La vie n’est plus ce qu’elle était.

La distance nous rend étrangers. L’anxiété mène tant de nos conduites. Les expressions masquées culbutent les élans. Les besoins du contact sensitif sont décalés. Le non verbal a perdu ses supports visuels. La chaise vide est devenue un écho intime de la mémoire affective .

Là où les scènes insolites du passé sont réanimées par des faces à faces dégagés et des touches spontanés. Alors que le quotidien de la planète reste viscé aux règles de distanciations, aux débats sur la qualité et sur la validité des multiples vaccins face à la pandémie du COVID-19 et à ses variantes, le corps humain attend bon gré malgré dans son coin d’être sauvé.

Aujourd’hui, le ciel rayonne d’un bleu d’azur exceptionnel. Néanmoins, on se sent étrangement au chaud malgré le froid d’hiver quand tout d’un coup, les bruits de la perforeuse s’estompent, le brouhaha de la foule se dissipe, le geste de l’artisan tremble, la signature du contrat s’arrête et les pas de la population mondiale ralentissent.

Les regards se centrent sur les écrans géants des places publiques. La catastrophique nouvelle va tout bousculer. “Des millions de météorites vont s’abattre sur nous. Aucun lieu pour fuir, ni se protéger, il reste à chacun de transformer ses derniers instants.” Voici les derniers mots d’un commentateur. Les autres ont préféré ne rien perdre des moments qui leurs restent.

La course prévaut maintenant vers la main tendue au lieu des attentes, vers la dynamique des cœurs au-delà des formes afin de pardonner ceux qu’on a fait longtemps souffrir à cause de savoirs figés. La dernière heure installe la grisaille. Il ne reste plus qu’à prendre à bras ouverts la réconciliation, la chaleur humaine, la sérénité de la reconnaissance et la paix entre les ennemis d’hier.

Va t-on enfin saisir le sens de chercher intensément la paix avant de recomposer le jardin d’Adam et Eve ?
Faudra t-il ce dernier souffle d’humanité pour l’aimer après avoir cherché obstinément la querelle des mots, la préservation des matières, la culture des choses à venir et l’assassinat d’un présent simplement vécu?!

Joe Acoury

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