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Le trumpisme est-il une maladie de l’Occident ou une folie ?

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Le Trumpisme, phénomène politique incarné par Donald Trump, dépasse largement la figure de l’actuel président américain pour devenir un mouvement aux ramifications profondes dans les sociétés occidentales. Mais comment interpréter cette vague populiste qui défie les élites, les médias et les institutions ? Est-elle le symptôme d’un mal plus profond qui ronge l’Occident, ou s’agit-il d’une simple crise passagère, une folie collective ?

Qu’est-ce que le trumpisme ?

Le Trumpisme est un courant populiste qui repose sur plusieurs piliers : le rejet des élites, la remise en cause des institutions démocratiques traditionnelles, la glorification d’un leader perçu comme antisystème et la diffusion d’un discours nationaliste souvent clivant. Il s’appuie sur une communication agressive, basée sur l’émotion et le rapport direct avec les électeurs, notamment via les réseaux sociaux. Il prône une politique protectionniste, méfiante à l’égard du multilatéralisme, et entretient une relation conflictuelle avec les médias traditionnels, qualifiés d’« ennemis du peuple ».

Plus qu’une simple idéologie politique, le Trumpisme est un phénomène culturel et sociétal qui traduit un profond malaise au sein des démocraties occidentales. Il cristallise un sentiment de déclassement économique et identitaire chez une partie de la population, convaincue que les changements imposés par la mondialisation et le progressisme détruisent le mode de vie traditionnel.

Quelles sont les causes du trumpisme dans le modèle occidental ?

Le Trumpisme ne naît pas de nulle part : il est le produit de failles structurelles dans le modèle occidental.

  1. La mondialisation et ses inégalités : l’ouverture des marchés et la désindustrialisation ont laissé de nombreux citoyens sur le bord de la route. Les classes moyennes et populaires, autrefois prospères, ont vu leur niveau de vie stagner ou décliner, tandis qu’une élite mondialisée a profité des nouvelles opportunités économiques. Ce ressentiment contre les élites économiques et politiques nourrit un discours de revanche.
  2. La crise de la démocratie représentative : de plus en plus de citoyens occidentaux se sentent trahis par leurs dirigeants. Le décalage entre les promesses électorales et la réalité des politiques menées a renforcé une défiance généralisée à l’égard des institutions, alimentant l’idée que seule une figure forte peut incarner la volonté du peuple.
  3. La montée du progressisme et du conservatisme réactionnaire : le débat public occidental s’est polarisé entre, d’un côté, une gauche progressiste défendant des causes identitaires et écologistes, et de l’autre, une droite conservatrice qui rejette ces évolutions, y voyant une menace pour l’identité nationale. Le Trumpisme s’appuie sur ce clivage en se posant en rempart contre une modernité perçue comme destructrice.
  4. Le rôle des médias et des réseaux sociaux : l’information est aujourd’hui fragmentée et dominée par des bulles idéologiques où chacun ne voit que ce qui conforte ses opinions. Le Trumpisme a prospéré dans cet écosystème, exploitant la désinformation et la radicalisation des discours pour fédérer une base électorale fidèle et méfiante à l’égard des médias traditionnels.

Quelles sont les conséquences du trumpisme ?

  1. Une fragmentation politique et sociale : le Trumpisme exacerbe les divisions au sein des sociétés occidentales, rendant le dialogue politique de plus en plus difficile. La méfiance généralisée envers les institutions entraîne une radicalisation des positions et affaiblit la cohésion nationale.
  2. Une remise en question de la démocratie libérale : en attaquant les fondements démocratiques – respect des élections, indépendance des médias, séparation des pouvoirs – le Trumpisme affaiblit les piliers du modèle occidental. Il normalise l’idée qu’un leader peut s’affranchir des règles du jeu démocratique s’il prétend incarner directement la volonté du peuple.
  3. Un effet domino dans le monde : le Trumpisme ne se limite pas aux États-Unis. Il inspire des mouvements populistes en Europe et ailleurs, renforçant des tendances autoritaires et protectionnistes. Ce rejet du multilatéralisme affaiblit la coopération internationale et menace les équilibres géopolitiques.

Conclusion : maladie ou folie ?

Le Trumpisme est-il une maladie de l’Occident, un symptôme de son déclin, ou une simple crise passagère ? Si l’on considère qu’il naît des fractures profondes du modèle occidental, il apparaît comme une conséquence logique plutôt qu’une anomalie. Cependant, en s’attaquant aux principes mêmes de la démocratie libérale, il menace la stabilité politique et sociale des pays où il s’installe.

Folie passagère ou mal incurable, le Trumpisme pose une question essentielle : l’Occident est-il en train de se désintégrer sous le poids de ses contradictions ? Si ce mouvement est une maladie, quel est le remède ? Et si c’est une folie, combien de temps encore durera-t-elle avant que la raison ne reprenne ses droits ?

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.

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