Bachar El-Assad, condamné à vivre et à mourir de mains familières

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Si la situation syrienne perdure aussi longtemps, et au prix de nombreuses vies, c’est principalement parce que les acteurs premiers, officiels et officieux prenant part au conflit souhaitent que la situation se durcisse. Les enjeux économiques sont primordiaux, on apprend ainsi – entre autres – une ambition gazière au Qatar, se voulant challenger, disputant sur le marché européen le monopole à la Grande Russie. Dans cette ruée de caractère à l’énergie, Bachar apparaît douanier intransigeant et incontournable, pouvant être généreux, si vous arrivez à le faire asseoir de votre côté de la table ; mais une invitation à dîner en Russie acceptée et honorée un soir, ne peut plus, à jamais, être refusée.

À pareille résistance, c’est méconnaître en retour la puissante insistance occidentale, car une situation déchaînant  les violences à Damas fait bien les affaires onusiennes, isolant lentement mais sûrement Moscou, mise chaque jour davantage en porte-à-faux vis-à-vis des valeurs universelles des droits de l’Homme et de jure dans le concert des Nations. Quand bien même dramatique et pareille situation perdurait de longs mois encore ; aux portes de l’Iran, de la Russie et de la Chine le péril aura été intronisé, fragilisant les frontières et ouvrant un champ extraordinaire de confrontations pour l’accaparation des pouvoirs. La nature a horreur du vide et bien le vide et le désordre auront été enracinés.

Le règne despotique, – quarante ans – des Assad en Syrie, condamne le jeune Lion à mourir ; car durant toutes ces années, l’autorité politique a été exercée avec une violence inouïe. Les Alouites ont fait longtemps l’égarement de considérer leur puissance suffisante à elle-même, attend à l’exercice par la peur, la violence et la sauvagerie, un retournement atroce – les Alaouites le savent, leur histoire aura une alternance tragique. Bachar ne peut plus s’échapper, quand bien même il puisse être tenté de le faire, nombreuses sont les mains familières qui l’ont fait vivre, décidées à le massacrer.

Elie Khoury

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