mercredi, avril 23, 2025

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Nord Liban: Tripoli sous tension après une agression à Jabal Mohsen

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La ville de Tripoli, au Liban, a été secouée par de nouvelles tensions après l’agression d’un jeune bédouin par un résident du quartier de Jabal Mohsen. Cet incident a rapidement dégénéré en affrontements et échanges de tirs dans plusieurs quartiers sensibles, notamment à al-Qobbeh et Jabal Mohsen.

L’armée libanaise a été déployée en urgence pour contenir la situation et rétablir le calme. Le Conseil islamique alaouite a, de son côté, appelé à préserver la paix civile et a confirmé la remise volontaire du suspect Ahmad al-Bitar aux autorités.

Une agression qui ravive les tensions communautaires à Tripoli

Un différend qui dégénère en affrontements armés

Les faits ont débuté par l’agression d’un jeune bédouin, présenté dans un premier temps comme un mineur syrien, par un habitant de Jabal Mohsen. Rapidement, la nouvelle s’est répandue, entraînant une montée de tensions entre plusieurs groupes dans les quartiers de Jabal Mohsen, al-Qobbeh et al-Baqqar.

Des coups de feu ont été entendus dans la nuit, forçant l’armée libanaise à intervenir. Les militaires ont été déployés dans plusieurs secteurs pour empêcher une escalade et éviter que la situation ne dégénère en conflit ouvert entre factions rivales.

Une intervention massive de l’armée pour éviter un embrasement

L’armée a renforcé sa présence dans les quartiers les plus sensibles, notamment le long de la rue Syrie, qui sépare Bab al-Tabbaneh, à majorité sunnite, de Jabal Mohsen, à majorité alaouite.

Les militaires ont installé des barrages et procédé à des patrouilles intensives pour sécuriser les points névralgiques. Selon des sources locales, plusieurs individus armés ont été interpellés afin d’empêcher toute reprise des affrontements.

Les réactions des autorités et des leaders communautaires

Le Conseil islamique alaouite appelle à préserver la paix civile

Dans un communiqué, le Conseil islamique alaouite a réagi aux événements en condamnant les violences et en soulignant l’importance de maintenir la stabilité à Tripoli. L’organisation a confirmé avoir facilité la remise du suspect Ahmad al-Bitar aux forces de sécurité libanaises, affirmant sa confiance dans les institutions de l’État pour traiter cette affaire en toute transparence.

Le Conseil a également insisté sur le rôle de Tripoli comme modèle de cohésion nationale et a exhorté les habitants à ne pas céder aux provocations pouvant alimenter les divisions communautaires.

Les responsables locaux appellent à la retenue

Des figures politiques de Tripoli ont réagi en appelant à la retenue et au dialogue. Plusieurs responsables ont mis en garde contre une instrumentalisation de cet incident pour attiser les tensions entre les communautés sunnite et alaouite.

Le gouverneur de la région a déclaré que la situation était sous contrôle et que des mesures supplémentaires seraient prises pour éviter tout regain de violence dans les prochains jours.

Un climat fragile hérité des affrontements passés entre Bab al-Tabbaneh et Jabal Mohsen

Des conflits récurrents entre les deux quartiers depuis 2011

Tripoli est marquée par un passé récent d’affrontements intercommunautaires, en particulier entre les quartiers de Bab al-Tabbaneh et Jabal Mohsen. Entre 2011 et 2014, ces deux zones ont connu plus de 20 cycles de combats liés au conflit syrien.

AnnéeNombre de mortsNombre de blessés
201124120
201242300
201352450
201434290

Ces affrontements, souvent alimentés par des rivalités politiques et religieuses, ont laissé une empreinte durable sur la ville, rendant chaque nouvel incident particulièrement explosif.

Une fracture politique et communautaire toujours présente

Les tensions à Tripoli sont en grande partie héritées du conflit syrien. Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, la ville est divisée entre deux factions principales :

  • Bab al-Tabbaneh, à majorité sunnite, largement opposé au régime syrien de Bachar al-Assad
  • Jabal Mohsen, à majorité alaouite, traditionnellement favorable à Damas et soutenu par des forces pro-Assad

Ces divergences ont donné lieu à plusieurs cycles de violences dans la ville, bien que les autorités aient multiplié les efforts pour rétablir la stabilité.

Un contexte régional marqué par des violences en Syrie

La recrudescence des violences dans les bastions alaouites

Au même moment, la situation en Syrie voisine connaît une forte recrudescence de violences, notamment dans les provinces de Lattaquié et Tartous, bastions historiques de la communauté alaouite.

Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), plus de 1 000 personnes ont été tuées récemment dans ces régions en raison d’exécutions et de combats entre factions pro et anti-régime. Parmi les victimes figurent :

  • 745 civils alaouites tués lors d’exécutions ou de pillages
  • 125 membres des forces de sécurité syriennes
  • 148 combattants pro-Assad

Ces violences en Syrie ont des répercussions directes sur le Liban, en particulier à Tripoli, où la question syrienne reste un facteur de tensions.

Impact sur la stabilité au Liban

Les affrontements en Syrie et la montée des tensions communautaires à Tripoli posent un risque pour la stabilité interne du Liban. Le pays traverse déjà une crise économique et politique profonde, et toute flambée de violence peut aggraver la situation.

L’armée libanaise tente de maintenir le contrôle, mais les tensions régionales rendent son travail plus difficile. Les prochaines semaines seront cruciales pour évaluer si ces tensions peuvent être contenues ou si elles risquent de s’intensifier.

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Newsdesk Libnanews
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