Lettre N° 3
Sayydi-l Ra’is
Monsieur le Président de la République Libanaise
Mon Président,
Mon bien aimé Président,
Et je ne changerai pas d’avis
Tant que je resterai en vie.
Hier, J’ai assisté de loin au massacre des innocents
De mon pays
Une tragédie et un bain de sang.
Stupéfaite et inquiète
Ravagée de tristesse
La peur nous guette
Je vous écris avec justesse
J’ai besoin de m’adresser à vous
A qui d’autre que vous ?
Père de la Nation…
Parrain de la conciliation…
Monsieur le Président
Sommes-nous devenus vraiment dépendants
De la sauvagerie de ces prétendants ?
Président de mon pays meurtri
Par cette tragédie…
Vous écrire me soulage
Mettez fin à ce gaspillage.
Ma complainte pour vous
Pour briser ce tabou…
Une plainte d’amour
Sans fête et tambour
Mon peuple porte sans plaindre
La fatalité de son destin sans se restreindre
Et vous homme de loi sans feindre.
S’agit-il vraiment d’une fatalité
Au désespoir illimité ?
Ou d’un festin
Qu’on partage entre copains ?
La barbarie a ses limites…
Si j’ai bien compris.
Mais dans mon pays on excelle sans limite
Et puis on prend la fuite.
Dans l’art du choc et de la terreur
Excellent ces massacreurs…
Rien à faire, contre eux ?
Et notre miséricordieux ?
Sommes-nous devenus barbares ?
Pour tolérer ces paillards
En costumes et cravates
Vos hommes se parent
Et se prennent pour des lauréates
Sans compter nos corbillards.
Le sang sur les mains,
Ils se parfument de jasmin
Notre dignité se fait, au quotidien, exploitée
Et leur vie à eux n’a rien n’a envié.
Ah Monsieur le Président votre charge est lourde
Mais vous n’avez pas l’oreille sourde.
La douleur de mon pays s’alourdit davantage
Et je me demande pourquoi ce carnage.
Au réveil de ce matin,
Désespoir au cœur du pays du levantin
Mon espoir s’éteint.
Oh combien Mon cher Président
Mon cœur se déchire sans précédent.
Que nous arrive-t-il
Notre paix est si fragile ?
L’espoir se meurt en nous à petit feu
Dans les mains de ces mafieux
L’assassinat de l’innocence
Me fait trembler à distance
Votre peuple croit encore en son existence
Sa persévérance garantit son indépendance
Conflit entre parties…
Conflit de pourris…
Conflit entre tribus…
C’est la chasse à l’individu
Parmi cela vit l’innocence de nos enfants
Grandit l’espoir de nos mamans…
Monsieur le Président
Nous n’avons vraiment pas les moyens
de faire face à ces chiens
Qui nous terrorisent le quotidien ?
Non !
Je crois encore en vous,
J’ai besoin de vous
Je ne baisserai pas les bras
Tant que vous serez là.
Le peuple est à genoux
Mais à côté de vous !
Sonnez l’alarme
Que les églises condamnent
Que les mosquées réclament
La fin des larmes
Ce libanais, ce bon vivant
Baissera-t-il longtemps sa tête devant ces gens ?
Assassinat de la vérité ou règlement de compte ?
Mais c’est le Liban qui compte
Allons-nous, par eux, nous faire dominer
Qui d’autre que vous, paix, doit ordonner ?
Par Jinane Chaker Sultani Milelli
Libnanews