Les indicateurs sectoriels publiés par la Banque du Liban confirment l’entrée du Liban dans une récession économique, note un rapport de la Banque Audi.

Ainsi, les indicateurs du secteur réel seraient en baisse de 4.9% en 2019, s’établissant à 292.6 points quand la moyenne annuelle au cours des 3 années précédentes a été positive de 3.4%. La situation s’est encore dégradée les 2 derniers mois de 2019, en raison de la situation de crise que traverse le Pays des Cèdres.

Sur une série de 11 secteurs différents, 10 seraient ainsi négatifs et un seul en hausse en 2019. Il s’agirait de celui prenant en compte les exportations et qui serait en hausse de 26.5%.

Les autres secteurs comme la vente de voitures neuves (-33.4%), des permis de construction (-32.6%), des livraisons de ciment (-31.9%), de l’importation de marchandises via le port de Beyrouth (-18.3%) ou encore de la vente de biens immobiliers (-15.9%) s’effondrent. La baisse est plus relative sur le secteur de production d’électricité publique (-3%), du nombre de passager en partance ou à l’arrivé de l’aéroport de Beyrouth (-2.4%) ou du nombre de touristes (-1.4%).

Parmi les facteurs ayant favorisé cette entrée en récession, le rapport note que l’économie libanaise a été impactée par les évènements qui ont suivi la crise du 17 octobre:

Les secteurs dits défensifs de l’économie libanaise commencent maintenant à s’essouffler, tandis que les secteurs vulnérables sont allés plus loin dans le rouge. Alors que la consommation privée connaît toujours une croissance quelque peu positive, ses performances sont bien plus faibles que les années précédentes. Mais ce qui pèse le plus sur la croissance, c’est la faiblesse de l’investissement privé, avec retard ou annulation de la plupart des décisions d’investissement privé. Par la suite, les prêts accordés par le secteur bancaire au secteur privé se sont contractés de 9,6 milliards de dollars américains au cours de l’année 2019 en raison des rares possibilités de prêt.
En fait, la croissance du PIB réel du Liban est estimée à un minimum de 0,2% en 2019 et devrait être négative cette année. Une analyse minutieuse des besoins du secteur réel et financier suggère que le renforcement de la croissance du PIB réel est techniquement possible pour l’avenir, mais cela nécessite un environnement politique favorable et le lancement de réformes structurelles qui stimuleraient la demande de biens et de services, renforceraient la compétitivité de l’économie libanaise et renforceraient le facteur de confiance global. La clé ici est de stimuler la demande privée parce que la demande du gouvernement est susceptible de se contracter dans le contexte de l’exigence d’ajustement budgétaire.

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