Les derniers articles

Articles liés

Présidence au Liban : une élection qui ne manque pas de courant

- Advertisement -

À l’approche de l’échéance cruciale du 9 janvier 2025 pour l’élection présidentielle libanaise, le pays reste englué dans une crise politique prolongée. Les désaccords entre les principaux blocs parlementaires, les ambitions divergentes des candidats et les pressions internationales compliquent la perspective d’un déblocage institutionnel.

Un processus électoral paralysé
Depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, le Liban est sans président. Les multiples sessions parlementaires organisées depuis n’ont pas permis d’élire un chef de l’État, les votes étant systématiquement marqués par des divisions. Selon Al Joumhouriyat du 16 décembre 2024, le scrutin prévu le 9 janvier pourrait à nouveau échouer en raison de l’absence d’un consensus entre les forces politiques.

Les principaux blocs parlementaires – à savoir le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et le Hezbollah – restent fermement campés sur leurs positions. Al Akhbar souligne que ces divisions reflètent non seulement des rivalités internes, mais aussi des influences externes, notamment les pressions exercées par des puissances régionales comme l’Iran et l’Arabie saoudite.

Une liste de candidats toujours disputée
Le scrutin présidentiel est marqué par une compétition intense entre plusieurs candidats. Al Liwa’ rapporte que les noms de Joseph Aoun, Sleiman Franjieh, et Ziad Baroud figurent parmi les favoris, bien que chacun suscite des controverses.

  • Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée, bénéficie d’un soutien international, notamment de la France et des États-Unis, qui le voient comme un candidat capable de stabiliser le pays. Cependant, selon Al Sharq Al Awsat, son manque de soutien parmi les forces politiques traditionnelles pourrait freiner sa candidature.
  • Sleiman Franjieh, proche du Hezbollah et allié de Damas, divise profondément les acteurs politiques. Al Bina’rappelle que son élection renforcerait l’axe pro-iranien, ce qui est rejeté par une partie importante de la classe politique.
  • Ziad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur, est présenté comme une figure consensuelle. Cependant, Nida’ Al Watan met en avant les limites de sa candidature, en raison d’un manque de poids politique réel dans un contexte aussi polarisé.

Les défis institutionnels en jeu
Le rôle du président de la République libanaise, bien que largement symbolique dans le système politique confessionaliste, reste crucial pour rétablir la stabilité institutionnelle. Ad Diyar souligne que l’absence prolongée d’un chef de l’État paralyse le fonctionnement du gouvernement et empêche la mise en œuvre des réformes économiques exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Cette vacance présidentielle a également affaibli les relations entre le Liban et ses partenaires internationaux. Selon Al Quds, la communauté internationale conditionne son soutien financier et diplomatique à l’élection rapide d’un président capable de mener les réformes nécessaires.

Pressions régionales et internationales
Le contexte régional joue un rôle déterminant dans l’impasse actuelle. L’Arabie saoudite et l’Iran, soutiens respectifs des Forces libanaises et du Hezbollah, influencent largement les débats autour de l’élection. Al Sharq Al Awsatrapporte que des réunions discrètes entre diplomates saoudiens, iraniens et français ont eu lieu à Paris pour tenter de trouver un compromis.

Cependant, ces médiations ont jusqu’à présent échoué à produire des résultats tangibles. Al Bina’ souligne que les divergences sur le choix des candidats reflètent des luttes d’influence plus larges dans la région, exacerbant les tensions internes au Liban.

L’incertitude à l’horizon du 9 janvier
Alors que la date du scrutin approche, les perspectives restent incertaines. Selon Al Akhbar, le risque d’un nouveau report est élevé, ce qui prolongerait la vacance présidentielle et aggraverait la crise politique.

En attendant, les Libanais, confrontés à une crise économique étouffante, perçoivent ces débats comme déconnectés de leurs préoccupations quotidiennes. Al Joumhouriyat rapporte que l’abstention massive lors des dernières élections législatives reflète un profond désenchantement envers la classe politique, un sentiment qui pourrait se renforcer en l’absence d’un déblocage rapide.

- Advertisement -
Newsdesk Libnanews
Newsdesk Libnanewshttps://libnanews.com
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

A lire aussi