L’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a été officiellement placé sous mandat d’arrêt ce matin après 4 jours de détention provisoire et à l’issue de sa session d’interrogatoire au Palais de Justice de Beyrouth de ce lundi. Le juge d’instruction par intérim Bilal Halawi a émis une « mémorandum de détention immédiate », selon les premières informations relayées par l’Agence nationale d’information (ANI).
Un sit-in des déposants en quête de justice
En parallèle de l’audience, des dizaines de déposants ont organisé un sit-in devant le Palais de Justice, exprimant leur colère face à la crise bancaire qui les empêche de récupérer leurs économies. Ces citoyens, victimes de la déliquescence du système financier libanais, ont réclamé justice et l’application des lois pour qu’ils puissent récupérer leurs dépôts bloqués dans les banques depuis le début de la crise en 2019.
Parmi les manifestants, le député Elias Jarada a participé à ce mouvement de protestation. Il a qualifié les fonds des déposants de « cause sacrée des droits de l’homme », affirmant que leur défense est cruciale pour l’avenir du pays. Il a également exprimé sa confiance dans le système judiciaire, qu’il espère capable de résister aux pressions exercées par l’élite politique en place.
« Personne n’est au-dessus de la loi »
Dans un discours adressé aux manifestants, Jarada a ajouté que l’enquête en cours avec Riad Salamé n’est que le « début d’une série d’actions judiciaires », prévoyant que d’autres figures seront également tenues responsables. « Personne n’est au-dessus de la loi », a-t-il déclaré, insistant sur l’idée que tous les responsables des malversations financières finiront par rendre des comptes et être emprisonnés.
Les sit-in ont également adressé un message au juge Halawi, soulignant que « les yeux et le microscope du peuple libanais sont fixés sur lui ». Les manifestants, dont beaucoup ne peuvent plus accéder à leurs médicaments ou soins médicaux en raison de la crise économique, ont demandé au juge de « frapper avec force » et de rendre un jugement en faveur du peuple, symbole d’une justice tant attendue.