Méfaits divers en Série

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Capture d’écran circulant sur les réseaux sociaux montrant la personne suspecte d’avoir assassiné Yves Nawfal portant des armes lourdes

Yves Nawfal a été tué à Faraya-Kfardebian en fêtant son 26ème anniversaire ce samedi à l’issue d’une bagarre pour une fille au cours de cette soirée, Eliane Saftali, tout juste âgée de 20 ans a été tuée hier à Kaslik en sortant d’une boite de nuit par un coup de feu, les assassins présumés courent toujours dans les 2 affaires. On a peut remarquer que dans les 2 cas, les présumés suspects sont déjà connus, l’assassin d’Yves, un dénommé Charbel Khalil ayant ouvertement revendiqué la possession d’armes d’assauts sur le réseau Instagram, ce qui n’aurait jamais du échapper aux services sécuritaires libanais et l’assassin d’Eliane étant déjà recherché pour crimes par les FSI pour des crimes non mentionnés pour le moment.

L’affaire d’Yves Nawfal a rapidement suscité les passions, même sous le hashtag #JusticeforYves et comme il est coutume au Liban, l’affaire a été malheureusement politisée, les uns accusant le suspect de s’être réfugié auprès d’une personnalité politique locale Aouniste qui de leur coté prétendent les sympathisants des Forces Libanaises et partis affiliés, qui de leur coté rétorquent à leurs adversaires que cette personnalité serait liée à leur bord politique. Un quotidien bien local annonce même ce matin que le suspect se serait réfugié en Syrie, peut être conformément à sa politique éditoriale coutumière. Pour être complet sur l’affaire, La Voix du Liban, ce matin, a interviewé l’avocat de l’accusé, qui a prétendu que les charges pesant sur son client sont infondées, puisque le suspect Charbel Khalil n’était pas en état de tirer en raison des blessures infligées par ses adversaires au cours de la désormais funeste soirée.

Ces échanges accusatoires – qui aboutissent à des contradictions – nuisent par conséquence à la sérénité de l’enquête qui est en cours et qui doit être indépendante de tout type de pression:

Si effectivement, une personnalité politique locale – connu pour l’heure officiellement que par certains médias réciproques – a hébergé le suspect, qu’elle soit mise à examen pour entrave à la justice et complicité de meurtre comme il se doit, ce qui constitue une affaire pénale ou il serait inéligible. Bon débarras, on ne peut que demander à un homme qui prétend représenter le peuple d’être exemplaire face au peuple et face à la justice.

Si d’autre part, les médias et autres blogs publient des informations contradictoires sans peine de vérifier leurs informations ou prétendant détenir des informations inconnues par les services en charge de l’enquête, qu’ils soient mis en examen également pour entrave à la justice ou le cas ou diffamation est prouvé et ou leur information se révèle inventée de toute pièce dans un but de faire du chiffre, qu’ils soient mis en examen pour information mensongère, comme cela devrait être le cas dans tout état de droit.

Les deux affaires révèlent également une deuxième responsabilité, celle d’un système étatique défaillant dans la protection quotidienne de ses concitoyens. Il est inacceptable de voir des personnes se pavaner avec des armes lourdes sur des réseaux sociaux, qu’elles possèdent ou non des permis de port d’armes ou qu’elles puissent se promener en toute inquiétude même en allant en boite de nuit, aux yeux de toutes et de tous. Certains prétendront que les services de sécurité ont mieux à faire, comme éviter les attentats formantés par des groupuscules terroristes comme à Tripoli au Nord Liban. Cette excuse est cependant bien risible: Comment prétendre arrêter des terroristes si on ne sait même pas déjà arrêter des personnes identifiées et recherchées sur le territoire même? Il y a la une contradiction fort regrettable qui a couté la vie à une jeune fille hier et une enquête devrait être également établie concernant la chaine de responsabilité du système sécuritaire et judiciaire afin de procurer une sécurité collective à toute la population libanaise ou qu’elle se trouve, aucune protection à toute personne politique ou simple civile ne devant entraver le travail judiciaire dans un pays qu’on rêve devenir un état démocratique et de droit.

Ghassan Chiha

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