Quelle est la place d’une bonne nouvelle dans notre quotidien ?

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“Il nous faut dorénavant une éducation personnelle,
et non pas une attitude morale inculquée.”
Max Stiner
(Le faux principe de notre éducation)


Je ne sais pas si vous vous êtes jamais posé la question de savoir quelle est la part des bonnes nouvelles que vous recevez ou dont vous êtes la cause dans votre quotidien.

Si nous faisons abstraction des considérations marketing ou de promotions commerciales, il serait intéressant de faire cet inventaire quotidien du taux et du nombre des bonnes nouvelles dans une seule journée.

Les réseaux sociaux n’échappent pas à cette règle ! Combien de fois auriez-vous réagi lors de la lecture d’une bonne nouvelle vs les nouvelles qui vous causent des poussées d’adrénaline !

Vous répondriez pour la première par des mots de circonstances, qui par la suite serait une chose du passé. Par contre celles qui vous causent des poussées d’adrénaline sont, avouons-le, perverses, séductrices, aguichantes, on se laisse entrainer par la première réaction de quelqu’un, on y joint la nôtre, puis c’est l’enchainement des réactions de masses qui en fait une diatribe non plus sur la victime mais sur le premier destinataire silencieux : complot mondial, la capitalisme, le terrorisme, les ci et les ça, bref tout sauf la victime. Le but ultime de cet effet d’entrainement est finalement atteint. Que dire ensuite que le reste de la journée sera ponctuée par des soubresauts de cette même énergie négative qui pourrait se déverser sur les collègues, éventuellement sur l’employeur. Si la nouvelle est « scoopement hot », alors c’est le clou de la journée. Qu’en est-il de la bonne nouvelle ? Ben ! Laquelle ? On l’a déjà oubliée !

Dans ce monde atteint d’immobilisme face à la détresse humaine, il semble que parler d’humanisme soit devenu un sujet trivial, empreint d’une dose non-négligeable d’infantilisme condescendante envers les vrais problèmes des personnes. Ces personnes qui ne cessent de souffrir dans leurs propres biens, leurs qualité de vie sans oublier leurs vies. Nous sombrons dans un mode de « trivialisation » de tout ce qui n’est pas tranché : noir ou blanc ! On parle de justice sans en connaitre les rudiments les plus élémentaires, on parle de démocratie alors que l’autocratie se profile aux horizons de notre histoire, on prône les bienfaits de ladite liberté en y ajoutant des contraintes toujours plus coercitives. Nous vivons en pleine contradiction de ce que pourquoi nous avons, un jour, décidé d’adhérer pour le bien collectif.

Mon discours n’est ni philosophique, ni conceptuel, il fait fi de la rhétorique stérile qui ne sert qu’à épousseter certaines surfaces pour rafraichir les couleurs déjà ternies.

S’il est question d’un simple exemple concret et tangible, lorsque nous parlons de météo on se plaint du froid, de la chaleur, du manque de chaleur, du trop de soleil, du manque de soleil… Cela frise le délire artificiel que l’on se crée pour si peu alors que l’essentiel reste bien évident.

Chaque fois que nous hurlons notre mécontentement sur quelque choses, l’on remarquera si l’on se donne la peine de prendre un certain recul, que l’on ne fait qu’entretenir ces choses qui ne parlent que de négatif.

Lorsque j’étais gestionnaire de projets, j’aimais rencontrer mon équipe de travail et créer sciemment ce vacuum de directives, juste pour observer mes équipiers quant à leurs réactions. Alors que tout le monde s’attendait à une présentation détaillée et complexe, j’affichais une page blanche avec pour seul contenu le titre du projet ! Après deux ou trois idées lancées, je laissais parler les gens qui devaient exprimer leurs idées pour mener à bien un tel projet.

Comme dirait Mr. Spock « fascinating ! ». Les gens sont fascinants ! Deux groupes se définissaient presque instantanément : les pro-négations et les autres. Les premiers commençaient toujours une phrase par son antithèse, je me disais « mais voyons donc, vous êtes déjà rendus aux cas problèmes ? » Dire que le projet allait réussir, avait toujours les pro « oui mais si… »

En transposant ceci dans notre quotidien, se plaindre de tout et dire que plus rien ne fonctionne est tel un réflexe irréfléchi ! Mais alors on fait quoi ?

On dit que le rire améliore la qualité de vie et la santé des personnes, mais peut-on rire lorsque notre communication use continuellement de la forme négative ? J’imagine mal quelqu’un qui se plaindrait que plus rien ne va bien en riant aux éclats, et vous ?

À la prochaine !

Michel J.B. – © 2016

Michel J. Boustani
Michel J Boustani, spécialiste en gestion du savoir et des connaissances. Animateur de communautés et réseaux du savoir, blogueur et promoteur de la culture citoyenne. Michel a travaillé durant 25 ans dans le domaine de l'éducation traditionnelle, la formation professionnelle et le développement de programmes d'éducation virtuelle. Vit depuis 25 ans au Canada (Montréal) - Originaire du Liban (Chouf)

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