L’attentat israélien contre les bipers au Liban hier a plongé le pays dans une situation de crise sanitaire et humanitaire sans précédent, marquée par une réplique minutieusement orchestrée du système de santé libanais. Le ministre de la Santé, Firass Abiad, a tenu une conférence de presse aujourd’hui à 13h pour dresser un bilan provisoire de la situation et mettre en lumière l’importance du plan d’urgence mis en place en réponse à cette attaque massive. Les faits évoqués illustrent à la fois l’ampleur de l’agression israélienne et la résilience du système de santé libanais.
Un bilan lourd malgré une réponse rapide
L’attaque a causé la mort de 12 personnes, dont deux enfants, et blessé entre 2 750 et 2 800 individus, selon les chiffres avancés par Abiad. Parmi les blessés, on dénombre 750 dans le sud du Liban, 150 dans la région de la Bekaa, et 1 850 dans la région de Beyrouth, y compris la banlieue sud de la capitale. Certains sont dans un état critique, avec des blessures principalement localisées au niveau des yeux et du visage. Les chiffres rapportés mettent en avant la gravité de la situation, bien que le ministre ait souligné que le nombre de martyrs était relativement faible comparé à l’étendue des attaques, grâce à la réactivité des services de secours.
Le rôle crucial du plan d’urgence
Firass Abiad a insisté sur le rôle vital du plan d’urgence sanitaire, activé dès les premières heures suivant l’attaque. Ce plan a permis de réduire les pertes humaines, bien que les scènes chaotiques rappellent celles de l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 à Beyrouth. En seulement quelques heures, 1 184 ambulances ont été mobilisées pour transporter 1 817 blessés vers des centres hospitaliers à travers le pays. Le ministre a également salué les équipes médicales qui ont travaillé sans relâche jusque tard dans la nuit, accomplissant plus de 460 opérations chirurgicales en urgence.
Un système de santé sous pression, mais efficace
Malgré la surcharge des hôpitaux, qui ont dû gérer un afflux soudain de blessés sans avertissement préalable, le système de santé libanais a réussi à maintenir un niveau de prise en charge optimal. « 98 % des blessés ont été traités au Liban, » a affirmé le ministre, ajoutant que seuls quelques patients, principalement ceux de la région de la Bekaa, ont été transférés vers des hôpitaux en Syrie ou en Iran. Cette gestion remarquable, réalisée dans des circonstances extrêmes, a mis en lumière la préparation du secteur face à une escalade des hostilités.
Escalade israélienne et crainte de la guerre
Au-delà du bilan humain, Firass Abiad a souligné que cette attaque pourrait marquer un tournant vers une escalade israélienne, bien que le gouvernement libanais ne cherche pas la guerre. Il a évoqué cette attaque comme un « test majeur » pour le plan d’urgence national, montrant que le Liban peut répondre efficacement aux crises, malgré les défis économiques et politiques. Cependant, le ministre a mis en garde contre une nouvelle détérioration de la situation, tout en réaffirmant que le Liban souhaitait éviter tout conflit ouvert avec Israël.
Une nation qui se relève
Cette attaque rappelle de manière poignante la fragilité du Liban face à l’agression extérieure, mais elle démontre également la capacité de résistance d’un pays en proie à une crise multiforme. Les efforts déployés par les professionnels de santé, combinés à l’organisation rapide des secours, ont permis d’éviter un bilan bien plus lourd. Cependant, la situation reste tendue, et la communauté internationale observe de près les développements dans la région.
Alors que les interventions chirurgicales continuent et que les hôpitaux restent en état d’alerte, il reste à voir si cette agression sera suivie d’une nouvelle série de violences ou si les efforts diplomatiques parviendront à contenir l’escalade. Le Liban, bien que meurtri, reste debout et prêt à faire face aux défis qui se profilent, que ce soit sur le plan militaire, humanitaire ou sanitaire.