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Transition syrienne : la Turquie rejette l’autonomie kurde

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Un conflit enraciné dans les enjeux territoriaux et identitaires

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, la transition politique en Syrie est marquée par des tensions accrues entre la Turquie et les forces kurdes. Ankara a récemment réaffirmé sa position ferme contre toute reconnaissance d’un État kurde indépendant au nord de la Syrie, déclarant : « Nous n’accepterons aucun État indépendant au nord de la Syrie » (8 janvier 2025). Parallèlement, les dirigeants kurdes insistent sur leur rôle clé dans la lutte contre Daech et leur contribution à la transition syrienne, exigeant une intégration équitable dans la nouvelle gouvernance.

Selon Al 3arabi Al Jadid (8 janvier 2025), cette rivalité empêche la stabilisation du nord de la Syrie, où les zones administrées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, sont fréquemment ciblées par des attaques turques.

Les préoccupations de la Turquie

La Turquie considère les FDS et leur branche militaire, les YPG (Unités de protection du peuple), comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara qualifie de groupe terroriste. Selon Al Sharq Al Awsat (8 janvier 2025), les autorités turques craignent que la reconnaissance internationale des FDS dans le cadre de la transition syrienne ne renforce les aspirations indépendantistes kurdes dans leurs propres frontières.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment intensifié ses opérations militaires dans le nord de la Syrie, affirmant que ces actions visent à protéger l’intégrité territoriale de la Syrie et la sécurité nationale de la Turquie. Cependant, ces interventions sont perçues par les Kurdes comme une tentative de saboter leur autonomie politique.

Les revendications des Kurdes

De leur côté, les forces kurdes insistent sur leur rôle clé dans la lutte contre Daech, un argument qu’ils utilisent pour justifier leurs revendications politiques. Selon Nida’ Al Watan (8 janvier 2025), les dirigeants kurdes exigent une reconnaissance officielle de leur autonomie dans le nord-est de la Syrie, ainsi qu’une représentation équitable dans le processus de transition politique.

Salih Muslim, un des leaders kurdes, a déclaré : « Nous avons payé un prix élevé pour libérer la Syrie de l’extrémisme, et nous méritons une place légitime dans l’avenir de ce pays. » Cependant, ces revendications sont largement rejetées par Ankara, qui craint que l’autonomie kurde ne serve de précédent pour d’autres groupes séparatistes.

Le rôle des puissances internationales

La rivalité turco-kurde est exacerbée par l’implication des grandes puissances. Selon Al Akhbar (8 janvier 2025), les États-Unis soutiennent activement les FDS en raison de leur rôle dans la lutte contre Daech, fournissant un soutien logistique et militaire. Cette alliance irrite Ankara, qui accuse Washington de saper ses efforts pour sécuriser ses frontières.

En revanche, la Russie, bien qu’alliée de la Turquie dans certains dossiers régionaux, cherche à maintenir un équilibre entre les différentes forces en Syrie. Moscou a récemment proposé une médiation entre les Kurdes et Ankara, mais ces efforts ont été jusqu’à présent infructueux.

Les impacts sur la transition syrienne

La rivalité entre la Turquie et les Kurdes compromet directement le processus de transition en Syrie. Selon Nahar Int’l (8 janvier 2025), ces tensions entravent la mise en place d’une gouvernance inclusive et d’un cessez-le-feu durable. De plus, les attaques turques contre les zones administrées par les Kurdes ont provoqué le déplacement de milliers de civils, exacerbant une crise humanitaire déjà critique.

Les négociations pour un règlement politique en Syrie sont également ralenties par ces rivalités. Les représentants kurdes insistent pour que leur autonomie soit reconnue dans le cadre de la nouvelle constitution syrienne, une position inacceptable pour Ankara et ses alliés locaux.

Perspectives pour l’avenir

La résolution de la rivalité turco-kurde est essentielle pour garantir la stabilité à long terme en Syrie. Cependant, comme le souligne Al Joumhouriyat (8 janvier 2025), les positions intransigeantes des deux parties rendent difficile tout compromis. La Turquie exige le désarmement complet des forces kurdes, tandis que ces dernières insistent sur la protection de leur autonomie.

Les grandes puissances, bien qu’impliquées, semblent incapables d’imposer une solution durable. Les analystes craignent que ces tensions ne conduisent à une nouvelle escalade du conflit, sapant les efforts pour reconstruire la Syrie et réhabiliter ses institutions.

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Newsdesk Libnanews
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