Le 4 juillet 2025, plusieurs journaux libanais ouvrent leur édition sur une nouvelle attaque israélienne menée par drone dans la région de Khaldé. Selon Al Akhbar (04 07 2025), la frappe a visé un véhicule civil empruntant un tunnel au moment de l’impact. L’explosion a causé la mort d’une personne non identifiée et blessé trois autres, dont deux intervenants des secours. Les dégâts matériels incluent plusieurs véhicules détruits et des vitrines soufflées dans les commerces environnants. Les témoins évoquent un « bruit assourdissant » et des débris projetés sur plusieurs mètres.
Dans Nahar (04 07 2025), des sources sécuritaires estiment que la cible était un cadre de la Résistance islamique soupçonné d’implication dans des activités logistiques au sud du pays. Les autorités libanaises n’ont pas confirmé son identité. Al Joumhouriyat (04 07 2025) indique que les pompiers ont mis plus d’une heure à contenir l’incendie provoqué par le missile. Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux ont déclenché une vague de réactions populaires, accentuant le climat de tension déjà élevé à Beyrouth.
Réactions politiques internes aux frappes
Les réactions des responsables politiques ne se sont pas fait attendre. Dans Al Bina’ (04 07 2025), le président Joseph Aoun a convoqué le Conseil supérieur de défense, mettant en avant le « droit du Liban à réagir dans les formes qu’il juge appropriées ». Le Premier ministre Nawaf Salam a appelé à « une réponse réfléchie et coordonnée entre les forces de sécurité et les institutions diplomatiques », comme l’indique Al Sharq al Awsat (04 07 2025).
Les partis politiques affichent des positions contrastées. Le Courant patriotique libre, cité dans Ad Diyar (04 07 2025), exige une réunion parlementaire exceptionnelle pour examiner les suites à donner à cette attaque, dénonçant « l’absence d’un cadre stratégique de riposte ». De son côté, le Hezbollah n’a pas publié de communiqué immédiat, mais Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte une forte mobilisation dans les quartiers sud, avec des barrages de rue et des cortèges improvisés.
Élargissement de la tension à la frontière sud
L’attaque sur Khaldé s’inscrit dans une séquence d’escalade militaire amorcée depuis plusieurs jours à la frontière israélo-libanaise. Selon Nida’ Al Watan (04 07 2025), des échanges d’artillerie ont été signalés à Aïta al-Chaab, Rmaich et Kfarkela. Des maisons ont été partiellement détruites dans la région de Marjayoun, provoquant le déplacement d’une centaine d’habitants vers des zones plus sécurisées.
Dans Al Quds (04 07 2025), des responsables de la FINUL indiquent avoir renforcé leur présence sur la ligne bleue, déployant des unités supplémentaires pour « prévenir tout dérapage non contrôlé ». Des drones de surveillance ont été visibles dans le ciel de Nabatieh, survolant la zone de Bint Jbeil. Al Sharq (04 07 2025) rapporte des témoignages d’agriculteurs locaux parlant de « journées entières de survols » et d’un climat de peur persistant.
Arrivée de Tom Barrack et pressions internationales
Dans un développement parallèle, Tom Barrack, envoyé spécial de la Maison Blanche, est arrivé à Beyrouth pour une mission qualifiée de « cruciale » dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025). L’émissaire américain apporte une proposition articulée autour de trois axes : désarmement partiel du Hezbollah, renforcement de l’armée libanaise via des aides conditionnées, et engagement du Liban à une neutralité active dans les conflits régionaux.
Selon Al Akhbar (04 07 2025), cette initiative est perçue comme une tentative de chantage diplomatique, avec la promesse d’un soutien financier massif contre une réforme du système sécuritaire. Les États-Unis seraient soutenus par une coalition régionale incluant l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, prête à débloquer un fonds spécial sous l’égide de la Banque mondiale.
Al Liwa’ (04 07 2025) affirme que l’accueil réservé à Tom Barrack a été mitigé. Si certains ministres voient dans sa visite une opportunité de relancer les négociations avec le FMI, d’autres y perçoivent une manœuvre visant à affaiblir la Résistance et à provoquer une crise institutionnelle en cas de rejet du plan.
Position des institutions libanaises et rôle de la Banque centrale
La présidence de la République, par la voix de Joseph Aoun, aurait fait savoir, d’après Al Bina’ (04 07 2025), que toute décision sur la question du désarmement ne saurait être prise sans consensus national. Le Premier ministre Nawaf Salam a insisté sur le caractère « non négociable » de la souveraineté libanaise. Selon Nahar (04 07 2025), les discussions au Conseil des ministres ont révélé de profondes divisions entre les membres pro-occidentaux et les représentants du camp de la Résistance.
Le gouverneur de la Banque du Liban, Karim Souaid, a également été consulté sur les effets économiques d’un rejet du plan américain. Dans Al Sharq (04 07 2025), il aurait mis en garde contre un scénario de sanctions financières qui couperait le Liban des marchés internationaux, aggravant la crise du dollar parallèle et paralysant les transferts de fonds depuis la diaspora.
Mobilisation populaire et dynamique de rue
La tension s’est rapidement étendue à la rue. Dans Al Quds (04 07 2025), des cortèges de manifestants ont convergé vers le centre-ville de Beyrouth, certains en soutien à la Résistance, d’autres réclamant une réforme constitutionnelle et la fin du confessionnalisme. À Tyr et Nabatieh, des rassemblements organisés par des comités locaux ont dénoncé « l’ingérence étrangère » et appelé à « la défense par tous les moyens du territoire national », selon Ad Diyar (04 07 2025).
Al Joumhouriyat (04 07 2025) souligne que les forces de sécurité ont été déployées en nombre autour des institutions gouvernementales, redoutant des débordements. Aucun incident majeur n’a été signalé, mais plusieurs arrestations ont eu lieu à Bourj Hammoud, où des groupes radicaux auraient tenté d’ériger des barrages improvisés.
Implication internationale et mouvement diplomatique
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de la situation. Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), des diplomates européens évoquent une « séquence critique » pour le Liban, sur fond de rivalités géopolitiques. La France aurait proposé une médiation via le coordonnateur spécial des Nations unies pour le Liban, qui devrait être présent à Beyrouth d’ici le 7 juillet.
Selon Al Bina’ (04 07 2025), le Royaume-Uni et l’Italie ont, quant à eux, lancé des appels à la retenue tout en soutenant l’idée d’un désarmement progressif coordonné par l’ONU. La Russie, citée par Al Akhbar (04 07 2025), a opposé son veto à toute résolution coercitive et appelle à un règlement « interne, libre de toute pression étrangère ».
Climat économique et indicateurs en alerte
Les marchés financiers ont rapidement réagi à la dégradation du climat sécuritaire. La Bourse de Beyrouth, selon Al Liwa’ (04 07 2025), a enregistré une baisse de 4,2 %, touchant principalement les titres bancaires. Le taux de change parallèle du dollar a franchi le seuil de 100 000 livres libanaises pour un dollar, aggravant l’érosion du pouvoir d’achat.
La Banque centrale, dans un communiqué relayé par Al Sharq (04 07 2025), appelle à « l’apaisement politique » pour maintenir le dialogue avec les bailleurs internationaux. Le gouverneur Karim Souaid a réaffirmé sa volonté de stabiliser les réserves monétaires, tout en reconnaissant « l’exposition croissante de l’économie aux soubresauts géopolitiques ».
Craintes de dérapage militaire généralisé
Enfin, plusieurs journaux évoquent le risque d’un élargissement du conflit. Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), des sources militaires font état de mouvements de troupes israéliennes près de Metula. Des observateurs internationaux redoutent un scénario comparable à celui de 2006. La FINUL aurait demandé un renforcement logistique pour sécuriser ses casques bleus déployés sur les lignes de front.
Dans An-Nahar (04 07 2025), des analystes affirment que la situation pourrait basculer rapidement si un nouvel incident survient dans les 48 heures. Les déclarations de Washington, accusant le Hezbollah d’aggraver l’instabilité régionale, contribuent à accroître les incertitudes.
Politique locale : recompositions institutionnelles et tensions parlementaires
Blocage institutionnel et désaccords sur la réforme sécuritaire
Le 4 juillet 2025, la presse libanaise met en lumière un climat politique dominé par les divergences autour des propositions sécuritaires et des réponses à adopter face aux pressions internationales. Dans Nahar (04 07 2025), des sources gouvernementales confirment que le Conseil des ministres, réuni en session exceptionnelle à Baabda, n’a pas réussi à dégager un consensus sur le plan de désarmement partiel du Hezbollah proposé par l’émissaire américain Tom Barrack. Le président de la République, Joseph Aoun, a affirmé que « la souveraineté nationale ne saurait être négociable », tout en reconnaissant « la nécessité de préserver la stabilité institutionnelle dans le cadre d’un dialogue national élargi ».
Dans Al Akhbar (04 07 2025), plusieurs ministres proches du Hezbollah ont quitté la réunion avant son terme, dénonçant « une tentative de capitulation maquillée sous couvert de modernisation sécuritaire ». Le Premier ministre Nawaf Salam a tenté de calmer les esprits, appelant à un comité interpartis chargé de formuler une réponse collective dans les cinq prochains jours. Cependant, Al Sharq al Awsat (04 07 2025) rapporte que l’opposition parlementaire, menée par des députés du courant souverainiste, rejette la proposition, la qualifiant de « manœuvre dilatoire destinée à geler les décisions urgentes exigées par la communauté internationale ».
Front parlementaire fracturé autour des projets de loi prioritaires
Les tensions sécuritaires ont rejailli sur le travail législatif. Dans Al Liwa’ (04 07 2025), les journalistes rapportent que la session parlementaire prévue pour discuter du budget rectificatif a été ajournée en raison de l’absence de quorum. Le bloc parlementaire du Courant patriotique libre a boycotté la séance, dénonçant dans un communiqué « le manque de vision économique du gouvernement et son silence sur les violations israéliennes répétées ».
Selon Al Bina’ (04 07 2025), le président du Parlement, Nabih Berri, a tenté de rallier les différents blocs à une session de compromis autour de trois priorités : le budget, la réforme judiciaire et les lois électorales. Mais plusieurs députés ont refusé d’y participer sans garantie sur le désarmement progressif des milices. Al Sharq (04 07 2025) souligne que ce climat empêche la discussion d’une loi cruciale sur les municipalités, alors même que plusieurs conseils locaux sont en situation d’expiration légale.
Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), l’éditorial insiste sur l’impact de cette paralysie : « aucun vote budgétaire, aucune réforme fiscale, aucune avancée sur la décentralisation ». Des ONG locales s’inquiètent de l’accumulation de textes bloqués, notamment sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et la régulation des partis.
Stratégies divergentes entre exécutif et législatif
L’écart se creuse entre le gouvernement et l’Assemblée. Al Quds (04 07 2025) indique que Joseph Aoun entend recourir aux décrets présidentiels en cas d’impasse prolongée, notamment pour valider certains textes administratifs liés à la gestion de crise. Cette option est contestée par plusieurs constitutionnalistes cités dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), qui rappellent que ces mesures doivent rester exceptionnelles et limitées aux domaines non législatifs.
Le Premier ministre Nawaf Salam, dans une interview publiée par Ad Diyar (04 07 2025), affirme que « l’exécutif n’a pas d’autre choix que de continuer à fonctionner, même en l’absence d’une législation formelle ». Il appelle néanmoins les partis à la responsabilité, soulignant « le besoin de restaurer un dialogue parlementaire à la hauteur des enjeux nationaux ».
Dans Al Sharq (04 07 2025), des parlementaires indépendants reprochent au gouvernement de « chercher à contourner les blocages plutôt que de les résoudre », en refusant toute médiation institutionnelle. La tension se reflète aussi dans la communication politique : les comptes officiels des ministères ont cessé de publier les résumés des réunions hebdomadaires, une situation inédite selon les journalistes.
Tensions confessionnelles et discours identitaires
La situation politique exacerbe les tensions communautaires. Dans Al Bina’ (04 07 2025), plusieurs leaders religieux appellent à ne pas politiser la crise sécuritaire, mais certains discours prennent une tonalité confessionnelle marquée. Le Patriarche maronite, dans une homélie rapportée par Al Joumhouriyat (04 07 2025), déclare que « toute tentative d’imposer une vision sécuritaire par la force sera perçue comme une atteinte au pacte national ».
Le Conseil supérieur chiite, pour sa part, met en garde contre « la marginalisation d’une composante essentielle de la défense nationale », une formule reprise par plusieurs députés du Sud. Al Liwa’ (04 07 2025) indique que des responsables druzes refusent toute réforme qui ne serait pas « équilibrée et inclusive ». Ces clivages compliquent encore la formation d’un front uni face aux défis externes.
Des manifestations séparées ont été organisées à Tripoli et Zahlé, regroupant respectivement des militants islamistes et des partisans du Courant des forces libanaises. Selon Nida’ Al Watan (04 07 2025), ces rassemblements ont donné lieu à des incidents verbaux entre manifestants de sensibilités opposées, nécessitant l’intervention de la Sûreté générale.
Initiatives de dialogue national et réticences partisanes
Face à la fragmentation politique, des voix appellent à relancer un cadre de dialogue national. Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), des diplomates européens proposent un forum de concertation sous l’égide de la Ligue arabe. Le Qatar aurait offert d’accueillir les pourparlers à Doha. Le président Aoun, selon Al Akhbar (04 07 2025), n’y serait pas opposé, mais plusieurs partis conditionnent leur participation à des garanties sur l’ordre du jour.
Le Parti socialiste progressiste, dans une déclaration relayée par Al Quds (04 07 2025), refuse tout dialogue « imposé sous la contrainte extérieure ». Le Hezbollah, quant à lui, affirme dans Al Bina’ (04 07 2025) que « la priorité reste la défense du territoire, pas les arrangements de façade ». Dans ce contexte, la relance du dialogue national paraît compromise.
Les ambassades occidentales à Beyrouth, selon Ad Diyar (04 07 2025), multiplient les contacts pour faire pression sur les leaders locaux. L’Union européenne a proposé un appui technique pour la réforme électorale, mais conditionné à un accord politique interne préalable. Le Haut Comité pour la coordination gouvernementale, censé piloter ces réformes, n’a pas tenu de réunion depuis plus de deux mois, comme le souligne Nahar (04 07 2025).
Effets de la paralysie politique sur les services publics
Les répercussions concrètes de la crise politique se font sentir dans les services publics. Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), des directeurs d’hôpitaux dénoncent le retard dans le versement des subventions de fonctionnement. Le ministère des Travaux publics, selon Al Sharq (04 07 2025), a dû suspendre plusieurs chantiers en raison de l’absence de crédits validés par le Parlement.
Des coupures prolongées d’électricité ont affecté plusieurs localités du Sud et du Metn. Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte que la compagnie Électricité du Liban fonctionne actuellement à 18 % de sa capacité normale. Les appels d’offres pour les carburants sont bloqués en l’absence de décret de financement, lui-même dépendant d’un vote parlementaire.
Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), des usagers des transports publics se plaignent de la suppression de plusieurs lignes de bus reliant la banlieue nord de Beyrouth au centre-ville. Le syndicat des enseignants annonce une grève à partir du 6 juillet, invoquant le non-versement des primes promises en mars dernier.
Multiplication des déclarations contradictoires sur la réforme du système politique
La réforme du système politique fait l’objet de discours contradictoires. Al Akhbar (04 07 2025) cite un projet de loi soumis par 12 députés pour introduire une proportionnelle nationale intégrale avec liste fermée. Ce texte est rejeté par les formations chrétiennes, qui craignent une dilution de leur représentation. Dans Al Quds (04 07 2025), des analystes évoquent une « fuite en avant constitutionnelle » sans base populaire ni majorité parlementaire claire.
Le président du Parlement, Nabih Berri, affirme dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025) que toute réforme doit être précédée d’une entente sur les principes. Il propose la création d’un comité mixte pour étudier les modèles en vigueur dans des pays pluriconfessionnels. Cette proposition est critiquée par des députés de l’opposition, qui y voient « une diversion supplémentaire ».
Selon Nahar (04 07 2025), l’ambassade de France a transmis aux autorités libanaises un mémorandum de synthèse sur les pistes institutionnelles viables à court terme. Le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi.
Citation et discours des personnalités politiques : jeux d’alliances et postures conflictuelles
Joseph Aoun et la ligne présidentielle de fermeté
Le président de la République, Joseph Aoun, s’est exprimé à l’issue du Conseil supérieur de défense réuni le 3 juillet 2025. Selon Al Akhbar (04 07 2025), il a affirmé que « le Liban ne négociera jamais sous la menace » et que « toute tentative d’imposer une solution unilatérale est vouée à l’échec ». Cette déclaration intervient alors que la délégation américaine menée par Tom Barrack s’apprête à présenter son plan sécuritaire au gouvernement.
Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), le chef de l’État a précisé que « le rôle des institutions est de défendre la souveraineté nationale dans le respect du droit international, sans tomber dans l’affrontement gratuit ». Il a également évoqué la nécessité d’un « front national uni » face aux pressions diplomatiques. Ce langage consensuel tranche avec les propos de certains membres du gouvernement appelant à une réponse plus directe.
Nahar (04 07 2025) rapporte que Joseph Aoun aurait confié à des diplomates étrangers que « le Liban n’est pas en situation d’accepter des conditions préétablies sur sa sécurité intérieure ». Dans ses échanges avec les représentants de la Ligue arabe, il aurait insisté sur « la cohésion sociale comme barrière ultime contre la fragmentation imposée de l’extérieur ».
Nawaf Salam entre conciliation et pression politique
Le Premier ministre Nawaf Salam a multiplié les prises de parole publiques pour clarifier la position de l’exécutif. Dans une déclaration reprise par Al Bina’ (04 07 2025), il a affirmé que « le dialogue reste la seule arme légitime de la République » et que « la sécurité du Liban ne peut être marchandée contre des aides financières conditionnées ».
Selon Al Sharq (04 07 2025), il a reçu les ambassadeurs du G7 pour leur exposer les limites de l’acceptabilité politique du plan Barrack, tout en saluant « l’intérêt sincère de certains partenaires pour la stabilité libanaise ». Dans le même temps, il aurait rappelé à ses ministres que « toute démarche unilatérale, dans un sens comme dans l’autre, serait politiquement suicidaire ».
Dans Al Quds (04 07 2025), Nawaf Salam déclare que « le gouvernement ne reculera pas devant ses responsabilités », tout en reconnaissant que « la marge de manœuvre reste étroite dans un Parlement fragmenté ». Il affirme qu’un vote sur une éventuelle réforme du cadre sécuritaire ne pourra se tenir sans débat préalable en commission mixte.
Position du Hezbollah et silence tactique de Naim Kassem
Dans un discours relayé par Al Akhbar (04 07 2025), Naim Kassem, secrétaire général du Hezbollah, n’évoque pas directement la visite de Tom Barrack, mais insiste sur « la nécessité de défendre la terre, quelles que soient les circonstances ». Il précise que « les peuples libres ne cèdent jamais à la pression, et le Liban ne sera jamais un satellite d’intérêts étrangers ».
Ce discours, tenu lors d’une commémoration religieuse à Nabatieh, a été interprété dans Al Liwa’ (04 07 2025) comme une réponse indirecte au plan américain. Kassem y affirme que « la Résistance ne se laissera pas désarmer par décret » et que « ceux qui pensent pouvoir la contourner politiquement se trompent lourdement ».
Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), plusieurs analystes considèrent ce silence relatif comme un choix stratégique visant à tester la réaction populaire. Les propos de Naim Kassem visent davantage à renforcer la cohésion interne du Hezbollah qu’à engager un bras de fer ouvert.
Déclarations de l’opposition souverainiste et critique du dialogue imposé
Du côté de l’opposition souverainiste, Samir Geagea, président des Forces libanaises, déclare dans Nida’ Al Watan (04 07 2025) que « l’heure n’est plus à l’attentisme mais à la clarification ». Il appelle à « une session parlementaire spéciale pour débattre du désarmement illégal et de la responsabilité des forces de sécurité ». Selon lui, « le Liban doit choisir entre souveraineté réelle et pseudo-stabilité de façade ».
Dans Ad Diyar (04 07 2025), il dénonce « la duplicité d’un exécutif qui prétend protéger le Liban tout en négociant sa neutralisation ». Il ajoute que « la réforme de l’armée est impossible tant que subsiste un État dans l’État ». Ces propos ont été jugés provocateurs par plusieurs formations parlementaires, notamment le Courant patriotique libre.
Gebran Bassil, président du CPL, déclare dans Al Joumhouriyat (04 07 2025) que « toute tentative d’imposer le désarmement en dehors d’un consensus constitutionnel reviendrait à déclencher une crise de régime ». Il appelle à un dialogue national piloté par la présidence, et non sous l’égide d’émissaires étrangers. Pour lui, « la stabilité du Liban ne peut être exportée ».
Positions divergentes au sein du Parlement et effets sur les alliances
Le Parlement est traversé par de fortes dissensions. Dans Al Liwa’ (04 07 2025), le député Bilal Abdallah déclare que « la représentation nationale est en danger si le Parlement continue de fuir les débats essentiels ». Il propose un compromis sur le volet sécuritaire, intégrant une mission parlementaire d’enquête et un audit des structures de la Résistance.
À l’inverse, dans Nahar (04 07 2025), le député Michel Moawad affirme que « seule une dissolution du Parlement et des élections anticipées peuvent sortir le pays de l’impasse actuelle ». Il critique « l’incapacité de l’Assemblée à incarner une vision claire de l’État ».
Dans Al Sharq (04 07 2025), le député Elias Bou Saab appelle à « la prudence dans le langage politique », et rejette « l’escalade verbale qui éloigne toute solution ». Selon lui, « le rôle du Parlement est de canaliser les tensions, pas de les amplifier ». Il propose un code de conduite parlementaire inter-blocs sur les questions de sécurité et de souveraineté.
Voix religieuses et rôle moral dans le débat sécuritaire
Les autorités religieuses se sont également exprimées. Dans Al Bina’ (04 07 2025), le mufti de la République déclare que « le Liban ne survivra pas à une nouvelle guerre civile et qu’il est urgent de restaurer la confiance entre les communautés ». Il appelle les politiques à « déposer les armes rhétoriques avant de rêver désarmer quiconque ».
Le patriarche maronite, dans Al Quds (04 07 2025), insiste sur le caractère fondamental de « la séparation entre la foi et le commandement militaire ». Il affirme que « la Résistance a rempli son rôle historique mais qu’elle doit désormais s’inscrire dans un projet d’État inclusif ».
Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), des proches du patriarcat dénoncent « l’usage abusif du langage religieux pour légitimer des décisions militaires ou diplomatiques prises en dehors de tout cadre légal ». Cette critique vise autant les discours du Hezbollah que ceux de certains leaders sunnites ou druzes.
Discours économiques et craintes de désengagement international
Dans une interview accordée à Al Liwa’ (04 07 2025), le ministre des Finances affirme que « l’économie libanaise ne pourra pas supporter une nouvelle vague de sanctions ni l’arrêt des transferts internationaux ». Il appelle à « un langage de vérité entre partenaires politiques pour préserver les canaux de coopération avec les institutions financières ».
Le gouverneur de la Banque du Liban, Karim Souaid, déclare dans Al Sharq (04 07 2025) que « le Liban est plus proche que jamais d’une rupture monétaire irréversible si les institutions ne parviennent pas à garantir un minimum de prévisibilité politique ». Il évoque « des risques élevés sur les taux d’intérêt, le financement du déficit et la confiance des marchés ».
Selon Al Akhbar (04 07 2025), ces propos ont été mal accueillis par certains députés, qui dénoncent une « dramatisation excessive » destinée à forcer la main du Parlement. Le ministre de l’Économie, pour sa part, déclare dans Ad Diyar (04 07 2025) que « la sécurité et la prospérité sont les deux piliers d’une relance crédible, mais ils ne peuvent être obtenus sans un minimum de compromis politique ».
Diplomatie : convergences régionales et pressions croisées
Visite de Tom Barrack et objectifs de la mission américaine
La visite de l’émissaire spécial américain Tom Barrack constitue un point central de l’activité diplomatique du 4 juillet 2025. Selon Al Sharq al Awsat (04 07 2025), Barrack a atterri à Beyrouth pour soumettre un plan à trois volets, comprenant le désarmement progressif du Hezbollah, l’intégration des milices dans l’armée nationale et l’octroi d’une aide financière conditionnée à la réalisation de ces engagements. Dans Al Bina’ (04 07 2025), des sources proches de la présidence libanaise affirment que Barrack a présenté son initiative comme une « feuille de route consensuelle pour sortir le Liban de l’impasse sécuritaire et économique ».
Dans Nahar (04 07 2025), des diplomates occidentaux indiquent que les États-Unis entendent tester la capacité du gouvernement libanais à « prendre des décisions courageuses » et à « restaurer la confiance dans les institutions de l’État ». Barrack aurait rencontré le président Joseph Aoun ainsi que le Premier ministre Nawaf Salam, dans une série de réunions fermées, à l’issue desquelles aucun communiqué officiel n’a été publié.
Al Akhbar (04 07 2025) souligne que cette discrétion est révélatrice d’une divergence profonde entre les attentes américaines et la réalité politique libanaise. Plusieurs interlocuteurs du diplomate américain auraient exprimé leurs réserves quant à la faisabilité d’un désarmement sans crise institutionnelle majeure. Barrack aurait également évoqué la possibilité d’une résolution internationale contraignante si le Liban refuse d’adhérer au plan dans un délai rapproché.
Médiations régionales et rôle croissant des puissances arabes
Au-delà des États-Unis, plusieurs pays arabes se mobilisent autour du dossier libanais. Dans Al Quds (04 07 2025), des sources diplomatiques indiquent que l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont tenu une réunion à huis clos en marge du Forum de la sécurité du Golfe, durant laquelle le Liban a été désigné comme priorité stratégique. Ces pays auraient convenu d’un soutien commun à l’initiative américaine, tout en appelant à une approche plus graduelle dans l’exécution du plan.
Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte que Le Caire a envoyé une délégation diplomatique en éclaireur, chargée de « sonder la position des partis libanais » et de proposer des modalités d’accompagnement politique. Selon Nida’ Al Watan (04 07 2025), l’Arabie saoudite conditionne toute reprise de ses investissements dans le pays à un engagement explicite des autorités libanaises en faveur de la « neutralité active » vis-à-vis des conflits régionaux.
Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), des sources proches du gouvernement assurent que le Premier ministre Nawaf Salam s’est entretenu par visioconférence avec le prince héritier saoudien, qui aurait « réaffirmé son attachement à la stabilité libanaise et au respect des résolutions onusiennes ». Les Émirats arabes unis, quant à eux, auraient offert une aide logistique à l’armée libanaise dans le cadre d’un programme de coopération bilatérale suspendu depuis 2021.
Position de la France et soutien conditionné à la gouvernance libanaise
La France, traditionnellement active sur le dossier libanais, adopte une posture de facilitation. Dans Ad Diyar (04 07 2025), on apprend que l’ambassadeur de France a transmis au ministère des Affaires étrangères un document de synthèse portant sur les scénarios de sortie de crise. Le texte propose notamment la convocation d’une conférence internationale pour le Liban, sous l’égide conjointe de Paris et du Secrétaire général des Nations unies.
Dans Al Sharq (04 07 2025), des diplomates français expriment leur scepticisme quant à la rapidité des réformes exigées par Washington. Ils recommandent un agenda plus progressif, incluant une première phase d’évaluation institutionnelle, suivie d’un dialogue parlementaire coordonné. La France propose également de redémarrer l’aide humanitaire ciblée, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Nahar (04 07 2025) révèle que le président Emmanuel Macron aurait contacté personnellement Joseph Aoun, lui assurant que « la communauté internationale n’attend pas un désarmement immédiat, mais des signaux de responsabilité et d’engagement à moyen terme ». Le Quai d’Orsay reste toutefois prudent, refusant de s’associer à toute initiative unilatérale qui ne ferait pas consensus au sein des forces politiques libanaises.
Rejet russe d’une résolution internationale et soutien indirect à la Résistance
La Russie, par la voix de son ambassadeur à Beyrouth, a fermement rejeté l’idée d’une résolution onusienne imposant un calendrier de désarmement. Dans Al Akhbar (04 07 2025), l’ambassadeur déclare que « le Liban doit trouver ses propres mécanismes de sortie de crise, sans diktat extérieur ». Moscou exprime sa solidarité avec « les forces légitimes de la résistance face à l’occupation et aux agressions ».
Selon Al Bina’ (04 07 2025), la Russie envisage d’accroître son assistance humanitaire au Liban, notamment dans les zones rurales du Sud et de la Bekaa, en coordination avec le Croissant-Rouge libanais. Ce geste est interprété comme un message indirect de soutien au Hezbollah, dont l’implantation dans ces régions est historiquement forte.
Dans Al Quds (04 07 2025), des diplomates européens s’inquiètent de cette initiative russe, qui pourrait créer un déséquilibre dans les efforts de stabilisation. Ils craignent que Moscou utilise le Liban comme levier géopolitique dans ses négociations avec les États-Unis sur d’autres dossiers régionaux.
Mouvements de l’ONU et débats sur le rôle de la FINUL
L’Organisation des Nations unies maintient son engagement au Liban via la FINUL et le bureau du coordonnateur spécial. Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), on apprend que le Secrétaire général a convoqué une session d’évaluation de la situation libanaise à New York, centrée sur la viabilité de la résolution 1701. Plusieurs pays membres du Conseil de sécurité s’interrogent sur l’efficacité actuelle du mandat onusien.
Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte que le commandant de la FINUL a demandé un renforcement temporaire de ses effectifs dans les zones de friction, en particulier dans les secteurs de Marjayoun et de Bint Jbeil. Des observateurs supplémentaires seraient déployés d’ici la fin de la semaine pour surveiller les mouvements militaires israéliens.
Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), le gouvernement libanais s’oppose à toute modification du mandat de la FINUL sans son accord préalable. Le ministre des Affaires étrangères affirme que « toute extension des pouvoirs de la force onusienne nécessiterait une consultation nationale approfondie ». Cette position est soutenue par le président de l’Assemblée nationale, qui insiste sur la nécessité de préserver le rôle consultatif des institutions libanaises.
Activité bilatérale avec des États non occidentaux
Le 4 juillet 2025 est également marqué par des contacts diplomatiques bilatéraux avec plusieurs pays non occidentaux. Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), on apprend que le ministre libanais de l’Économie s’est entretenu avec son homologue turc à propos de la relance des exportations agricoles vers Istanbul. Cet accord prévoit un allègement des taxes douanières et une assistance technique dans le secteur de la transformation alimentaire.
Dans Al Sharq (04 07 2025), le gouvernement iranien aurait proposé une aide en carburant d’urgence à destination des hôpitaux libanais. Cette proposition est étudiée par le ministère de la Santé, qui souhaite obtenir une dérogation du Trésor américain avant de l’accepter officiellement. L’initiative iranienne est perçue par certains analystes comme un outil d’influence plutôt qu’un acte purement humanitaire.
Al Akhbar (04 07 2025) mentionne également la visite d’un conseiller spécial chinois, porteur d’un projet d’infrastructure dans le port de Tripoli. Pékin se montre prêt à investir dans les réseaux de transport libanais, mais réclame des garanties juridiques et un cadre fiscal stable. Le dossier est à l’étude au ministère des Travaux publics, sans décision attendue avant la fin de l’été.
Politique internationale : tensions multipolaires et repositionnements stratégiques
Reprise des affrontements à Gaza et raid aérien israélien
Les journaux du 4 juillet 2025 rapportent une reprise significative des hostilités dans la bande de Gaza. Selon Al Quds (04 07 2025), l’armée israélienne a lancé une série de frappes aériennes sur le nord du territoire, visant des positions du Hamas et du Jihad islamique. Le ministère de la Santé à Gaza indique que 17 personnes ont été tuées, dont cinq enfants. Les raids ont également causé des coupures d’électricité dans plusieurs quartiers de Beit Hanoun et de Jabalia.
Dans Al Akhbar (04 07 2025), un porte-parole de Tsahal affirme que les cibles visaient exclusivement des infrastructures militaires, notamment des tunnels et des dépôts de munitions. Le Hamas, pour sa part, accuse Israël de « crimes de guerre » et promet « une réponse à la hauteur de l’agression ». Des tirs de roquettes ont été signalés en direction de Sderot et d’Ashkelon, sans faire de victimes.
Al Sharq al Awsat (04 07 2025) souligne que ces événements surviennent alors que des négociations indirectes sur un cessez-le-feu étaient en cours au Caire, sous l’égide de l’ONU et de l’Égypte. L’envoyé spécial de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a exprimé sa « vive préoccupation » face à l’escalade, appelant les deux parties à respecter le droit international humanitaire.
Instabilité politique en Israël et pressions sur le gouvernement
La situation intérieure en Israël reste également tendue. Dans Al Bina’ (04 07 2025), des parlementaires de l’opposition critiquent la gestion de la crise par le gouvernement du président Donald Trump, soulignant que les opérations à Gaza risquent de se retourner contre les intérêts stratégiques d’Israël. Le Premier ministre israélien, en déplacement à Haïfa, a réaffirmé que « la sécurité du peuple israélien reste non négociable ».
Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte que plusieurs manifestations ont eu lieu à Tel Aviv, réunissant des familles de militaires mobilisés et des ONG pacifistes. Les slogans dénoncent « la spirale de la violence » et appellent à « une solution durable fondée sur la coexistence ».
Dans Ad Diyar (04 07 2025), des sources diplomatiques indiquent que les États-Unis ont demandé à Israël de « calibrer sa réponse militaire » afin d’éviter un embrasement régional. Washington chercherait à maintenir un canal de dialogue avec l’Autorité palestinienne, en dépit de la montée en puissance du Hamas.
Renforcement de la coopération russo-chinoise et exercices conjoints
Sur le front asiatique, Al Joumhouriyat (04 07 2025) rapporte que la Russie et la Chine ont entamé une série d’exercices militaires conjoints en mer de Chine orientale. L’opération, baptisée « Bouclier de l’Est », mobilise des destroyers, des sous-marins nucléaires et des avions de chasse. Moscou et Pékin affirment que ces manœuvres visent à « renforcer la sécurité régionale face aux menaces croissantes de l’OTAN ».
Dans Al Sharq (04 07 2025), des responsables militaires russes affirment que les scénarios d’entraînement incluent des simulations de blocus maritime et des attaques cybernétiques coordonnées. Le ministre chinois de la Défense déclare que « la coopération stratégique entre la Chine et la Russie est le pilier de l’ordre multipolaire émergent ».
Al Akhbar (04 07 2025) signale que cette démonstration de force intervient alors que les États-Unis viennent de signer un nouvel accord de défense avec le Japon, élargissant l’accès aux bases militaires nippones. Pékin considère cet accord comme « une provocation directe » qui menace « l’équilibre sécuritaire en Asie-Pacifique ».
Crise institutionnelle au sein de l’Union européenne et fractures internes
L’Union européenne traverse une phase de turbulences politiques, marquée par des dissensions croissantes entre États membres. Dans Al Liwa’ (04 07 2025), on apprend que la Hongrie et la Slovaquie ont opposé leur veto à un projet de résolution condamnant les atteintes aux droits humains en Biélorussie. Ce blocage empêche l’adoption de sanctions économiques contre le régime de Minsk.
Nahar (04 07 2025) rapporte également un différend entre la France et l’Italie sur la politique migratoire. Rome accuse Paris d’imposer unilatéralement des quotas de répartition sans consultation préalable. Le président français Emmanuel Macron aurait déclaré, selon Al Quds (04 07 2025), que « l’Europe ne peut plus être otage des populismes nationaux ».
Dans Al Sharq (04 07 2025), des diplomates allemands expriment leur inquiétude face à la montée des mouvements eurosceptiques dans plusieurs pays, notamment aux Pays-Bas et en Finlande. Le Parlement européen peine à adopter le budget pluriannuel 2026-2032, bloqué par des querelles sur la fiscalité numérique.
Coup d’État au Niger et réactions de l’Union africaine
L’Union africaine a condamné fermement le coup d’État militaire survenu au Niger, où le président Mohamed Bazoum a été démis de ses fonctions par un groupe d’officiers. Selon Al Bina’ (04 07 2025), les putschistes ont dissous les institutions et instauré un couvre-feu sur l’ensemble du territoire. Ils justifient leur action par « l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité nationale face à la menace djihadiste ».
Dans Al Quds (04 07 2025), des sources diplomatiques indiquent que le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu toute coopération militaire avec le Niger jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. La France, ancienne puissance coloniale, a évacué une partie de son personnel diplomatique, tout en appelant à une résolution pacifique de la crise.
Al Akhbar (04 07 2025) souligne que la junte bénéficie d’un soutien populaire dans certaines régions du pays, notamment dans le nord, où les autorités civiles étaient accusées de corruption. Des analystes évoquent un basculement stratégique de Niamey vers la Russie ou la Turquie, dans un contexte de désengagement occidental.
Négociations nucléaires entre l’Iran et les puissances occidentales
Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), les pourparlers sur le nucléaire iranien reprennent à Genève sous l’égide de l’AIEA. L’Iran propose un gel de son enrichissement d’uranium à 60 %, en échange d’un allègement des sanctions sur le secteur pétrolier. Les États-Unis et l’Allemagne se montrent ouverts à cette proposition, à condition d’un retour complet de Téhéran dans le cadre de l’accord de 2015.
Selon Al Liwa’ (04 07 2025), l’Iran exige des garanties contre tout retrait unilatéral de l’accord, comme cela s’était produit sous la présidence de Donald Trump en 2018. Le président actuel, également Donald Trump, s’est abstenu de tout commentaire officiel, mais son conseiller à la sécurité nationale aurait déclaré que « les concessions ne peuvent être envisagées sans mécanisme de vérification rigoureux ».
Al Quds (04 07 2025) note que ces discussions se déroulent dans un climat tendu, alors que des explosions récentes ont touché des installations militaires en Iran, sans revendication. Téhéran accuse implicitement Israël, sans le nommer, et promet de riposter « au moment et à l’endroit de son choix ».
Économie : vulnérabilités financières et arbitrages sous contrainte
Fluctuations du taux de change et pression sur la livre libanaise
Le 4 juillet 2025, les publications libanaises s’accordent sur l’accélération de la dépréciation de la livre libanaise face au dollar. Dans Al Liwa’ (04 07 2025), des cambistes signalent que le taux du marché parallèle a dépassé les 100 000 livres pour un dollar, atteignant parfois 102 000 dans certaines localités de la Bekaa et du nord du pays. Cette hausse soudaine, selon les analystes, est directement liée à l’instabilité politique et sécuritaire des derniers jours.
Al Sharq (04 07 2025) rapporte que la demande en billets verts s’est intensifiée à Beyrouth, en particulier dans les zones commerçantes de Hamra et Verdun. Les commerçants refusent désormais les transactions en livres libanaises au-delà de certaines montants, accentuant l’indexation du marché de détail sur le dollar.
Dans Al Akhbar (04 07 2025), le gouverneur de la Banque du Liban, Karim Souaid, déclare que « la Banque centrale continue d’intervenir pour limiter les mouvements spéculatifs, mais l’absence de cadre budgétaire et l’incertitude politique rendent l’action monétaire quasi inopérante ». Il appelle à un retour rapide de la stabilité gouvernementale afin de restaurer la crédibilité des autorités économiques.
Baisse de la Bourse de Beyrouth et retrait des investisseurs
Les effets de la crise se font également sentir sur les marchés financiers. Selon Nida’ Al Watan (04 07 2025), la Bourse de Beyrouth a enregistré une baisse de 4,2 % à la clôture du 3 juillet. Les valeurs bancaires sont les plus affectées, notamment les titres de Bank Audi et de Fransabank. Al Joumhouriyat (04 07 2025) indique que plusieurs investisseurs institutionnels ont suspendu leurs opérations sur le marché secondaire, invoquant « une incertitude législative persistante ».
Dans Nahar (04 07 2025), des représentants de la chambre de commerce de Beyrouth expliquent que les retraits de fonds se sont accélérés depuis que le Conseil des ministres a échoué à valider les mécanismes de refinancement des établissements bancaires. Les discussions sur la restructuration du secteur restent gelées, faute d’accord entre le gouvernement et le Parlement.
Al Sharq al Awsat (04 07 2025) évoque aussi les conséquences sur les obligations souveraines : les eurobonds libanais se négocient actuellement à moins de 7 % de leur valeur nominale. Les agences de notation maintiennent le Liban à un niveau de risque élevé, soulignant l’absence de budget consolidé et la dette publique supérieure à 150 % du PIB.
Blocage du budget et dépenses hors cadre légal
La question budgétaire demeure un point de blocage central. Dans Ad Diyar (04 07 2025), des sources gouvernementales indiquent que le ministère des Finances a soumis un projet de budget rectificatif intégrant une hausse des dépenses sociales et des subventions alimentaires. Cependant, faute de quorum, la séance parlementaire prévue à cet effet a été annulée. Le Premier ministre Nawaf Salam, dans une déclaration à Al Bina’ (04 07 2025), dénonce « une paralysie politique qui nuit directement à la cohésion sociale ».
Al Quds (04 07 2025) rapporte que plusieurs ministères fonctionnent actuellement sur la base de décrets exceptionnels signés par la présidence, sans passage par le Parlement. Ce mode de gestion est critiqué par certains députés qui y voient une dérive autoritaire. Le ministère des Travaux publics, par exemple, a prolongé les contrats d’entretien des routes sans appel d’offres, invoquant l’urgence et l’absence de financement parlementaire.
Selon Al Akhbar (04 07 2025), cette pratique se généralise dans les secteurs de la santé, de l’énergie et de l’enseignement, accentuant la méfiance des bailleurs de fonds. Des responsables de la Banque mondiale, cités dans Al Liwa’ (04 07 2025), affirment que « toute aide future dépendra du respect des normes de transparence et de gouvernance budgétaire ».
Situation des entreprises et contractions de l’activité privée
L’activité économique privée reste en contraction. Dans Al Sharq (04 07 2025), les syndicats professionnels du commerce signalent une baisse de 35 % des ventes dans les centres commerciaux de la capitale. Les secteurs de l’électronique, de l’automobile et de l’ameublement sont particulièrement affectés. La Fédération des industries libanaises indique que plusieurs unités de production ont suspendu leurs opérations en raison du coût de l’énergie et des matières premières.
Nida’ Al Watan (04 07 2025) rapporte que les importateurs d’hydrocarbures ont réduit leurs livraisons, anticipant une baisse de la demande et un ralentissement des paiements. Le port de Beyrouth a enregistré une chute de 18 % du volume de conteneurs traités en juin, selon les chiffres relayés par Al Joumhouriyat (04 07 2025).
Dans Nahar (04 07 2025), des responsables de l’Association des Banques du Liban alertent sur le niveau élevé des créances douteuses, estimées à plus de 42 % des portefeuilles. L’absence d’un mécanisme de restructuration et la baisse des garanties rendent difficile toute reprise du crédit.
Réforme du secteur énergétique et tensions sur les carburants
Le secteur énergétique reste au cœur des préoccupations. Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), le ministre de l’Énergie annonce que la production électrique est tombée à moins de 500 mégawatts, entraînant des coupures de courant de plus de 20 heures par jour dans certaines régions. L’État n’a pas encore pu débloquer les fonds nécessaires à l’achat de carburant, tandis que les centrales de Zahrani et de Deir Ammar tournent au ralenti.
Al Bina’ (04 07 2025) précise que les négociations avec l’Égypte sur la fourniture de gaz sont en suspens, faute de garanties bancaires. L’option iranienne reste controversée : selon Al Akhbar (04 07 2025), une offre d’aide sous forme de carburant a été soumise par Téhéran, mais elle fait l’objet de discussions au sein du Conseil des ministres, certains membres redoutant des sanctions secondaires américaines.
Dans Al Liwa’ (04 07 2025), les coopératives agricoles dénoncent les conséquences de cette situation sur la chaîne du froid et les récoltes, particulièrement dans la vallée de la Bekaa. Les coûts de production agricole auraient augmenté de 22 % en un mois.
Emploi, salaires et climat social sous tension
Sur le plan social, Al Joumhouriyat (04 07 2025) rapporte que les fonctionnaires réclament une indexation urgente de leurs salaires, dont le pouvoir d’achat s’est effondré. Plusieurs syndicats appellent à des journées de grève sectorielles. Le syndicat des enseignants prévoit une cessation de travail illimitée à partir du 6 juillet.
Al Quds (04 07 2025) publie une enquête montrant que plus de 65 % des employés du secteur public ne perçoivent plus leur solde intégralement en monnaie forte. Le secteur privé n’est pas épargné : de nombreuses entreprises rémunèrent désormais leurs salariés en espèces, ou en chèques bancaires dépréciés, comme le confirme Al Akhbar (04 07 2025).
Al Sharq (04 07 2025) note également une hausse des licenciements dans l’hôtellerie, la restauration et les transports. Le taux de chômage dépasse les 38 %, selon des chiffres avancés par le Forum économique libanais, relayés par Al Liwa’ (04 07 2025).
Justice : lenteurs procédurales et pressions sur les enquêtes sensibles
Reprise partielle de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth
Le 4 juillet 2025, plusieurs titres de la presse libanaise évoquent la réactivation partielle de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), des sources judiciaires confirment que le juge Tarek Bitar a adressé de nouvelles convocations à des responsables de la Sécurité générale et de l’Armée. Ces convocations concernent des documents confidentiels récemment versés au dossier, selon lesquels des informations auraient été ignorées avant le 4 août 2020.
Al Liwa’ (04 07 2025) indique que ces démarches judiciaires restent limitées, le Conseil supérieur de la magistrature n’ayant pas encore tranché sur la validité des dernières procédures. Le ministre sortant de la Justice, cité par Al Quds (04 07 2025), affirme que « toute avancée dépendra d’un accord au sein du Conseil judiciaire sur les prérogatives exactes du juge d’instruction ».
Dans Al Akhbar (04 07 2025), des proches du Courant patriotique libre dénoncent une « politisation de l’enquête au service d’un agenda extérieur ». Ils affirment que la justice subit « des pressions de la rue et de certaines chancelleries » pour relancer un dossier sensible à l’approche de la date anniversaire de la tragédie.
Blocages dans l’affaire Riad Salamé et transferts de compétence contestés
L’affaire Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban, reste gelée depuis plusieurs semaines. Dans Al Sharq (04 07 2025), les juges d’instruction se déclarent incompétents sur plusieurs volets, notamment les avoirs transférés à l’étranger et les mouvements bancaires postérieurs à 2019. La Cour de cassation doit se prononcer sur le partage de compétence entre la justice financière, le parquet de Beyrouth et les juridictions internationales.
Nahar (04 07 2025) rapporte que l’Allemagne et la Suisse attendent toujours une coopération judiciaire du Liban pour finaliser leurs dossiers. Des mandats d’arrêt ont été émis, mais restent lettre morte, faute de notification officielle. Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), un avocat de la défense affirme que « les accusations reposent sur des bases fragiles et des extrapolations comptables ».
Al Sharq al Awsat (04 07 2025) souligne que les autorités judiciaires peinent à obtenir l’accès aux archives de certaines banques libanaises. Plusieurs institutions invoquent la protection du secret bancaire, malgré l’adoption d’une loi de levée partielle en 2023. Ce manque de coopération interne ralentit considérablement les investigations.
Procédures disciplinaires dans les rangs de la magistrature
La presse du jour rend également compte de tensions internes dans la magistrature. Dans Al Bina’ (04 07 2025), le Conseil supérieur de la magistrature a convoqué trois juges pour répondre à des accusations de partialité et de communication inappropriée avec des parties politiques. Ces juges sont soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles sur des dossiers de corruption à des journalistes et à des élus.
Al Quds (04 07 2025) évoque un climat de méfiance croissante au sein du palais de justice de Beyrouth. Plusieurs magistrats auraient demandé des affectations en dehors de la capitale pour éviter les conflits d’intérêt. Le syndicat des magistrats réclame une « réforme profonde du statut de la magistrature et un renforcement de son indépendance ».
Dans Ad Diyar (04 07 2025), un ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature déclare que « le système judiciaire est devenu un champ de bataille politique, incapable de fonctionner de manière autonome ». Il appelle à un retour au principe de rotation géographique pour limiter les pressions locales.
Affaires de corruption et poursuites inabouties
Plusieurs affaires de corruption évoquées dans la presse n’ont pas connu d’avancée notable. Dans Al Akhbar (04 07 2025), l’enquête sur les contrats de fourniture de carburant à l’armée libanaise reste bloquée au niveau du ministère des Finances. Le juge instructeur chargé du dossier aurait demandé l’autorisation d’interroger un ancien ministre, mais n’a pas reçu de réponse officielle.
Al Liwa’ (04 07 2025) mentionne aussi le dossier des marchés publics du ministère de l’Éducation, dans lequel des surfacturations massives auraient été identifiées. Des documents confidentiels transmis au parquet évoquent des montants supérieurs à 15 milliards de livres détournés entre 2021 et 2023. Aucune mise en examen n’a encore été prononcée.
Dans Al Sharq (04 07 2025), les observateurs s’étonnent du silence entourant l’enquête sur les permis de construire délivrés illégalement dans des zones protégées. Plusieurs maires auraient été interrogés en janvier dernier, sans suite connue à ce jour. Des ONG anticorruption dénoncent « un écran de fumée judiciaire destiné à calmer l’opinion sans aboutir à des sanctions ».
Dossiers de meurtres politiques et mémoire judiciaire sélective
La question des assassinats politiques non élucidés continue de hanter la justice libanaise. Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), le frère de Lokman Slim, assassiné en 2021, accuse l’État d’« inertie complice ». Il déclare que « l’enquête a été vidée de sa substance par des manoeuvres procédurales » et qu’aucune information nouvelle n’a été communiquée à la famille depuis plus d’un an.
Al Quds (04 07 2025) souligne que l’affaire Samir Kassir reste elle aussi dans l’impasse. Le comité d’avocats qui suivait le dossier a été dissous en avril dernier, faute de moyens et de coopération des institutions. Le journaliste assassin a fait l’objet d’hommages symboliques lors d’une conférence à Beyrouth, mais aucun représentant judiciaire n’y a participé.
Dans Al Bina’ (04 07 2025), des proches de figures politiques disparues évoquent une « mémoire judiciaire sélective » où seules certaines affaires progressent, en fonction du poids politique des victimes. Les archives du tribunal militaire ne sont pas accessibles aux journalistes, ce qui renforce le sentiment d’opacité.
Lenteur dans les dossiers liés à la sécurité alimentaire et sanitaire
La justice administrative est également pointée du doigt dans sa gestion des crises sanitaires. Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), le tribunal du Mont Liban n’a toujours pas rendu son jugement sur une plainte déposée contre une société de distribution de lait infantile contenant des produits périmés. L’affaire remonte à mars 2024 et concerne plus de 200 enfants hospitalisés.
Dans Al Liwa’ (04 07 2025), des associations de consommateurs déplorent l’absence de mécanismes d’indemnisation rapide. Elles réclament un parquet spécialisé dans les litiges alimentaires, capable de traiter les dossiers en urgence. Le Conseil des ministres aurait promis une étude de faisabilité, sans calendrier précis.
Ad Diyar (04 07 2025) note que les juridictions administratives fonctionnent à effectif réduit depuis plus de deux ans. Le retard moyen de traitement des recours dépasse désormais 15 mois, selon des statistiques non officielles communiquées par l’Institut libanais de gouvernance.
Société : fractures sociales, migrations internes et précarité croissante
Exode rural et transformations démographiques
Le 4 juillet 2025, plusieurs journaux mettent en lumière les effets du déplacement démographique à l’intérieur du territoire libanais. Dans Al Liwa’ (04 07 2025), des données issues d’une enquête municipale dans la région de la Bekaa indiquent que plus de 22 % des foyers agricoles ont quitté leurs villages pour s’installer en périphérie de Beyrouth ou de Tripoli au cours des douze derniers mois. Cette migration résulte de la perte de rentabilité de l’agriculture face à l’inflation du carburant et à la baisse des prix de revente.
Al Bina’ (04 07 2025) rapporte que dans la région de Baalbek, la fermeture de plusieurs écoles publiques a été actée en raison de la baisse des effectifs, causée par l’émigration familiale. Les jeunes diplômés quittent massivement les villages, provoquant une rupture dans la transmission des savoir-faire traditionnels. Des sociologues cités dans le journal estiment que « le Liban traverse une phase de désertification sociale silencieuse qui fragilise la cohésion territoriale ».
Dans Ad Diyar (04 07 2025), un président de municipalité du Akkar affirme que « la perte de la population active est un danger existentiel », évoquant des projets de jumelage avec des ONG internationales pour créer des emplois locaux temporaires. Le ministère des Affaires sociales, sollicité sur ce point, n’a pas encore proposé de plan de réinstallation ou de revitalisation des zones rurales.
Conditions de vie dans les banlieues urbaines et informalité économique
Les migrations internes ont provoqué une saturation des infrastructures urbaines. Dans Nida’ Al Watan (04 07 2025), les habitants de Hayy El Sellom, à la périphérie sud de Beyrouth, décrivent des conditions de logement précaires : insalubrité, absence de collecte régulière des déchets, et électricité intermittente. Le quartier, selon le quotidien, accueille désormais plus de 12 000 personnes déplacées des zones rurales, dont la moitié vit dans des logements non réglementaires.
Al Akhbar (04 07 2025) s’intéresse à l’économie informelle qui s’est développée dans ces zones. Les petits ateliers de couture, de mécanique ou de transformation alimentaire opèrent sans enregistrement légal, faute de cadre réglementaire adapté. Le journal indique que ces activités représentent une source de revenu pour plus de 40 % des ménages installés en périphérie depuis 2022.
Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), un expert en urbanisme précise que « l’absence de régulation foncière et l’inflation du marché locatif poussent les familles les plus fragiles à se regrouper dans des logements à la limite de l’effondrement ». Les mairies, privées de ressources, ne parviennent plus à assurer les services de base. Des scènes d’auto-organisation communautaire sont observées, notamment autour des mosquées ou des écoles fermées transformées en centres d’accueil.
Croissance des inégalités et éducation à deux vitesses
Les effets de la crise économique sont visibles dans le domaine de l’éducation. Dans Al Quds (04 07 2025), les écoles publiques de Beyrouth et de Tripoli fonctionnent en sous-effectif, avec des classes surchargées et un manque criant de matériel pédagogique. À l’inverse, les établissements privés haut de gamme enregistrent une hausse des inscriptions d’élèves issus de familles expatriées revenues temporairement au pays.
Nahar (04 07 2025) publie un reportage sur les inégalités scolaires entre le Sud et le centre du pays. À Tyr, des élèves doivent encore étudier dans des salles en préfabriqué sans climatisation. L’enseignement à distance reste inaccessible à une large partie des foyers, par manque d’équipement ou de connexion fiable. Le ministère de l’Éducation, dans un communiqué repris par Al Joumhouriyat (04 07 2025), admet que « l’année scolaire 2024-2025 est fortement compromise » dans plusieurs districts.
Dans Al Sharq (04 07 2025), des parents dénoncent une forme de sélection sociale déguisée : plusieurs établissements privés exigent désormais que les frais de scolarité soient réglés exclusivement en dollars. Cette exigence exclut de facto une partie des classes moyennes, contraintes de réorienter leurs enfants vers des écoles communautaires ou religieuses.
Santé mentale et surcharge des services psychologiques
Les répercussions de la crise se font également sentir sur la santé mentale. Dans Al Akhbar (04 07 2025), les cliniques privées signalent une augmentation de 35 % des consultations en psychiatrie infantile, avec une prévalence des troubles anxieux et du stress post-traumatique. Le journal indique que la plupart des consultations ne sont plus couvertes par les assurances santé.
Al Liwa’ (04 07 2025) rapporte que dans les hôpitaux publics, les consultations psychologiques sont désormais assurées par des volontaires, souvent des étudiants ou des professionnels à la retraite. Le manque de personnel qualifié, combiné à la baisse des financements, a entraîné la fermeture de plusieurs unités spécialisées dans les troubles du comportement.
Dans Al Sharq al Awsat (04 07 2025), des ONG étrangères évoquent des risques élevés de passage à l’acte chez les jeunes adultes, notamment dans les régions à forte densité de camps de réfugiés. Des campagnes de sensibilisation sont en préparation avec le soutien du Haut-Commissariat aux réfugiés, mais leur déploiement reste entravé par les conditions de sécurité.
Tensions intercommunautaires et usage politique de l’assistance sociale
La distribution de l’aide humanitaire suscite des tensions dans certains quartiers. Dans Al Bina’ (04 07 2025), des habitants de Tripoli dénoncent une gestion partisane des aides alimentaires fournies par des associations liées à des partis politiques. Des listes d’attribution seraient établies en fonction de l’affiliation communautaire ou électorale des bénéficiaires.
Ad Diyar (04 07 2025) publie le témoignage d’une mère de famille dans le quartier de Basta, à Beyrouth, affirmant que « ceux qui n’appartiennent à aucun parti sont systématiquement ignorés lors des distributions ». Les réseaux d’entraide religieux prennent le relais dans certaines zones, mais peinent à faire face à l’ampleur des demandes.
Dans Al Joumhouriyat (04 07 2025), des élus municipaux appellent à la création d’une base de données centralisée et publique pour la gestion des aides. Le ministère des Affaires sociales reconnaît des lacunes dans la coordination, invoquant des coupes budgétaires et une sous-utilisation de la plateforme DAEM, lancée en 2021.