Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.
Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

Par un communiqué, l’association des banques du Liban annonce la reprise de la grève générale qu’ils avaient suspendu à la fin du mois de février, le 14 mars prochain. Ils indiquent que cette décision intervient en raison des derniers développements sur le plan judiciaire sans donner plus de précision.

Cette décision intervient alors que la parité de la livre libanaise au marché noir a repris son mouvement baissier avec un taux de change de 84 500 LL/USD à l’achat et de 85 000 LL/USD à la vente, perdant donc pour l’heure 4 000 LL par rapport au matin.

Le 24 février dernier, les banques avaient pourtant annoncé la suspension de leur mouvement de grève à la demande du premier ministre Najib Mikati, après que celui-ci ait demandé au ministre sortant de la justice Bassam Mawlawi de donner instruction aux forces de sécurité intérieure ne pas obéir aux mémos de la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun, une ingérence politique pour beaucoup dans le processus judiciaire.

Les banques avaient alors décidé de la réouverture des agences, en raison notamment de la nécessité à payer les salaires de fonctionnaires et de certaines institutions publiques. Cependant, ils notent aussi que de nombreuses inquiétudes existent quant à la solvabilité des banques en devises étrangères, un développement depuis confirmé de l’aveux même du secrétaire général de l’ABL, Fadi Khalaf qui avait hier révélé que les fonds des banques locales auprès des banques correspondantes étrangères seraient négatifs à hauteur de 204 millions de dollars.

Pour rappel, un certain nombre de banques, leurs dirigeants et membres de conseil d’administration font l’objet de plaintes pour détournement de fonds et de blanchiment d’argent.

Parmi les faits reprochés, selon le quotidien Al Akhbar, le 11 novembre 2009, la banque centrale avait accepté d’accorder aux banques une grande quantité de dollars à condition qu’elles soient utilisées exclusivement au Liban et avec un taux d’intérêt qui atteignait 20 %. Il s’est avéré plus tard que 15 banques ont retiré ces fonds, estimés à 8,3 milliards de dollars, entre novembre 2019 et mars 2020. (…) Les banques ont renvoyé les fonds à la banque centrale par le biais de leur liquidité lollar et ont envoyé environ 4 milliards de dollars à l’étranger pour couvrir les engagements envers les banques correspondantes et les transferts au profit de personnalités locales influentes, des membres des conseils d’administration de ces banques et de certains déposants de haut niveau, indique le quotidien.

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