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Intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza

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Depuis plusieurs jours, la bande de Gaza subit un nouveau pic de violence d’une intensité rarement atteinte depuis le début du conflit. Les frappes israéliennes, concentrées sur plusieurs quartiers densément peuplés, ont fait des dizaines de victimes civiles en quelques heures. Ce nouvel épisode marque une escalade militaire mais aussi stratégique dans la conduite de la guerre.

Une journée noire à Al-Bureij

Dans le camp d’Al-Bureij, situé au centre de la bande de Gaza, les bombardements ont ciblé une école transformée en refuge. Dix-sept personnes y ont trouvé la mort, dont plusieurs enfants. Les secouristes locaux, épaulés par des volontaires, ont décrit une scène d’effondrement total : murs éventrés, corps ensevelis sous les décombres, cris et confusion dans une cour devenue champ de ruines.

Cette attaque est survenue peu après des frappes similaires sur Rafah, au sud, où plusieurs quartiers résidentiels ont été touchés. Les bombardements ont également visé les zones de Khan Younès et de Zeitoun, accentuant la pression sur des populations déjà déplacées ou fragilisées par des semaines de blocus humanitaire.

Rafah, nouvel épicentre d’un plan de réorganisation forcée

Les autorités israéliennes ont émis une série de directives désignant certaines zones de Rafah comme zones de “regroupement humanitaire”, une expression qui masque selon de nombreux observateurs un projet de centralisation des déplacés dans un périmètre restreint et sous contrôle militaire. Les convois humanitaires autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza sont également redirigés vers ces zones, ce qui alimente la crainte d’une transformation progressive de ces espaces en enclaves fermées.

Cette réorganisation s’accompagne de coupures de routes, de restrictions sur les déplacements internes et de confiscations de biens dans certaines localités du nord. Les témoignages de familles contraintes de quitter leurs habitations à Jabalia, Beit Hanoun ou Al-Shuja’iyya abondent. La pression exercée pour pousser les habitants à rejoindre Rafah, devenue le dernier bastion civil structuré, suggère une volonté politique de remodeler la géographie humaine du territoire.

Une volonté politique affichée de déplacement forcé

Les récentes déclarations du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, jettent une lumière crue sur les objectifs assumés du gouvernement. Lors d’une allocution prononcée devant une commission parlementaire, il a affirmé que “les habitants finiront par quitter Gaza d’eux-mêmes, une fois qu’ils comprendront que plus rien n’est vivable dans ce territoire.” Il a ajouté que l’État hébreu “n’a aucun intérêt à maintenir une densité démographique hostile à quelques kilomètres de ses centres stratégiques”.

Ces propos, tenus dans un contexte de bombardements intenses et de destruction systématique des infrastructures, suggèrent une stratégie de déplacement volontaire contraint, une formule qui revient à provoquer une fuite massive en rendant la survie localement impossible. Les analystes y voient une tentative de redéfinir la démographie du conflit, en substituant la pression militaire à une opération formelle d’expulsion.

Ce type de discours renforce la thèse selon laquelle la politique israélienne actuelle ne se limite pas à une campagne contre des groupes armés, mais s’inscrit dans une perspective plus large : le remodelage territorial et humain de la bande de Gaza.

Une stratégie assumée de destruction totale

Les déclarations de plusieurs responsables militaires et politiques israéliens convergent vers une rhétorique de “destruction totale”. Cette orientation repose sur une combinaison de moyens : destructions massives d’infrastructures, bombardements ciblés de bâtiments civils identifiés comme lieux de regroupement, pressions psychologiques et campagnes de tracts largués par avion.

Un ministre du gouvernement a même déclaré que “les habitants finiront par partir d’eux-mêmes vers d’autres pays s’ils réalisent qu’aucun retour à la normale n’est possible.” Cette phrase est analysée comme un aveu clair de volonté de déplacement forcé des populations, en rupture avec le droit international humanitaire.

Une tournée présidentielle américaine sous haute tension

Dans ce contexte explosif, la prochaine tournée du président américain Donald Trump dans la région — prévue entre le 13 et le 16 mai — suscite de vives réactions. Il doit visiter successivement l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, avec en ligne de mire des discussions sur Gaza et sur la stabilité régionale.

Trump a déjà laissé entendre, dans une déclaration relayée par ses conseillers, qu’il souhaitait “clore le dossier de Gaza” par une approche de démilitarisation complète et de “réinstallation des populations dans des pays tiers”. Cette orientation semble faire écho aux options envisagées en Israël et notamment à celles évoquées par Bezalel Smotrich.

Cette convergence rhétorique inquiète les chancelleries européennes et arabes, d’autant plus que les discussions bilatérales prévues entre Washington et Tel-Aviv incluraient des aspects non rendus publics du plan dit de “stabilisation régionale”. Ce flou renforce la perception d’un processus en cours visant à normaliser le vide humain à Gaza comme issue politique viable.

Crise humanitaire et impasse diplomatique

Sur le terrain, les structures hospitalières sont débordées. Les hôpitaux de Gaza City, de Deir al-Balah et de Rafah opèrent bien au-delà de leurs capacités. Les patients sont installés à même le sol, et les coupures d’électricité compliquent l’usage du matériel de soins intensifs. Les ambulances, elles aussi ciblées à plusieurs reprises, peinent à circuler dans des rues jonchées de gravats et bloquées par les ruines.

Malgré les appels pressants de plusieurs organisations humanitaires à l’ouverture de corridors sécurisés, aucune trêve ne semble en vue. Les tentatives de médiation portées par l’Égypte et le Qatar n’ont pas encore débouché sur des engagements concrets de désescalade. Le silence diplomatique des grandes puissances contraste avec la gravité de la situation sur le terrain.

Une population sous pression extrême

À Gaza, la population vit désormais dans l’incertitude la plus totale. Les pénuries alimentaires se multiplient. Les boulangeries ferment faute de farine, les stations d’eau potable sont à l’arrêt, et les prix des produits de base explosent sur les marchés de fortune improvisés. La peur est omniprésente. À chaque bombardement, les familles se rassemblent autour d’un sac d’effets essentiels, prêtes à fuir à tout moment.

Les enfants, traumatisés par des semaines de violence continue, présentent des symptômes croissants de stress post-traumatique. Les psychologues, eux aussi débordés, alertent sur le risque d’une génération entière exposée à une insécurité constante, sans accès à l’école, aux soins ni à une vie familiale stable.

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