Les derniers articles

Articles liés

Enquête sur l’explosion du port de Beyrouth : le juge Bitar reprend les interrogatoires malgré les entraves politiques

- Advertisement -

L’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth a connu une nouvelle avancée avec la reprise des interrogatoires par le juge d’instruction Tariq Al-Bitar. Après des mois de blocage, il a repris ses investigations en interrogeant deux des accusés dans cette affaire qui demeure l’un des dossiers judiciaires les plus sensibles du Liban.

Une reprise sous tension

Ce mardi, le juge Tariq Al-Bitar a procédé à l’interrogatoire de deux accusés, en présence de leurs avocats. Toutefois, aucune décision n’a été prise à leur encontre, l’enquêteur judiciaire ayant décidé d’attendre la finalisation des investigations avant de rendre ses conclusions.

Deux autres accusés, convoqués pour cette audience, n’ont pas pu être présents. L’un était hospitalisé tandis que l’autre se trouvait hors du Liban, ce qui a conduit à un report de leurs interrogatoires à une date ultérieure.

Par ailleurs, le directeur de Safaro, la société ayant acquis le nitrate d’ammonium responsable de l’explosion, n’a pas comparu devant la justice. Le juge Bitar doit décider ultérieurement des mesures à prendre à son encontre.

Le magistrat a également fixé une nouvelle session pour mardi prochain, consacrée à l’interrogatoire de quatre autres accusés, comprenant d’anciens et actuels responsables impliqués dans l’affaire.

Une enquête paralysée par les ingérences politiques

Depuis l’ouverture du dossier, l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 220 morts et 6 500 blessés, est entravée par des blocages politiques et judiciaires.

Plusieurs hauts responsables libanais ont été accusés d’interférer pour empêcher la progression de l’instruction. Parmi eux, d’anciens ministres et des dirigeants sécuritaires qui refusent de comparaître devant la justice, invoquant leur immunité ou contestant la légitimité du juge Bitar.

Les partis politiques influents, en particulier le Hezbollah et le mouvement Amal, ont multiplié les pressions pour évincer le magistrat en l’accusant de partialité. Ils ont bloqué à plusieurs reprises l’enquête en déposant des recours judiciaires et en paralysant les instances chargées d’examiner l’affaire.

Le dossier a connu un blocage total pendant plus d’un an, notamment après la suspension de Bitar en 2022 à la suite de multiples plaintes déposées par des personnalités politiques mises en cause. Ce n’est qu’en janvier 2023 que le juge a tenté de reprendre ses investigations, en se heurtant immédiatement à une nouvelle vague d’obstructions.

Un scandale judiciaire qui reflète l’impunité au Liban

L’affaire du port de Beyrouth est devenue le symbole de l’impunité et de la corruption endémique du système judiciaire libanais. Malgré l’ampleur de la catastrophe, aucun haut responsable n’a été inculpé et l’enquête n’a abouti à aucune condamnation.

Les familles des victimes dénoncent un sabotage systématique du dossier et appellent à une enquête internationale, affirmant que la justice libanaise n’a plus les moyens de rendre des comptes en raison des pressions politiques constantes.

La communauté internationale, notamment les Nations unies, l’Union européenne et plusieurs ONG, a exhorté à plusieurs reprises les autorités libanaises à garantir une enquête indépendante. Cependant, le gouvernement reste silencieux face aux blocages, et aucun progrès significatif n’a été observé.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi