseil de sécurité, visant à consolider l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais.

Politique internationale : escalade des conflits et repositionnements stratégiques

Le panorama international du 7 mai 2025, tel que relaté par Al 3arabi Al JadidAl QudsAl Sharq Al Awsat et Nahar, est dominé par l’intensification simultanée de plusieurs crises géopolitiques majeures. Le conflit à Gaza continue de provoquer une onde de choc régionale et diplomatique, tandis que les tensions au Soudan, en Ukraine, au Yémen et en mer Rouge illustrent une instabilité étendue. Les grands acteurs mondiaux, comme les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Iran, apparaissent de plus en plus engagés dans ces dynamiques conflictuelles, renforçant l’impression d’un ordre international fragmenté.

La crise au Soudan : rupture diplomatique et guerre par procuration

Le 7 mai, le gouvernement soudanais a annoncé officiellement la rupture de ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis. Cette décision découle d’accusations directes portées contre Abou Dhabi, accusée de soutenir militairement les Forces de soutien rapide (FSR) à travers des livraisons de drones et de munitions, qui ont visé la ville de Port-Soudan, capitale administrative temporaire du pays. Ces frappes ont endommagé des infrastructures critiques comme l’aéroport, le port maritime et des centrales électriques.

Le président du Conseil de souveraineté, Abdel Fattah al-Burhan, a qualifié cette attaque de « tentative d’asphyxie du Soudan libre » et a promis que « l’heure du châtiment sonnera pour ceux qui ont attaqué notre peuple ». Ce conflit, largement ignoré par les grandes puissances, devient un point névralgique des tensions entre blocs régionaux, notamment entre les axes turco-qatari et émirato-égyptien.

Le dossier nucléaire iranien : diplomatie tendue à Oman

La relance des pourparlers américano-iraniens sur le nucléaire reste un autre dossier central. Selon Al Sharq Al Awsat, la quatrième session de négociation, initialement prévue à Rome, a été déplacée à Mascate en raison de contraintes logistiques et se tiendra entre le 11 et le 13 mai. Le représentant spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a souligné que Washington espérait parvenir à un accord « diplomatique et durable ».

La Russie, par la voix de Vladimir Poutine, a exprimé son soutien à un « accord juste » entre les deux parties, tandis que la Chine maintient une position d’équilibre, insistant sur le droit de l’Iran à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

Ukraine : frappes de drones sur les aéroports russes

La guerre en Ukraine connaît également un regain de tension. Al 3arabi Al Jadid rapporte que plusieurs drones ukrainiens ont frappé des aéroports civils et militaires dans les environs de Moscou, entraînant la suspension temporaire des vols et la mise en alerte des systèmes de défense aérienne russe. Ces frappes ont été coordonnées à l’approche du « Jour de la victoire » célébré en Russie, ce qui leur confère une forte charge symbolique.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a réagi en déclarant que « les intérêts nationaux russes priment sur toute autre considération », y compris les perturbations économiques ou diplomatiques que ces attaques pourraient engendrer.

Escalade israélienne au Yémen et implication des Houthis

Dans une offensive militaire surprise, Israël a lancé plusieurs frappes aériennes sur l’aéroport de Sanaa ainsi que sur des installations industrielles et énergétiques à proximité, en réponse à une attaque balistique revendiquée par les Houthis. Ces frappes ont causé des destructions majeures et visent, selon Nahar, à freiner l’influence iranienne croissante via ses alliés régionaux comme les Houthis.

Donald Trump, qui doit entamer une tournée au Moyen-Orient dans quelques jours, a affirmé que les Houthis « avaient capitulé » et que les attaques allaient cesser. Cependant, Al Quds rapporte que les responsables houthis ont démenti ces propos, affirmant qu’aucune trêve n’avait été signée.

Turquie et Syrie : tensions frontalières et recomposition stratégique

Dans le nord de la Syrie, des tensions entre les forces turques et les milices kurdes soutenues indirectement par les États-Unis demeurent vives. Al 3arabi Al Jadid souligne que la Turquie refuse toute forme d’autonomie kurde et envisage une opération militaire si une entité kurde devait voir le jour à sa frontière. Cette situation se complexifie avec la présence persistante de l’Iran et de la Russie dans le théâtre syrien, renforçant les rivalités géopolitiques multiples.

Économie : stabilité précaire, partenariats énergétiques et crise de confiance bancaire

Au 7 mai 2025, les publications libanaises abordent l’économie sous l’angle de la stabilisation institutionnelle, des efforts diplomatiques pour renforcer les approvisionnements énergétiques, mais aussi sous celui plus critique de la crise persistante de confiance entre les citoyens et les institutions financières. Cette ambivalence reflète l’état encore fragile d’un pays en quête de relance structurelle.

Vers une normalisation touristique et des échanges avec le Golfe

Le secteur touristique, pilier traditionnel de l’économie libanaise, bénéficie d’une dynamique de reprise portée par le rétablissement des liens avec les pays du Golfe. Trois vols en provenance des Émirats ont atterri à Beyrouth le 7 mai, concrétisant la levée officielle du bannissement émirati. Nahar rapporte que le Premier ministre Nawaf Salam a tenu une réunion ministérielle avec les ambassadeurs des pays du Golfe, durant laquelle les autorités ont réaffirmé leur engagement à sécuriser les zones touristiques pour la saison estivale.

Les ministres du Tourisme et de l’Intérieur ont également présenté un plan opérationnel intégrant la modernisation des points de contrôle à l’aéroport, le déploiement de patrouilles de sécurité et des campagnes de communication ciblées. Cette réouverture pourrait entraîner une hausse significative des revenus en devises et redynamiser les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration.

Renforcement des partenariats énergétiques avec l’Irak

Sur le plan énergétique, la coopération avec l’Irak prend une tournure stratégique. Une délégation composée du ministre des Finances Yassine Jaber et du ministre de l’Énergie Joe Saddi a achevé une visite officielle à Bagdad. Selon Al Quds, cette mission a abouti à la confirmation par le président irakien Abdel Latif Rachid de la poursuite des livraisons de pétrole et d’électricité à prix préférentiel.

L’objectif de cette coopération est de sécuriser une part stable des besoins énergétiques du Liban durant l’été et de réduire sa dépendance aux importations de fuel sur le marché international. Les responsables irakiens ont également évoqué des projets conjoints dans le domaine de la pétrochimie et de l’énergie solaire, dans le cadre d’un accord de partenariat pluriannuel.

Crise de confiance persistante dans le secteur bancaire

En contraste avec ces efforts de relance, le secteur bancaire reste englué dans une crise profonde de légitimité. Al 3arabi Al Jadid consacre un article aux stratégies de communication agressives menées par les banques libanaises pour « blanchir leur image » depuis le début de la crise en 2019. Le journal évoque des campagnes de presse financées à coups de millions de livres libanaises pour tenter de rétablir la confiance auprès du public.

Or, ces tentatives sont largement perçues comme contre-productives. Des ONG locales et des médias indépendants, comme Megaphone ou Daraj, accusent les banques de manipuler l’opinion publique tout en continuant à refuser l’accès libre aux dépôts gelés. Une plainte judiciaire aurait été déposée, selon ces sources, pour « atteinte à la sécurité financière de l’État » et « coordination illicite pour inciter à la vente de titres de dette publique ».

Résilience institutionnelle et perception des investisseurs

Malgré cette instabilité, les signaux politiques d’apaisement semblent porter leurs fruits. Nahar souligne que le mandat de Joseph Aoun et la composition du gouvernement Nawaf Salam sont jugés globalement rassurants par certains bailleurs internationaux, même si aucun chiffre macroéconomique significatif (croissance, déficit, inflation) n’a été publié dans la presse du jour.

Enfin, le soutien réitéré des Nations Unies, qui poursuit des consultations sur l’aide à la réforme économique, est interprété comme une incitation à poursuivre l’assainissement des finances publiques. L’ONU insiste notamment sur l’urgence de relancer les négociations avec le FMI, au point mort depuis près d’un an.

Société : liberté d’expression en débat et mobilisation culturelle face aux menaces

Au 7 mai 2025, les journaux libanais relayent plusieurs signaux inquiétants concernant l’espace civique et la liberté d’expression, notamment à travers la mobilisation d’intellectuels, d’artistes et d’organisations non gouvernementales face à la recrudescence de discours hostiles, de menaces et de tentatives de censure. Ces dynamiques s’inscrivent dans un contexte de grande sensibilité sociale, où la mémoire collective, les droits fondamentaux et l’identité culturelle sont régulièrement mis à l’épreuve.

Mobilisation des artistes et défense des libertés culturelles

Un collectif de 51 institutions culturelles et artistiques au Liban a tiré la sonnette d’alarme en dénonçant les campagnes de diffamation, de harcèlement et de menaces qui visent les créateurs et professionnels du secteur culturel. Dans une conférence de presse tenue à Beyrouth, relayée par Al Quds, les participants ont exprimé leur préoccupation face à la multiplication des appels à la censure, notamment après l’attaque médiatique contre la comédienne Hanan El Hajj Ali, accusée de blasphème à la suite de l’un de ses spectacles.

Les signataires du communiqué ont appelé à la mise en place de mécanismes juridiques de protection, insistant sur la nécessité de garantir constitutionnellement la liberté d’expression artistique. Ils ont également plaidé pour l’abolition des lois de censure antérieures à 1990 et pour la création d’un « numéro d’urgence culturelle » permettant de signaler toute forme de persécution artistique.

Journée de la liberté de la presse : hommage et alerte

La date du 6 mai, traditionnellement consacrée à la mémoire des journalistes tués au Liban, a été marquée cette année par une déclaration du ministre de l’Information, Paul Morcos, qui a salué les journalistes comme des « témoins de la vérité ». Dans une entrevue accordée à Al Quds, il a précisé qu’un projet de loi visant à dépénaliser les délits de presse était en préparation. Ce texte inclurait la suppression des poursuites pénales à l’encontre des journalistes, et leur remplacement par des procédures devant une instance de régulation indépendante composée d’universitaires, de professionnels des médias et de membres de la société civile.

La France, à travers son ambassade au Liban, a également rendu hommage aux journalistes tués et a réaffirmé son attachement à la liberté de l’information dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Réseaux alternatifs et contre-pouvoirs médiatiques

Al 3arabi Al Jadid décrit une scène médiatique libanaise en pleine effervescence, mais aussi marquée par des lignes de fracture croissantes. Des médias alternatifs comme MegaphoneRaseef22 ou Daraj sont en première ligne dans la critique des dérives institutionnelles et financières. Ils sont régulièrement ciblés par des campagnes d’intimidation et de disqualification orchestrées par certains groupes politiques ou bancaires, dans le sillage de la crise financière entamée en 2019.

Ce climat tendu a suscité la réaction de plusieurs ONG internationales, dont Human Rights Watch, Amnesty International, Samir Kassir Foundation, et Maharat, qui ont publié une déclaration commune appelant à la protection des journalistes, à la transparence du financement médiatique et à la préservation de la pluralité de la presse libanaise.

Culture : création sous pression et résilience artistique au Liban

L’actualité culturelle au Liban en date du 7 mai 2025 illustre la vitalité persistante de la scène artistique malgré un climat marqué par la censure, les menaces et la fragilité des infrastructures. Entre concerts régionaux, participation à des événements internationaux et luttes pour la liberté d’expression, les artistes libanais s’affirment comme les garants d’un espace critique et créatif, en dépit des risques croissants.

Mobilisation culturelle et réponse aux menaces

Une initiative collective portée par 51 institutions culturelles a été lancée à Beyrouth, dénonçant les intimidations croissantes contre les artistes. Cette mobilisation intervient après des menaces ciblées contre la comédienne Hanan El Hajj Ali, accusée de blasphème suite à une captation vidéo partagée sur les réseaux sociaux lors d’un spectacle présenté à Saïda. Selon Al Quds, le mouvement demande l’abolition du système de censure hérité du mandat et la création d’un cadre légal spécifique pour la protection des œuvres et de leurs auteurs.

Des organisations comme la Fondation Samir Kassir, Maharat, ou encore Megaphone, se sont également exprimées publiquement pour soutenir cette revendication de garanties institutionnelles. Leurs représentants mettent en garde contre une dérive autoritaire masquée sous couvert de respect des sensibilités religieuses.

Vie musicale et initiatives éducatives locales

Le même jour, Al Quds met en lumière un concert organisé à Halba par le « Bayt al-Musiqa » dirigé par le docteur Hayaf Yassine. L’événement, qui a mobilisé une trentaine d’élèves musiciens, avait pour but de créer une synergie pédagogique et communautaire à travers la performance musicale en public. Le directeur a insisté sur l’importance de ces rendez-vous dans la formation des jeunes artistes, souvent coupés des réseaux professionnels par manque d’accès aux ressources culturelles.

Cette dynamique locale se double d’une participation internationale croissante. Ainsi, le pavillon libanais à la Biennale de Venise s’apprête à accueillir une exposition intitulée « Ma maison est ta maison », organisée en partenariat avec les « Museums of Future Arts » et centrée sur la thématique de l’hospitalité et de l’espace urbain partagé. Ce projet est soutenu par la Qatar Museums Authority et accueille également des artistes originaires d’Afrique et d’Asie.

Liban, espace de réflexion et d’édition transnationale

Une autre initiative originale est rapportée par Al 3arabi Al Jadid : l’Académie de l’écriture pour les droits humains, un projet éditorial initié par la municipalité de Tripoli en coopération avec des auteurs de plusieurs pays arabes. Neuf écrivains et écrivaines y travaillent sur des formes littéraires engagées, explorant le rôle de la narration dans la transformation sociale. Un premier manifeste, intitulé « Écriture de la résistance », a été publié à l’occasion du salon du livre de Beyrouth et sera diffusé au Caire et à Tunis au cours de l’année.

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